«Le Mali avait-il réellement besoin de la démocratie pour se développer ?».
C’était le thème du lancement officiel du concours interuniversitaire intitulé «Profil du citoyen» de l’Association pour la conscience citoyenne (ACC), le 29 mai 2014, à l’Institut Français de Bamako. Elle est soutenue par l’Ong Agir, l’Ortm, Orange Mali, etc.
Le face à face entre les deux universités, à savoir l’Institut Supérieur Informatique et de gestion des affaires (Sup-Iga) et l’Institut Supérieur Commercial (Isc), s’est déroulé en présence de la marraine de l’évènement, Mme Kéita Aminata Maïga, de plusieurs ministres dont celui de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Mountaga Tall, des personnalités de marques, des étudiants, etc.
Pour aborder le sujet, trois étudiants de l’IS défendaient la thèse de la positivité, et trois étudiants de Sup-Iga soutenaient la négativité de l’arrivée de la démocratie dans notre pays. Pour l’Isc, sans la démocratie, on n’allait pas être à ce débat contradictoire, les télés privées, radios privées, presse écrites privées, les grandes entreprises privées, n’allaient pas pousser comme du champignon.
Sans la démocratie, on n’allait pas avoir de séparation de pouvoir, de pluralisme idéologique. Pour l’Isc, bien que les principes de la démocratie ne sont pas tous appliqués, que les attentes ne sont pas toutes comblées, elle est le meilleur système de développement d’un pays, de permettre à l’opposition de parler librement.
Selon les étudiants de Sup-Iga, la démocratie n’est pas synonyme de développement. Plus de 20 ans après son arrivée au Mali, elle nous a enfoncés dans l’obscurantisme. Le pays reste confronté à la corruption, la pauvreté, l’insécurité au Nord du Mali, le manque de modernisation de l’économie, d’éducation, etc.
Autrement dit, il manque de projet de société digne de ce nom, l’intérêt individuel est mis au-dessus de l’intérêt général, plus de la moitié vie en dessous du seuil de pauvreté. «La démocratie est bien si elle est bien menée », conclu les défendeurs de la négativité.
Après quarante minutes de combat d’idée, d’échange à bâton rompu entre les deux parties, le jury présidé par le pr Sidiki Traoré, qui a noté en fonctions des critères comme la rhétorique, la rigueur des arguments, l’élégance dans le débat, la maitrise du thème, a déclaré la manche remportée par Sup-Iga. Mais pour le ministre Tall, il n’y a pas eu de gagnant, c’est l’école malienne qui a gagné.
Ce dernier a salué l’Ong Agir de son attachement à la citoyenneté qu’elle défend à chaque jour à travers l’organisation des activités dans ce sens. Pour le représentant de l’Acc, Amadou Sy, le but de ce débat est de promouvoir l’excellence au sein des universités, cultivé aux universitaires l’esprit critique. Selon lui, ce projet à la base a été nourrit par l’Ong « Agir » pour finalement être exécuter par ACC.
Il faisait déjà parti de la rubrique «femmes, enfants et environnement» et cela depuis 2004. «Femmes, enfants et environnement» est un des volets d’intervention phare de l’ONG « agir » pour l’environnement et la qualité de la vie dont le but principal est l’éducation environnementale basé sur un changement de comportement.
L’aspiration de voir naitre une nouvelle race de citoyen consciencieux, ambitieux capables d’évaluer les enjeux et de pouvoir faire des propositions assez conséquentes d’où l’intitulé de l’évènement : « le profil du citoyen ».
Hadama B. Fofana
Source: Lerepublicainmali