Au Burkina Faso, le procès du coup d’Etat se poursuit. Les accusés se succèdent à la barre pour expliquer leur rôle durant les jours qui ont suivi l’arrestation des autorités de la transition. Le sergent-chef Mahamadou Bouda avait été chargé de garder le président et le Premier ministre de la transition après leur arrestation. Il a expliqué que la tension était vive au palais présidentiel et qu’il craignait pour la vie des autorités. Mais grâce à la présence de certains sous-officiers, le pire a été évité.
L’adjudant-chef major Eloi Badiel ordonne à Mahamadou Bouda, qui venait à peine d’arriver au palais, de trouver un local, car ils vont procéder à des arrestations. Une demi-heure plus tard, il constate l’arrivée des autorités de la transition. Le sergent-chef Mahamadou Bouda souligne que la tension était vive au sein du palais. « Les jeunes soldats étaient armés et surexcités. Il pouvait à tout moment se passer quelque chose », craint-il. Lorsque l’adjudant-chef major Eloi Badiel lui dit qu’il s’agit d’un coup d’Etat, il exige alors qu’on mette à sa disposition des soldats plus expérimentés pour la surveillance des autorités. « Je n’avais pas trop confiance aux jeunes », confesse-t-il
Le geôlier affirme que les autorités de la transition ont passé leur première nuit sans aucun repas. Et c’est le lendemain matin que le service de restauration leur a rendu visite.
Le président Michel Kafando a été libéré dans la soirée du 17 septembre, mais le Premier Yacouba Zida a été conduit au poste de commandement du régiment où il a reçu par deux fois la visite du général Gilbert Diendéré. « Je n’étais pas pour le coup d’Etat mais il fallait que je joue le jeu », explique le sergent-chef Mahamadou Bouda.
RFI