Son interrogatoire était très attendu par le parquet et les avocats des parties civiles. Pour le parquet, la comparution du sergent-chef Ali Sanou permettrait de faire la lumière sur certains aspects du coup d’Etat manqué de septembre 2015, notamment les patrouilles dans la ville de Ouagadougou et les missions de destruction d’une station de radio et du studio d’enregistrement de l’artiste Smockey. Mais face au tribunal, le sergent-chef Ali Sanou est revenu sur certaines déclarations faites devant le juge d’instruction. Le sergent Ali Sanou est poursuivi pour complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre, complicité de coups et blessures volontaires et dégradations aggravées de biens. A la barre il a rejeté toutes ces charges.
L’ex-sergent-chef a affirmé s’être rendu au palais présidentiel après l’arrestation des membres du gouvernement de la transition, suite à un appel du sergent-chef Roger Koussoubé. Une fois sur place, il s’est mis à la disposition de l’adjudant-chef major Badiel.
Accusé de meurtres et coups et blessures volontaires, Ali Sanou déclare ceci : « On n’a jamais été en contact avec les manifestants et on n’a pas tiré en l’air ». Alors même qu’il a tenu à présenter ses excuses à un homme âgé à qui il aurait assené des coups avec une cordelette, l’ex-sergent-chef affirme que c’est à l’arrivée du président sénégalais Macky Sall qu’il s’est rendu compte que le président et le Premier ministre de la transition avaient été arrêtés.
« Mais de quel droit vous avez procédé au désarmement des éléments chargés de la sécurité du président et du Premier ministre ? », demande le procureur militaire. En réponse le sergent-chef précise qu’il a plutôt désarmé les gardes des autres membres du gouvernement sur ordre de l’adjudant-chef major Eloi Badiel.
Même si Ali Sanou reconnaît s’être rendu sur place, il rejette avoir donné l’ordre de détruire le studio du rappeur Smockey, membre du mouvement Le balai citoyen avec un tir de roquette.