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Présidentielle nigériane : les électeurs aux urnes demain samedi

Quatre-vingt-quatre millions d’électeurs, répartis dans 37 Etats, sont appelés à élire demain samedi, le prochain chef de l’Etat du Nigeria, au terme d’un scrutin qui met en lice 74 candidats dont les favoris sont le président sortant, Muhammadu Buhari, et l’opposant, Atiku Abubakar.Muhammadu Buhari (76 ans), élu en mars 2015 avec 15 424 921 voix, soit 53,9 % des suffrages exprimés, brigue un second mandat à la tête de l’Etat le plus peuplé et le plus riche en Afrique de l’Ouest.

Mais durant la campagne électorale, l’ancien général putschiste qui a dirigé le Nigeria dans les années 80, a reconnu des échecs à l’occasion de son premier mandat. En effet, le candidat du All Progressive’s Congress (APC) n’a pu sortir son pays de la récession économique. De plus, le natif de Daura (Etat de Katsina) n’a pas connu un franc succès dans la lutte contre la corruption et dans la bataille contre le groupe islamiste Boko Haram qui continue à sévir.

Face à Buhari, se dresse principalement Atiku Abubakar, un homme d’affaires multimillionnaire. Agé de 72 ans, cet ancien douanier est le candidat du People’s Democratic Party (PDP, opposition).

Pour accéder au pouvoir, Atiku Abubakar compte énormément sur le soutien de deux anciens présidents : Ibrahim Baganguida et Olusegun Obansajo dont il fut l’ancien vice-président de 1999 à 2007.

S’il est élu président, Atiku prévoit notamment d’accentuer la lutte contre la corruption et de redresser l’économie nationale en misant sur le retour dans les caisses de l’Etat central des fonds détournés.

Depuis son indépendance en 1960, le Nigeria a connu six coups d’Etat militaires avant d’être gouverné par le même parti, le People’s Democratic People (PDP) pendant près de deux décennies.

A 24 heures du vote, nombre d’analystes politiques pensent que les deux favoris sont au coude à coude. De son côté, le célèbre écrivain Wole Soyinka, a déclaré que Muhammadu Buhari et Atiku Abubakar méritent « un rejet absolu » des Nigérians.

Par conséquent, l’auteur d’« Une saison d’anomie », a appelé ses compatriotes à chercher une candidature alternative, susceptible de remettre sur les rails ce géant africain dont le sous-sol regorge de pétrole.

L’élection présidentielle du 16 février sera couplée aux législatives. Pour éviter que le pays ne sombre dans le chaos après l’annonce des résultats, les candidats ont, à l’unanimité, signé mercredi dernier, un accord de paix dans lequel ils s’engagent à renoncer à la violence et à reconnaître les résultats du vote sur toute l’étendue du territoire national.

APA

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