Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Processus électoral à l’échelle locale : UNE ETUDE TRES CRITIQUE

« Les dynamiques participatives des partis politiques et autres acteurs dans les élections communales à Banco (cercle de Dioïla), Fana et San » : ainsi s’intitule une étude réalisée par le groupe Observation des dynamiques sociales, spatiales et expertise endogènes (Odyssée). La restitution des résultats de cette étude s’est déroulée, il y a une semaine, dans la salle Moussa Mary Balla Coulibaly du Centre national du Patronat du Mali.

election legislative bamako vote urneLa rencontre était présidée par le secrétaire général du ministère de la Décentralisation et de la Réforme de l’État, Adama Cissouma. Parmi les autres personnalités présentes, il y avait Maarten A. Brouwer, l’ambassadeur des Pays-Bas au Mali, Amagoin Keïta, le directeur exécutif du groupe Odyssée. Plusieurs représentants de partis politiques ou d’organisation de la société civile y assistaient.
Cette étude met en exergue les dynamiques existant entre les différents acteurs intervenant dans le processus électoral à l’échelle communale et leurs impacts sur le processus de participation politique qui conditionne fortement l’adhésion des populations à la gestion locale de proximité. Réalisée de décembre 2014 à septembre 2015, elle a porté sur les phases préélectorale, électorale et postélectorale de 1999 et 2004.
Les résultats de l’enquête ont été exposés par le responsable de la recherche d’Odyssée, le Dr. Mohamed Traoré. L’enquête établit que les acteurs impliqués dans les élections ignorent souvent les enjeux et défis du système démocratique « Ils ont une culture marquée par le monolithisme politique », constate l’étude qui déplore l’absence de programme chez les partis politiques au niveau local.
« La famille et les affinités sociales priment sur les convictions personnelles. Le niveau de compréhension des défis nouveaux liés au processus démocratique fondé sur le pluralisme est faible », assènent les conclusions de l’étude. Cela serait dû à « certaine culture monolithique d’obéissance, voire d’allégeance au chef ».
Toutefois, si l’étude considère que la majorité des électeurs maîtrise le système de vote, à l’exception des personnes âgées, elle souligne que la société civile malienne (toutes catégories confondues)  est « très partisane ». Une situation qui, estiment les chercheurs, biaise le jeu politique et décourage les électeurs.
Nombre d’intervenants dans les débats ont félicité les initiateurs, tout en relevant les faiblesses de l’étude. D’autres ont fait des contributions pouvant l’améliorer. Le représentant de l’ADEMA-PASJ, Oumar Sow, a déploré  le fait que les partis politiques évaluent rarement leurs candidats sortants. Le problème principal est, selon lui, « la mauvaise formation et information des citoyens qui créé une panne dans notre démocratie ».
Le colonel Youssouf Traoré de l’Union des forces démocratiques pour le progrès (UFDP) considère que l’étude omet l’ampleur de la fraude. Il a assuré que son parti a été précisément victime de cette pratique à maintes reprises à San, circonscription couverte justement par l’étude. Le représentant du PARENA, quant à lui, constate que l’étude ne traite que des aspects négatifs de notre processus électoral et qu’elle ne reflète pas tout à fait la réalité malienne.
En réponse à ces critiques et contributions, Mohamed Traoré a soutenu que « le rapport qui fait environ deux cent pages traite de la majeure partie des préoccupations et questions soulevées ». Il s’est dit heureux de constater qu’une portion du rapport présentée en 20 minutes ait suscité de si vives réactions, et a invité les acteurs politiques à lire avec une grande attention le document quand il sera finalisé.
Le secrétaire général du ministère de Décentralisation et de la Réforme de l’État a félicité le groupe Odyssée pour sa contribution à la recherche à travers cette étude et jugé que la démarche était conforme à la vision participative et inclusive du département. Selon Adama Cissouma, l’étude offre l’opportunité d’apprécier avec justesse la participation des populations à la vie démocratique. Adama Cissouma a remercié les coopérations néerlandaise et belge pour leur contribution financière à la concrétisation de cette initiative.
Auparavant, le directeur exécutif du groupe Odyssée, Amagoin Keïta, souhaitant la bienvenue aux participants à la rencontre, avait précisé que l’étude s’inscrivait dans le cadre du Mécanisme d’observation de la décentralisation (MODe).
C. M. TRAORÉ

source : Essor

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance