Le 29 juillet, les Maliens sont appelés aux urnes pour élire un nouveau président. En lice, des candidats, tous d’un certain âge. Que pensent les jeunes maliens de ces élections?
Parmi les candidats à la présidentielle au Mali, le président sortant Ibrahim Boubacar Keïta, 73 ans. Son principal adversaire, Soumaïla Cissé, 68 ans. Le plus jeune candidat, qui a peu de chances d’être élu, est l’ancien premier ministre Moussa Mara, 45 ans. Pourtant, les trois quarts des Maliens ont moins de 35 ans.
La capitale malienne, Bamako, ne décidera pas qui deviendra le prochain président du Mali. C’est certes un endroit important, avec plus d’un million d’électeurs inscrits, mais le reste du Mali en compte au moins cinq millions de plus. Comme partout ailleurs en Afrique, les jeunes constituent une part décisive de la démographie au Mali. Que pensent-ils des prochaines élections? Mariam Dicko, 22 ans, travaille comme comptable. Selon elle “nous n’allons pas voter pour un candidat parce qu’il nous donne de l’argent. Nous avons beaucoup de problèmes dans ce pays et ceux-ci doivent être résolus. Nous allons donc voter pour un candidat qui tiendra ses promesses et développera le pays.”
Les jeunes s’impliquent
L’année dernière, le projet du président Keïta de se donner plus de pouvoir en modifiant la Constitution s’est heurté à des protestations. C’était un mouvement dirigé par les jeunes qui sont descendus dans les rues et ont réussi à forcer le président à renoncer. Une partie de ce mouvement est alors devenue une organisation connue sous le nom de Collectif pour la Défense de la République, CDR, qui a maintenant un large public, non seulement au Mali mais aussi partout où vivent les Maliens, comme en Côte d’Ivoire. Pour Gakou Abdoulaye le porte-parole du CDR en Côte d’Ivoire, le mouvement est un endroit où on peut s’exprimer “en tant que jeunes maliens, nous avons gagné en confiance. Aujourd’hui, nous connaissons mieux les sujets et personne ne peut nous intimider.”
Le chef du CDR est Mohamed Youssouf Bathily, connu sous le nom de Ras Bath, de son point de vu “quiconque veut être élu à un poste de responsabilité publique doit passer un contrat avec le citoyen. C’est à propos des citoyens. Ils parleront de leur vie à ces titulaires de charge publique – et là où ils veulent voir des améliorations … ”
Des améliorations qui pourraient être mises en place dans le secteur de l’éducation ou encore de la santé. Il y a également la situation sécuritaire instable et une classe politique qui est restée sourde pendant des décennies aux demandes des Maliens ordinaires, jeunes et moins jeunes.
Les jeunes en quête d’un leader
“Réveille-toi Malien et commence à construire ton pays” : c’est en substance ce que dit une chanson malienne. Et les jeunes cherchent quelqu’un pour le faire … mais la question est de savoir qui?
Araba Keïta a 18 ans, elle étudie les médias et la communication à l’Université de Bamako. Elle a l’intention de voter mais “pour quelqu’un qui peut faire avancer le Mali. Ce doit être quelqu’un qui a la capacité d’aider ce pays à sortir de cette mauvaise situation.”
Araba ne croit pas que le CDR ou son chef puisse le faire. Juste avant que le CDR ne publie son propre manifeste, son leader a aligné son organisation sur la campagne électorale de Soumaïla Cissé, un homme politique de l’opposition âgé de 68 ans. Alors peut-être que la jeunesse du Mali devra encore chercher ailleurs pour trouver quelqu’un qui puisse apporter le changement dont tout le monde rêve.
DW