Après la formation du Gouvernement de large ouverture (GLO), le premier Conseil des ministres s’est tenu le mardi dernier à Koulouba, sous la présidence du chef de l’État IBK. Par une déclaration inattendue et incompréhensible, le président a réussi à plomber l’ambiance. Et un malaise s’est rependu sur toute la salle du Conseil des ministres.
Dans ses allégations, le président est revenu sur l’élection présidentielle de 2018. IBK dira qu’il est temps de continuer en avant, pour un Mali qui renaît. « Le chef de l’État a été élu, et confortablement élu, je ne me sens pas un président clandestin ou un président en difficulté ou honteux. Cela, je l’assume, je l’assume avec humilité en sachant que ce pays est fragile, que nos pays sont fragiles», a-t-il précisé. Car selon lui, toute démocratie qui se respecte doit savoir qu’elle est en transition dans l’Afrique nouvelle. Et le président IBK de requérir : « Les démarches, les modes de faire doivent être conformes, chaque fois à l’attente des gens, l’écoute du peuple pour que les démarches soient mieux assurées, mieux ajustées et que tout le monde soit au même niveau de compréhension, d’appropriation et pour qu’on avance ensemble. Cela, également, est une tâche essentielle».
Contrairement à sa volonté de décrispation politique énoncée, la déclaration du chef de l’État a fait l’objet de polémique dans les états major des partis politiques de l’opposition mais aussi de la majorité. Surpris par cette déclaration du président IBK, le nouveau ministre des Affaires Étrangères, Tièbilé Dramé, accuse le coup et garde le silence sous le regard de nombreux ministres qui ont jugé la déclaration du président IBK inappropriée à la sortie du Conseil des ministres.
C’est dans cette atmosphère que le Ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Tiébilé Dramé, a déclaré que ce Gouvernement issu d’un dialogue politique doit apporter l’apaisement et la stabilité attendus par le peuple malien et le président de la République.
Toutefois, les partis de la majorité présidentielle ne cachent pas leurs étonnements sur le silence de Tiébilé Dramé, face à cette attaque frontale. Du côté de l’opposition, des voix s’élèvent pour affirmer que le président IBK a montré sa vraie face avec une gestion des affaires assez rancunière et totalement égocentrique. Pour le parti SADI, on affirme que les propos du président IBK sont une insulte pour Tiébilé Dramé, pour l’opposition mais aussi pour toutes les bonnes volontés qui ont contribué à l’ouverture politique. De nombreux maliens trouvent inapproprié et incohérent les propos du président.
Mariam Konaré
Source: Nouveau Réveil