Le Mali, le Niger et le Burkina Faso, trois pays engagés dans un processus de transition, ont décidé de sortir de la CEDEAO sous la conduite de leurs nouveaux dirigeants. Ces pays, qui ont créé l’AES, dont le retrait de la CEDEAO a été acté depuis la semaine dernière, ont mis sur le marché un passeport AES dont la valeur suscite des interrogations au sein de l’opinion des citoyens de ces États.
Pour rassurer les citoyens, les autorités des pays de l’AES annoncent également des négociations futures avec les États de la CEDEAO. Sur la question, l’ancien Premier ministre du Mali, Moussa Mara, s’est invité dans le débat, comme il en a l’habitude sur les questions qui préoccupent. L’ancien Premier ministre du Mali interpelle : « Le départ du Mali, du Niger et du Burkina Faso de la CEDEAO, ainsi que l’ouverture annoncée des négociations entre l’organisation et les trois pays, est une nouvelle rassurante pour le futur », a fait observer Mara. Il ajoute : « Je demande à nos autorités de faire preuve de transparence sur les négociations afin que nous puissions nous préparer au mieux face à l’avenir. » Ce n’est pas tout, car l’ancien Premier ministre Moussa Mara leur demande de commencer par résoudre, avec la CEDEAO, la question de l’acceptabilité des passeports AES, qui reste encore une inconnue à ce jour. Dans un communiqué, la CEDEAO avait indiqué que le retrait des trois pays de l’AES prend effet à compter du 29 janvier 2025.
Toutefois, indique le communiqué, dans l’esprit de solidarité régionale et dans l’intérêt supérieur des populations, et conformément à la décision de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de maintenir les portes de la CEDEAO ouvertes au dialogue, les autorités compétentes à l’intérieur et à l’extérieur de l’ensemble des États membres de la CEDEAO sont priées et tenues de veiller au respect des normes ci-après : reconnaître jusqu’à nouvel ordre les passeports et cartes d’identité nationales portant le logo de la CEDEAO détenus par les ressortissants du Niger, du Burkina Faso et du Mali ; continuer à accorder aux biens et services provenant des trois pays concernés le traitement prévu par le Schéma de libéralisation des investissements de la CEDEAO ; permettre aux citoyens des pays concernés de jouir, jusqu’à nouvel ordre, du droit de circulation, de résidence et d’établissement sans visa, conformément aux protocoles de la CEDEAO en la matière ; apporter aux fonctionnaires de la CEDEAO des trois pays un soutien et une coopération sans faille dans le cadre de leurs missions pour la communauté.
Ces dispositions restent en vigueur jusqu’à l’adoption par la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO des modalités complètes de nos relations futures avec les trois pays. La Commission a mis en place une structure pour faciliter les discussions sur ces modalités avec chacun des trois pays. Ce message est nécessaire pour éviter toute confusion et toute perturbation dans la vie des affaires des populations pendant cette période de transition, a précisé l’organisation sous-régionale dans son document après avoir acté le départ des trois pays de l’AES. â–
LAYA DIARRA
Source : Le Soir de Bamako