Malgré des actions de concertations enclenchées par le Premier ministre pour baisser la tension politique et renforcer les fils du dialogue, certains religieux et des acteurs politiques continuent de mettre la pression sur le pouvoir. Pour peut-être le pousser à la…faute ? Peuvent-ils « trimballer » IBK, dont la résilience politique est désormais connue ?
IBK vient de couper l’herbe sous le pied des détracteurs du Premier ministre : « …Boubèye fait correctement son travail… », vient de marteler le chef de l’Etat durant son séjour à Berlin.
En effet, interrogé sur ses rapports avec son PM, le locataire du palais de Koulouba a cloué le bec aux colporteurs de rumeurs sur l’hypothétique brouille entre les deux têtes de l’exécutif ; « Je ne gère pas les problèmes partisans, j’ai l’avantage dans la posture qui est la mienne aujourd’hui. Le Premier ministre et son parti sont membre de la majorité présidentielle » Avant de souligner que dans une démocratie de bon aloi, le PM devrait être le chef de la majorité présidentielle. « Non, non, il n’y a pas de problème entre nous, il n’y a pas l’ombre d’une feuille de papier qui nous sépare. « C’est mon choix…Soumeylou Boubèye Maïga fait correctement son travail…c’est un homme politique qui a relevé beaucoup de défis, notamment celui de l’organisation de l’élection présidentielle»
Ainsi, malgré le défi qu’il a brillamment relevé en réussissant, vaille que vaille, l’organisation de l’élection présidentielle l’année dernière, le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga (SBM) est, depuis plusieurs semaines, cyniquement voué aux gémonies par certains acteurs politico-religieux. Ceux-ci veulent visiblement pousser le président de la République à la faute en lui réclamant la tête de son cinquième Premier ministre, reconnu par tous les observateurs comme celui ayant eu le meilleur bilan. A-t-on oublié qu’au moment où Boubèye prenait la tête du gouvernement, le pays s’interrogeait sur son avenir proche et sur sa stabilité institutionnelle ? A-t-on oublié qu’à la veille de la nomination de SBM à la primature, mêmes certains caciques du RPM caressaient le vœu incertain d’une transition politique ?
L’histoire retiendra donc que c’est ce Premier ministre qui a dissipé l’année dernière, le spectre d’une transition politique, véritable boîte à Pandore, dans un Mali convalescent. De surcroit, c’est Boubèye qui a travaillé d’arrache-pied pour conjurer tous les démons insurrectionnels entré en transe juste après l’élection présidentielle 2018. Et IBK, selon plusieurs sources, reconnaît ce rôle salvateur joué par son Premier ministre.
En outre, le chef du gouvernement s’est évertué à mettre en œuvre son plan intégré de sécurisation du centre qui, aujourd’hui, malgré tout, engrange des résultats probants. Ce qui se mesure à la baisse drastique, ces dernières semaines des attaques d’envergure ou de conflits intercommunautaires dans le centre ou le septentrion du pays. A cela s’ajoute les efforts énormes que déploie le Premier ministre Soumeylou Boubèye maïga pour améliorer la gestion des finances publiques à travers notamment la réduction du train de vie de l’Etat. Et, il semble que cette politique d’austérité suscite des antipathies à l’égard du chef du gouvernement. Certains acteurs de la vie socioéconomique et politique nationale ayant constaté que les robinets de l’engraissement sur le dos de l’Etat sont définitivement fermés. Ils en veulent ainsi au Premier ministre et au ministre de l’Economie et des Finances pour avoir mis fin à la politique de l’Etat vache laitière.
D’où la colère de certains religieux soutenus par des acteurs politiques, qui ne cachent plus leur hostilité de voir SBM poursuivre sa mission de « transformer et servir le Mali ». Ils n’ont pas hésité à lancer au sein de l’opinion les rumeurs d’une hypothétique motion de censure. Mais constatant qu’au sein même du RPM, une majorité de députés désavoue toute tentative de défiance contre le chef du gouvernement, que la totalité des 14 députés ADEMA affichent leur fidélité au PM, idem pour le groupe parlementaire APM, ces fauteurs de troubles tapis dans l’ombre ont finalement abandonné leur idée.
Ce qui n’empêche pas certains religieux, cadres et militants politiques de tenter d’accentuer la pression sur le locataire du palais de Koulouba pour obtenir, de guerre lasse le limogeage du PM. Ils ont pu prendre prétexte du projet, du reste abandonné d’éducation sexuelle complète (avec la question de l’homosexualité) pour déverse leur bile sur le gouvernement, qui se bat pour relever les nombreux défis auxquels le pays est confronté. Ils oublient qu’IBK n’est pas de nature à se faire… « trimballer». La realpolitik fait aujourd’hui de Boubèye la meilleure …carapace d’IBK.
Bruno D SEGBEDJI
Mali-Horizon