La commission intérimaire de la Coordination des Associations et O.N.G Féminines du Mali (CAFO) a animé une conférence de presse, le mercredi 5 juillet 2017, dans la cour de la CAFO. Pour les organisatrices, le but de cette conférence était de faire le point de la situation qui prévaut dans l’organe, après la nomination de la présidente, Oumou Toure, comme ministre.
Le ridicule, c’est bien ce qui fait vivre dans notre pays. En fin de mandat depuis 2012 à la tête de la CAFO, Oumou Touré, en raison de la situation dans laquelle, le pays était plongé, fut autorisée par ses sœurs du Conseil national de la CAFO de continuer à gérer les affaires courantes jusqu’à la stabilisation du pays. Comme en 2008, cette dame réussit à faire tourner en bourrique toutes les têtes pensantes de l’organisation pour se maintenir dans son fauteuil, jusqu’à sa nomination dans le gouvernement du 7 avril comme ministre de la Promotion de la Femme de l’Enfant et de la Famille. Et même dans le gouvernement, elle continue de gérer les affaires courantes de cette faitière des femmes du pays par des méthodes les plus criardes. C’est pourquoi, fort de leur légitimité statutaire, des membres du conseil de la CAFO, ont décidé de ne plus se laisser faire. A travers une commission intérimaire, qu’elles ont mise en place, elles ont tenu à briser le silence et alerter les plus hautes autorités sur cette injustice dont elles sont victimes de la part d’une seule personne, de surcroit ministre de la République.
C’est en plein air, dans la cour de la CAFO que les membres de la commission intérimaire ont animé cette conférence de presse. Cela, parce que les bureaux sont restés fermés depuis la nomination de sa présidente comme ministre de la Femme de l’Enfant et de la Famille et sa prise des fonctions le 11avril 2017.
Pour animer cette conférence, Mme Mariko Mah Coulibaly, 2ème secrétaire administrative, avait à ces côtés, Mme Sangaré Nana Coulibaly et Mme Kouyaté Guido Sissoko, toutes membres du bureau exécutif national élu lors du dernier congrès de la CAFO tenu en 2008.
La conférencière Mme Mariko Mah Coulibaly a tout d’abord commencé ses propos par faire l’historique de la structure. Elle dira que la CAFO a vu le jour suite à l’avènement de la démocratie qui a favorisé la création de nombreuses associations et ONG féminines avec, comme objectif la promotion et l’épanouissement de la famille en général, de la femme et de l’enfant en particulier. Elle est l’union de quatre grandes associations féminines, à savoir COFEM, APDF, CADEF, AJM.
Selon la conférencière, la CAFO a eu comme première secrétaire exécutive Mme Soumaré Assa Diallo, qui a eu comme successeur Mme Diarra Afssatou Thierro, nommée ministre. Une fois nommée dans le Gouvernement, cette femme respectueuse a démissionné de son poste pour laisser la place à celle qui la suit dans le bureau d’alors. Car, elle était convaincue, selon la conférencière, que la fonction de ministre ne va pas avec celle de la gestion de la CAFO.
L’arrivée de Oumou Touré avec tous les problèmes dans le milieu des femmes !
Mme Mariko Mah Coulibaly, dira que c’est donc à la faveur du départ de Mme Diarra Afssatou Thierro (membre actuelle de l’Autorité de Protection des Données à caractère personnel) que Oumou Touré est venue à la tête de la CAFO, pour un mandat de cinq ans, renouvelable une seule fois. « Mais malheureuse elle a fait vingt ans et refuse de céder la place malgré sa nomination au rang de ministre depuis le 11 Avril 2017, cette fonction étant incompatible avec d’autres comme l’indique les textes statutaires et règlementaires de l’organisation » déplore la conférencière. Avant de faire savoir, que la commission intérimaire de la CAFO, constate avec amertume la prise en otage des locaux de la CAFO par Oumou Touré, présidente sortante aujourd’hui ministre de la Promotion de la Femme de l’Enfant et de la Famille. A qui elles demandent humblement de leur rendre les documents administratifs et les clés des bureaux de leur siège.
« Ce qui sera un acte noble de sa part, en raison du fait que la CAFO est une partenaire stratégique du ministère, elle ne peut être juge et partie, c’est-à-dire société civile et Gouvernement. Elle est donc invitée de prendre l’exemple sur ses prédécesseurs» a sagement déclaré Mme Mariko Mah Coulibaly.
Face à cette situation qui prévaut à la CAFO, la commission intérimaire de la CAFO a décidé d’organiser une marche de protestation pour l’ouverture des locaux de la CAFO avant le 10 juillet 2017, demander à la présidente Oumou Touré de démissionner, d’organiser une assemblée générale au plus tard durant le mois d’octobre prochain.
Répondant à la question des journalistes si elles ont entrepris des démarches pour rencontrer la ministre Oumou Touré, la conférencière dira qu’elles lui ont adressé deux lettres (dont nous avons reçu copie) sans succès et qu’elles ont été voir le Chef de Cabinet du Premier ministre qui leur avait promis de porter leurs doléance à qui de droit.
Par Jean Joseph Konaté (stagiaire)
Source: Le Sursaut