Des membres de la délégation malienne à la 4e session du Parlement Panafricain, de retour au pays, ont désapprouvé le vendredi dernier les agressions et les incivilités qui ont marqué ces assises. Une situation entretenue par le président sortant voulant se maintenir au pouvoir, sous le label de la rotation de la présidence qui n’est d’ailleurs pas prévue par les textes.
Le Continent s’était donné rendez-vous en Afrique du Sud pour l’élection du président du Parlement Panafricain à laquelle était candidate Mme HAIDARA Aïssata CISSE dite Chato. Il était prévu à l’ordre du jour la prestation de serment des membres du Parlement. Malheureusement, au cours de cette session, le Continent a renvoyé une autre mauvaise image aux autres, parce que simplement une minorité a voulu refuser les principes démocratiques : le vote.
Selon le récit Assarid Ag IMBARCAOUANE, dès le premier jour, tout a été mis en œuvre pour écarter la délégation malienne, en tous cas les membres du Conseil national de transition, qui devaient prêter serment. « Les 5 membres du CNT ont prêté serment malgré quelques difficultés. Donc, les membres du CNT sont membres à part entièrement du Parlement Panafricain », a indiqué M. IMBARCAOUANE, le conférencier principal entouré pour la circonstance de trois autres membres de la mission.
Après la prestation de serment, poursuit-il, il était prévu, le jeudi 27 mai, l’élection du président du Parlement Panafricain. Trois pays étaient en lice : le Mali, le Soudan du Sud et le Zimbabwe.
« Dès l’ouverture des assises, le président par intérim a informé les parlementaires qu’il faut aller vers la rotation à la présidence de la structure. C’est un mécanisme qui est prévu et a été décidé par les chefs d’Etat lors de la conférence de Malabo de 2016. C’est un protocole additionnel au règlement intérieur du Parlement Panafricain. Ce protocole devrait être ratifié au moins par la moitié des membres. Et le jour de l’élection, il n’y avait que 11 pays qui avaient ratifié ce document dont le Mali», a expliqué M. IMBARCAOUANE pour attester l’illégalité de l’approche du président intérimaire.
Selon le conférencier, c’était un prétexte des parlementaires anglophones, qui n’ont pas même ratifié le protocole de Malabo, de prendre en otage le vote afin d’éviter l’élection ne se tenir puisqu’elle était favorable à la candidate Chato. Car, dit-il, elle avait le soutien des 2/3 des parlementaires. « Tous les députés de la CEDEAO, des parlementaires ghanéens et nigérians de l’opposition soutenaient tous la candidature du Mali, à travers Chato », a affirmé le conférencier.
Ainsi, a dit Assarid Ag IMBARCAOUANE, Après avoir échoué à imposer le mécanisme de rotation de la présidence, ils sont allés prendre l’urne tout en créant toute sorte de désordre avec des menaces de mort, des injures contre les autres parlementaires. Consécutif à cette situation, les travaux ont été suspendus et les responsables de la structure se sont retirés à huis clos pour discuter du problème.
« Après leur réunion, ils sont revenus avec trois propositions : la tenue des élections, la mise en place d’un bureau intérimaire et enfin la rotation de la présidence (…). Sur les trois propositions, la majorité des parlementaires ont adopté par vote la tenue de l’élection », a-t-il indiqué.
Malheureusement encore, le Ghana, le Zimbabwe, l’Afrique du Sud ont continué d’empêcher le vote de se dérouler. Le dessous de ces agissements était de bloquer la candidate du Mali afin qu’elle ne soit pas la présidence du parlement Panafricain, a déduit Assarid Ag IMBARCAOUANE.
C’est dans ce contexte, que des responsables du Parlement panafricain ont décidé de suspendre la session parce qu’il était impossible de tenir l’élection dans ce désordre total. « Si on continuait, il allait y avoir des victimes. Les gens allaient s’affronter », a-t-il expliqué.
Par ailleurs, s’ils sont d’accord avec la suspension des travaux, cependant ils ne sont pas favorables à la mise en place d’un bureau intérimaire. Ainsi, conformément aux textes, le secrétaire général va assurer l’intérim jusqu’à la convocation de la prochaine session du parlement Panafricain.
En dépit de ces problèmes, le conférencier a affirmé que le Mali ne renonce à sa candidature au poste du Parlement Panafricain, tout en félicitant les membres de la CEDEAO qui se sont mobilisés pour porter la candidature de Chato.
Par Sikou BAH
Source: Info-Matin