Le président malien est arrivé jeudi 19 juillet à Kidal. Une première depuis cinq ans. Ibrahim Boubacar Keïta est en déplacement dans cette localité malienne, toujours aux mains des ex-rebelles, dans le cadre de la campagne électorale de la présidentielle au Mali.
C’est à bord d’un hélicoptère des Nations unies que le président candidat est arrivé à Kidal. Accueilli notamment par le gouverneur de la région, Ibrahim Boubacar Keïta a tout de suite pris la couleur locale en se coiffant d’un gros turban sur la tête. Les yeux cachés derrière des lunettes fumées, il était parfois même méconnaissable. Autour de son cou, une tabatière en cuir fabriquée par des artisans touaregs.
Au cours d’une rencontre avec les populations au siège de l’Assemblée régionale de Kidal, IBK a délivré son message de campagne en promettant trois choses s’il était réélu : la construction sur place d’un aéroport international, d’un hôpital moderne et son engagement à appliquer l’Accord de paix d’Alger.
Les ex-rebelles ont affirmé qu’ils ne demandaient que cela. Iliad Ag Mohamed, porte-parole de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), a affirmé à RFI que la visite du président en campagne était un évènement important, mais que son groupe armé observait la neutralité. En clair, qu’il n’appelait pas à voter pour l’un des 24 candidats.
Le président malien a passé la nuit de ce jeudi à vendredi dans cette localité malienne de Kidal, toujours aux mains des ex-rebelles, et ce sont en partie ces derniers qui, arme au poing, assurent sa sécurité.
■ La Minusma participe à l’organisation du scrutin
Depuis juin, les Nations unies ont transporté environ 70 tonnes de matériel électoral. D’abord les cartes d’électeurs dans la région de Mopti et au Nord, puis depuis le 18 juillet le matériel sensible. « On attend ici bien sûr les bulletins de vote, bien sûr les listes électorales, les listes d’émargements, les PV vers les régions de Tombouctou et de Gao », explique Martin Nadon, le directeur de la division électorale de la Minusma.
Le principal défi reste la sécurité. Si lors des deux dernières élections, tous les bureaux n’avaient pas ouvert, la question se pose encore cette année. Les 23 000 seront-ils accessibles dans 10 jours ? « On verra. Ni en 2013, ni en 2016, tous les bureaux de vote ont opéré. Ils ont opéré dans une proportion supérieure à 90 % cependant. Donc voilà, on est tous conscients qu’il y a des problèmes de sécurité. Il y a un dispositif de sécurité et de sécurisation qui a été établi », détaille Martin Nadon.
Après le premier tour le 29 juillet, la mission de maintien de la paix participera également aux transports des résultats.
RFI