A peine annoncée, la grève, que le «Collectif des regroupements et associations des commerçants du Mali» menace d’observer les 03 et 04 mai, encaisse déjà un coup dur. Deux des principales organisations de détaillants, le Syndicat national des commerçants détaillants du Mali (Synacodem) et la Coordination des associations et groupements de commerçants détaillants du Mali (CAGCDM), se dissocient de ce préavis de grève.
«Nous ne sommes pas concernés par cet avis de grève et il ne nous engage en rien», a réagi le président du Synacodem. Cheick Oumar Sacko, contacté hier, s’apprêtait à observer la seconde prière de la journée (Dhuhr). Son camarade président de la Coordination, lui, a été on ne peut plus clair.
«La coordination n’est associée ni de près ni de loin à ce préavis», a déclaré Harber Maiga. Contacté, M. Maïga a précisé qu’ils ont reçu une lettre de préavis à titre d’information. Les deux organisations projettent de faire une déclaration publique afin d’éviter toute confusion, ont promis leurs responsables. Rappelons que ce préavis, selon nos informations, fait suite à une assemblée générale d’information tenue fin mars dernier par le «Collectif».
Au cours de cette rencontre, ces détaillants ont formulé des doléances contenues dans le préavis déposé. Le président du collectif Ibrahim Maïga (cité par plusieurs de nos confrères qui ont rendu compte de cette assemblée générale) et ses hommes menacent d’aller en grève si leurs revendications ne sont pas satisfaites par les autorités.
Entre autres requêtes, ils exigent de l’exécutif la baisse des tarifs de dédouanement et la réduction de l’impôt synthétique, qui est fixé à 3 % du chiffre d’affaires. Taxe qu’ils jugent trop élevée. Ils déplorent aussi la vente par le gouvernement des bâtiments administratifs du grand marché et l’accès difficile aux visas chinois qui n’autorisent par ailleurs que de courts séjours.
Sans vouloir commenter ces motifs évoqués dans le préavis, Harber Maïga a indiqué que des personnes ont estimé avoir des problèmes et décidé d’aller en grève. «Ils ne nous ont pas associés à la résolution» de ces problèmes, a-t-il déploré, ajoutant qu’il existe pourtant des espaces d’échange et de discussions avec les autorités, dans le cadre d’un partenariat soucieux du maintien du dialogue social. Des discussions approfondies auraient pu être menées au sein de ces espaces, a-t-il dit avant de regretter que les collectifs aient «préféré déposer un préavis avant de nous en informer».
Cheick M. TRAORÉ
Source: Essor