Le Football malien à la recherche d’un nouveau président. Depuis plus de deux (02) semaines, la campagne électorale bat son plein pour l’élection du président de la Fédération malienne de football (FEMAFOOT).
Ce scrutin hautement déterminant pour l’avenir de notre football se tiendra, le 8 octobre 2017, à Bamako et mobilisera les ligues régionales et du district. Cette élection oppose deux (02) grandes personnalités du monde footballistique. Il s’agit des dirigeants sportifs Mamoutou Touré dit Bavieux et de Sahala Baby.
Mamoutou Touré dit Bavieux est un Inspecteur des finances. Il est également le Directeur administratif et financier de l’Assemblée nationale du Mali.
Fin connaisseur du football, il a été non seulement un ancien joueur de l’As Real de Bamako, mais aussi secrétaire général du Real de Bamako et vice-président dudit club, créée le 19 septembre 1960. Il fut également vice-président de la FEMAFOOT sous le leadership du général Boubacar Baba Diarra qui a permis au Mali de se classer comme vice-champion du monde à la Coupe d’Afrique des nations (CAN) -17 et la CAN- U-19 au cours de laquelle, notre pays s’est classé 3ème mondial.
Par contre, Salah Baby est un ingénieur agronome. Il a fait ses preuves dans le programme Allemand GTZ. Baby est aussi le président du club Jeanne- d’Arc de Bamako et président de la ligue de Tombouctou.
Rappelons que cette élection intervient après la décision sage et responsable de l’ancien président de la Fédération malienne de football, le général Boubacar Baba Diarra de ne pas solliciter un nouveau mandat.
Déjà, lors des précampagnes, les partisans du candidat Baby criaient à la fraude et aux manœuvres politiciennes au profit de son challenger qu’il soupçonne d’être soutenu par le ministre, porte-parole du gouvernement, Abdel Karim Konaté dit Empé .Tantôt ses partisans accusaient son adversaire d’avoir promis au Premier ministre plus de 600 millions de FCFA pour le compte du parti présidentiel «RPM» en échange de son soutien pour la présidence de la FEMAFOOT. Ne s’agit- il pas là de la stratégie de mauvais perdant ?
En tous cas, l’équipe de Salaha Baby a compris que cette stratégie de complot ne prospère pas. Elle a aussitôt décidé de changer de stratégie et axe désormais sa campagne sur la base de son programme.
Ainsi, dans le cadre des campagnes, les deux (02) candidats sillonnent l’intérieur et l’extérieur de Bamako pour tenter de rallier à sa cause les différentes ligues de Bamako. En effet, le candidat Mamoutou Toure a comme slogan de campagne «Agir pour rebâtir» et place sa candidature sous le signe de l’optimisme, de la sérénité et de la continuité.
Son programme est axé autour de quatre points saillants: la réorganisation administrative de la Fédération malienne de football ; la refondation des compétitions nationales ; l’appui conséquent aux structures déconcentrées et aux clubs ; l’assainissement, la moralisation de la gestion des ressources financières du football et la réconciliation de la grande famille du football après les différentes crises qu’elle a connue.
Aussi, le candidat Mamoutou Touré propose-t-il un schéma de gestion consensuelle de la FEMAFOOT s’il est élu à la tête de l’instance dirigeante de notre football, car il reste convaincu que la paix et la sérénité constituent un gage crédible pour l’épanouissement de notre football.
De l’autre côté, le candidat Sahala Baby, a comme slogan de campagne «Rassemblés, nous construisons un football sain et prospère» et place sa candidature sous le signe du renouveau pour un véritable décollage du football malien. Pour y parvenir, Sahala propose la professionnalisation du championnat, la moralisation de la gestion financière du football, etc.
Face à l’impasse politico-sociale que connaît actuellement notre pays, il serait incongru d’ajouter à cette crise celle née de la gestion du football malien. C’est donc pourquoi le président de la République, souhaitant remettre la balle à terre, aurait ordonné aux parties en conflit de travail pour un consensus national car c’est en cela que réside la victoire du football malien. C’est au regard de cette proposition phare et de cette volonté d’unification du football malien que les prétendants à la présidence de la Fédération malienne de football (FEMAFOOT) ont accepté d’aller à ce consensus.
Mais tout n’est pas dit par là: les partisans de Sahala Baby, en mauvaise posture, seraient passés par des voies détournées pour acheter la conscience des militants de Moumoutou Touré dit Bavieux. Par cela, Sahala et son groupe entendent constituer une majorité incontestable pour être élu sans contestation président de la FEMAFOOT.
L’intervention de la presse dans cette affaire n’a pas facilité le jeu. Au regard des intérêts matériels et financiers en jeu, les différents organes de presse se sont livrés à cœur joie à la propagande de tel ou tel camp. C’est aussi cela la lutte pour la présidence de la FEMAFOOT.
Dans ce duel rangé, pour couper cours à toute rumeur, le ministre des Sports, Housseyni Amion Guindo, a déclaré sans ambages que son candidat pour cette élection est et demeure le football.
En tous cas, le nouveau président de la FEMAFOOT aurait du pain sur la planche. Sa première priorité serait de reconstituer la grande famille du football malien pour permettre à nos clubs et sélections nationales de remporter des victoires plus éclatantes.
Ibrahima SANGARE