S’il y a bien un, parmi les candidats supposés ou annoncés à la présidentielle de juillet prochain, c’est bien l’actuel patron de SmarthAfrica, une organisation panafricaine, dont l’objectif est de rattraper le retard pris par les pays membres dans le domaine des Nouvelles Technologies de l’information et de la communication (NTIC). Réputé pour son intégrité morale et intellectuelle, il suscite la poisse chez la plupart des candidats, déclarés ou annoncés. Qui ne dorment plus que d’un œil, voire d’un œil et demi.
Qu’ils soient candidats indépendants ou proches du pouvoir, tout le monde est unanime sur un fait : Dr Hamadoun Touré sera le seul candidat à pouvoir inquiéter celui du pouvoir. Du moins, ajoutent-ils, si sa candidature à la présidentielle de juillet prochain était confirmée.
Titulaire d’une maîtrise en ingénierie électrique de l’Institut Technique de l’Electronique et des Télécommunications de Leningrad (Ex-URSS) et d’un doctorat de l’Université d’Electronique, de Télécommunications et d’Informatique de Moscou, Dr Hamadoun Touré a entamé sa carrière professionnelle en 1979, au Mali où, il a été le directeur technique de la première station terrienne internationale du Mali. Avant d’embrasser une carrière internationale. D’abord, au programme d’Assistance et de Développement d’Intelsat. Ensuite, comme directeur du Groupe Afrique et Moyen-Orient à Intelsat. Un poste qui lui a valu le titre de « Meilleur dirigeant énergétique », à cause de son engagement au service de différents projets de connectivité régionale, tels que RASCOM. Enfin, comme directeur régional pour l’Afrique de ICO Global Télécommunications, dont il a dirigé les activités sur l’ensemble du continent africain. A l’issue de son mandat à la tête de l’Union Internationale des Télécommunications (IUT) à Genève, en Suisse, Dr Hamadoun Touré rentre au bercail pour mettre son expérience à la disposition de son pays. Pas pour longtemps. En 2016, il est nommé à la tête de SmarthAfrica. Créée en 2013, par les Chefs d’Etat du Mali, du Burkina Faso, du Sénégal, du Gabon, du Kenya, du Rwanda, de l’Ouganda, de la Côte-d’Ivoire, du Soudan du Sud et du Tchad, cette organisation panafricaine a pour objectif de rattraper le retard pris par ces différents pays, dans le domaine des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC). Principale mission de Dr Hamadoun Touré : impulser une nouvelle dynamique à ce projet panafricain, en lui permettant de lever 300 milliards de dollars, nécessaires à la construction, en Afrique subsaharienne, d’une infrastructure clé en main. Qui permettra de connecter à internet cette partie du continent africain ; mais aussi, de développer la gouvernance numérique, la télémédecine, l’enseignement en ligne et l’industrie des NTIC.
Dr H.T 2
Dr Touré et la sacralité du bien public
Chevalier de l’Ordre National du Mali et Docteur honoris causa d’une quarantaine d’universités à travers le monde, Dr Hamadoun Touré n’a pas émargé au budget national depuis 40 ans.
Contrairement à la plupart des candidats déclarés ou annoncés à la présidentielle de juillet prochain, on lui connaît aucune casserole. Jusqu’à son départ du Mali, au début des années 80, il n’a jamais été ni soupçonné, ni accusé de détournement d’un centime de l’Etat.
Héritier du patriotisme à la malienne, initié par Feu Modibo Keïta, père de l’indépendance malienne, Dr Hamadoun Touré appartient à la race des Maliens – en voie de disparition – qui considèrent que le « bien public est sacré ». Ses ex-collaborateurs ne tarissent pas d’éloges sur sa rigueur au travail ; mais aussi, son humilité et sa franchise.
Certains de ses concitoyens lui reprochent, à tort ou à raison, sa méconnaissance des réalités maliennes ; mais surtout, le fait qu’il soit méconnu de la jeune génération. Reproche balayé d’un revers de la main par ceux qui voient, déjà, en lui le sauveur du Mali. Surtout, après 25 ans de pilotage à vue des différents Chefs d’Etat et de gouvernements qui se sont succédé à la tête de notre pays : « C’est vrai que cela fait près de 40 ans qu’il travaille comme fonctionnaire international ; mais chaque année, il rentre au pays pour ses vacances pour voir ses parents et amis, et renouer avec ses racines », rappelle un de ses camarades du lycée technique. Et d’ajouter, avec des gestes hauts et forts : « Il dispose d’une expertise avérée dans le domaine du développement de notre pays. Et c’est à juste raison, que les conseils du Dr Hamadoun Touré sont sollicités par la quasi-totalité des Chefs d’Etat africains », poursuit-il. Avant de conclure : « S’il y a un homme qui peut sortir le Mali de ce mauvais pas, c’est bien Dr Hamadoun Touré. Il en a la compétence, mais aussi les relations qu’il faut ». Pour les observateurs de la scène politique nationale, un candidat de la trame du Dr Hamadoun Touré n’est pas sans inquiéter ses futurs adversaires. « L’intégrité morale et intellectuelle n’est pas la chose la mieux partagée par nos leaders politiques », assure l’un d’eux.
Même constat dans les cercles du pouvoir. Proches du régime, certains voient, déjà, en Dr Hamadoun Touré un adversaire capable de donner du fil à retordre à leur « Mentor ». Qui ne dispose d’aucun moyen pour le forcer à renoncer à ses ambitions présidentielles. Contrairement aux candidats, déclarés ou annoncés, qui disposeraient, chacun, d’un dossier au Pôle Economique et Financier pour « détournements de fonds publics ». Considéré par la presse internationale comme « l’un des Africains les plus influents dans le monde dans le domaine des Télécommunications », Dr Hamadoun Touré a tant à offrir à son pays. Surtout, dans le contexte actuel où « le Bateau-Mali semble prendre de l’eau de toutes parts ».
Oumar babi / Canarddechaine.com
Le Canard Déchaîné