Audience à huis clos, ce jeudi à La Haye, pour débattre de la détention de l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo, et de Charles Blé Goudé, ancien leader des Jeunes patriotes. La chambre d’instruction de la Cour pénale internationale veut évaluer les risques que présenterait une éventuelle remise en liberté provisoire de ces deux responsables politiques ivoiriens. Tous les deux sont en détention dans la prison de Scheveningen, depuis 2011 pour Laurent Gbagbo et depuis mars 2014 pour Charles Blé Goudé. Ils sont poursuivis pour crimes contre l’humanité concernant les violences postélectorales de 2010-2011 en Côte d’Ivoire.
Faut-il maintenir Laurent Gbagbo en détention ? Son éventuelle libération provisoire présente-t-elle des risques ? Ces questions vont animer les débats entre les juges, le bureau du procureur et la défense. Depuis le début du procès, les nombreuses demandes de remise en liberté provisoire émises par les conseils de l’ex-président ivoirien ont été rejetées.
Jusque-là, la chambre d’accusation justifiait ses refus par l’existence d’un « un vaste réseau de supporters » pouvant aider Laurent Gbagbo à fuir le procès. Mais cette fois, la donne est différente : la chambre se saisit de sa propre initiative afin d’évaluer les conditions de détention de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé.
Par ailleurs, cette audience intervient après que la défense a plaidé l’acquittement. Les juges ont demandé aux avocats de la défense de proposer des pays pouvant accueillir leurs clients en cas de remise en liberté provisoire. Des lieux assurant des garanties de représentation lors des prochaines audiences du procès.