« Notre exigence est d’établir l’égalité de chances et de rémunération à travail de valeur égale à travers des grilles uniques par catégorie… ». Ainsi parlait Yacouba Katilé, secrétaire général de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), le mardi 3 novembre face à la presse.
Selon le secrétaire général de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), Yacouba Katilé, le combat de la centrale syndicale est d’aller vers une harmonisation des grilles salariales au Mali à travers l’égalité de chances et de rémunération à travail de valeur égale à travers des grilles uniques par catégorie : armée, police, gendarmerie, juges, chercheurs et professeurs, administrateurs civils, ingénieurs.
Après avoir déposé un préavis de grève de 72 h sur la table du gouvernement, ce lundi, le secrétaire général de l’UNTM était face à la presse, le mardi 3 novembre à la Bourse du Travail pour expliquer les tenants et aboutissants du mot d’ordre de grève. Dans une déclaration, Katilé a fait savoir que sa centrale est à la recherche de justice sociale.
« Notre exigence, comme partout dans le monde, est d’établir l’égalité de chances et de rémunération à travail de valeur égale à travers des grilles uniques par catégorie : armée, police, gendarmerie, juges, chercheurs et professeurs, administrateurs civils, ingénieurs, chacun se trouve dans une catégorie et ne doit pas gagner plus que ses semblables. C’est aussi une question de justice sociale », a justifié le secrétaire général de l’UNTM.
Concernant la transition, il a déploré le manque de considération des autorités de transition envers les forces vives et laborieuses du pays. « La Transition a échappé aux forces vives et laborieuses du pays. Président de la Transition, Premier ministre, gouvernement sont installés sans que la société civile, l’UNTM et ses démembrements aient leur mot à placer. En tant que partenaire de développement pour le Mali, l’UNTM entendait apporter toute sa contribution pour la réussite de la Transition, et le lancement du Mali dans une trajectoire de paix, de développement », a regretté Katilé.
La présence de l’UNTM dans les assises du CNT.
Selon Yacouba Katilé, rien ne sera comme avant au Mali. « Nous ne ferons plus comme par le passé. On ne laissera pas faire jusqu’à ce que tout se gâte. Nous arrêterons tout simplement de travailler, de produire jusqu’à ce que les mauvaises politiques, les mauvais dirigeants soient écartés », a prévenu Katilé.
Aux dires du secrétaire général de l’UNTM, le CNT va faire des textes qui touchent à tous les secteurs où se trouvent les membres de l’UNTM. « Le passé politique, juridique et économique du pays consacre l’UNTM, le syndicat le plus représentatif du Mali. Nos activités le prouvent aisément. Nous revendiquons la présence des 13 secteurs de production, à la base de la structuration de notre centrale, dans les assises du CNT. Qu’importe le nombre de politiciens, de militaires, nous saurons rectifier toutes les embuches semées par les uns et les autres ! »
L’occasion était aussi bonne pour Katilé de répondre à certaines informations. « Nous ne ferons pas comme certaines personnes qui, après la défection de 2043 membres de l’UNTM, appelle la presse pour mieux tromper. La force d’un syndicat, c’est le terrain. Nous ne ferons pas d’enfantillage, ni de pratique des ères primaires du syndicalisme. Nos structures restent ouvertes individuellement et collectivement à celui et à ceux qui le veulent. De toute façon, le multi-syndicalisme a maintenant plus d’un quart de siècle. Ne faut-il pas, comme dans de nombreux pays, les acquis d’une centrale, d’un syndicat national reviennent seulement à leurs membres, non à tout le monde. Cette générosité des premières années de l’indépendance est aujourd’hui un parasitisme syndical. Le Mali nouveau doit y mettre fin ».
Les points de revendications de l’UNTM
Au total, le cahier de charges comporte plusieurs points de revendications. Pour les anciennes revendications de 2014, l’UNTM exige du gouvernement l’extinction de tous les accords signés de 2014 à 2020, et ce, avant la fin de décembre 2020 au terme d’un chronogramme précis avant le 10 novembre 2020. Il s’agit du règlement des droits des compressés et des partants volontaires à la retraite ; l’octroi à tout le secteur privé du bénéfice des acquis signés entre le Conseil national du patronat du Mali (CNPM), le gouvernement et l’UNTM sur les augmentations au terme d’un chronogramme de payement précis au plus tard le 10 novembre 2020 ; la reprise immédiate des travaux de relecture des conventions collectives suspendue, au plus tard pour fin novembre 2020.
Pour les revendications de 2019, la centrale exige l’octroi des indemnités et prime de spécificités par catégories à tous les fonctionnaires de façon équitable ; la fixation d’un chronogramme d’application immédiate pour répondre à la nécessité de restauration de l’égalité, de l’équité, de la non-discrimination (harmonisation des grilles) comme prôné par la Convention internationale et par l’arsenal juridique malien pour le 10 novembre 2020 au plus tard ; l’extension des nouveaux âges à la retraite à tous les travailleurs selon leur statut et leur catégorie dans le public, ainsi que dans le privé, des ambassades, et singulièrement dans celles aux Etats-Unis, et aux contractuels et conventionnaires de l’Etat.
La centrale demande aussi l’amélioration des grilles salariales à appliquer dans le secteur privé ; l’application des mesures pour la réduction de la cherté de vie non respectée par les marchands ; l’utilisation des passerelles entre la fonction publique et la fonction publique des collectivités ; la suspension immédiate des activités des bureaux de placements devenus des entreprises antisyndicales ; la relance du chemin de fer pour la nouvelle année 2021.
L’UNTM exige également l’arrêt immédiat des activités illégales de terrain de l’Oclei et la mise en place légale d’une équipe formée sur les bases des textes ; l’intégration définitive des enseignants communautaires dans la fonction publique des collectivités…
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