L’audience du tribunal de la commune 2 saisi du procès en dissolution du Parti Social-démocratique Africain (PSDA) a été renvoyée hier mercredi au 12 avril prochain.
Suite à une requête de la Direction Générale du Contentieux de l’État, pour le compte du Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, l’audience sur la dissolution du Parti Social-démocratique Africain (PSDA) initialement programmée pour hier mercredi a connu un autre renvoi au 12 avril prochain à la demande des juges, selon des sources du parti.
Contre ce parti membre du Cadre d’échange, le ministère de l’Administration territoriale reproche à son président, Ismaël SACKO, des propos « de déstabiliser », d’atteinte « à l’ordre public et à la souveraineté nationale », de « complot contre l’État du Mali ».
Hors du pays, le président Ismaël SACKO contacté par nos soins affirme qu’’il aurait voulu être présent à ce procès, mais craignant le scénario Soumeylou Boubèye MAIGA, Oumar MARIKO, il dit préférer suivre ce procès à distance.
Sur les accusations du gouvernement, le président SACKO reconnaît avoir fait des interventions sur RFI et avoir écrit « Le Mali mérite mieux ». Mais, se défend-il, nulle part, il n’y a pas eu d’exagération et de violations de liberté d’opinion dans ses propos.
« Mes interventions s’inscrivaient dans le cadre de ma liberté d’opinion sans violer la loi notamment l’article 19 de la charte des partis politiques », a déclaré M. SACKO, tout en dénonçant les deux poids deux mesures des autorités de la transition qui tolèrent les violations de leurs partisans.
Par ailleurs, il a dénoncé que jamais le PSDA ne s’est associé à une force pour déstabiliser le pays contrairement aux allégations des autorités en les mettant au défi d’apporter les preuves.
« C’est aberrant. Le ministère de l’Administration territoriale n’a aucune preuve matérielle. Donc, c’est un mensonge d’Etat pour nuire à l’image du président Ismaël SACKO », a indiqué le président du PSDA, ajoutant qu’il est poursuivi en justice par le ministère de l’administration territoriale pour avoir eu le courage de dénoncer la forfaiture.
Pour lui, « Aucune intimidation ne nous fera reculer. Nous allons continuer de dire la vérité dans le respect des textes. Même cette semaine, je vais écrire… Rien ne nous empêchera de nous prononcer et d’écrire sur la situation de notre pays, nous n’allons jamais nous taire sur la vérité ».
La charte des partis politiques, dit-il, les donne le droit de se prononcer et de s’exprimer sur la situation.
« Nous sommes restés légalistes, conformistes et nous demeurons constants, cohérents dans notre combat pour le reste de l’Etat de droit, la restauration de la démocratie et de toutes les libertés conformément à la constitution », a déclaré M. SACKO.
Pour lui, les actions du PSDA entraient dans le cadre de la construction du pays et d’orientation des autorités de la transition qui, selon lui, semblent s’installer dans la dictature.
Par ailleurs, il a salué la mobilisation des partis politiques aux côtés de sa formation politique qui est aussi une victoire de la démocratie.
« Ce procès est celui de la démocratie contre la dictature », a affirmé M. SACKO.
PAR SIKOU BAH
Source : Info Matin