Certaines pratiques du Grand marché de Bamako, pardon Mahamadou Dianka, erreur de frappe, je voulais dire l’hôpital Gabriel Touré ont gagné les autres structures du genre. L’hôpital du Point G est devenu Sougounikoura, l’hôpital de Kati est Ngolonina, même le Luxembourg est devenu le marché de Djicoroni ACI et l’Hôpital du Mali, qui pourtant avait bien démarré, est devenu Fadjiguila Sougou.
Désolé, Bakary Dembélé, en une semaine j’ai eu quatre analyses sans reçus mais payées directement, d’environ 60 000 F par personne et par le même procédé. Je n’ose même pas parler aux dirigeants de ces structures par ce qu’apparemment “on sait mais quoi faire”. On trouve des circonstances atténuantes.
Ça me pousse à parler de l’AG du syndicat des médecins qui a longtemps parlé de statut particulier des médecins. On n’est mécontent que le ministère ne réagisse après 8 mois de dépôt du cahier de charge. “On déplore le manque d’égard du cabinet, qu’on ne nous prend pas au sérieux”. Je n’ai pas suivi le reste des débats mais j’espère qu’on a aussi balayé devant notre maison. Si on veut un statut particulier, il faut d’abord être particulier. Comment être particulier si on ne peut se passer des ristournes des laboratoires privés dont les résultats de certains n’en valent d’ailleurs pas la peine ?
Comment se faire respecter si on vole les patients des hôpitaux pour les opérer en privé et les ramener dans ces mêmes hôpitaux pour le service après-vente? Comment avoir de l’égard aux yeux des autres si on fait disparaitre les médicaments pour les revendre à d’autres ? Certains me diront que ce sont des infirmiers mais ils sont “docotoro”.
Comment être pris au sérieux si nous voyons plus de patients en privé qu’en public où nous émargeons souvent deux fois ? Comment pouvons-nous avoir l’égard des autres si on n’a aucun égard entre nous ? On donne à des collègues des RDV d’un mois pour des patients hospitalisés mais quand on fait passer des choses en dessous des tables on trouve ce même type de RDV, sinon moins urgent, en moins de 12 h !
J’ai un enregistrement caméra cachée d’un patient et son accompagnant qui nous traitent de salops entre autres.
Le médecin c’est l’homme respectable et respecté de tous, du moins c’est ce que ça devrait être. On doit être au-dessus de certaines choses. Allons dans les cliniques mais traçons-nous des lignes rouges. Je sais que ça me coutera des voix de moins aux élections présidentielles (pas l’ordre mais du Mali) mais il faut se dire la vérité 🙂
De passage, je salue tous les médecins qui se battent, tant bien que mal, pour conserver l’estime du métier. Ils se connaissent.
Bonne journée !
Dr. Guida Landouré
Tentative d’escroquerie dans un centre de santé : Dr. Guida Landouré se lâche
Je pensais que le grand et le petit marché étaient les seuls dans notre sphère qui avaient atteint un niveau élevé de business. Il fallait que je me rende dans un petit marché du quartier pour voir le business à ciel ouvert. Je viens au chevet de ma tante qui est diabétique et qui avait un syndrome palustre.
Je trouve que le jeune médecin Coulibaly s’en était bien occupe. D’ailleurs, il a été d’une rare courtoisie et de professionnalisme pour qui connaissent nos réactions de ces jours. Cependant, a l’attente de notre résultat, on entend “donne le prix des gants”, “un paquet de bandelettes coute combien”, et a l’attente de mon tour pour coiffe par passer le premier sérum, la major sort ces nombreux billets de 2000 et 1000 plies comme vous les imaginez et les dépose sur sa table.
Peut-être qu’elle est autorisée à vendre des bandelettes mais que dire de reçu qui dit bien 1500 F pour une observation alors qu’elle m’a pris 2500. Il a fallu que je réclame mon reçu et que je fasse des va-et-vient pour l’avoir. Quand je lui fais (j’espère que Karsa ne sortira pas ce soir me corriger) la remarque que j’ai payé 2500 mais 1500 sont mentionnés sur le reçu, elle me dit que 1500 c’est de l’autre côté.
D’ailleurs, pourquoi c’est le major qui encaisse pour un centre qui existe depuis plus de 20 ans? Feu Sada Diallo l’a créé pour réduire les peines des diabétiques et non enrichir des gens. Ça me fait penser à tous clichés qui impayés qui nous arrivent de chez nous au Point G, de l’hôpital du Mali sans parler du grand marche. Ça me fait penser à toute cette histoire de ristourne, à tous ces collègues qui empochent l’argent de la consultation et des actes dans le public. Comme dirait l’autre, le fonctionnaire fait du privé dans le public.
Ça c’est le côté financier sans parler de la courtoisie. Une infirmière qui dit clairement qu’elle ne fera pas le traitement par ce que seule à le faire depuis son retour de voyage. Je peux dire que ce dernier aspect est une balle qui m’a été retournée par ce que la veille j’ai été un peu dur avec une patiente qui je dois dire avait complètement tort et ne voulait même pas m’écouter.
Malgré tout, je devais être celui qui devait comprendre comme l’a dit un cadre du centre quand il m’a vu remonte et a compris ce qu’il s’est passe. Nous devons être courtois, disponibles, compréhensifs et compassionnes malgré tout le stress dont on est sujet. Merci jeune frère de a leçon du jour.
Cependant, quelqu’un devra expliquer pourquoi sur le reçu c’est 1500 et ce qui est encaisse est 2500. Comment allons-nous justifier les 1000 qui ne sont pas mentionnés sur la souche de gauche ?
Pour vous dire que la petite corruption mine nos structures, pas seulement de sante mais elles sont celles qui me concernent et l’une des plus sensibles.
L’argent, il faut le chercher mais sur le bon chemin. Ne dit-on pas que si tu fais dos à l’argent sale l’argent propre te suivra ? Il ne sert à rien de gâter ses relations, sa réputation et son avenir que je crois est l’au-delà pour de l’argent qu’on ne pourra peut-être même pas dépenser ou prendre avantage. Qui a la garantie qu’il vivra la seconde qui suit ? Personne et même si on faisait le milliard sur une affaire, on pourrait mourir avant même de l’encaisser. D’ailleurs, feu Sada Diallo était hyper riche mais pensez-vous qu’il a profité de sa richesse s’il était soumis un régime alimentaire et une qualité de vie diminuée par sa maladie?
On veut construire des maisons mais avons-nous la garantie de voir la fin ou d’y habiter ?
On veut acheter une voiture mais sait-on si elle ne sera pas la cause de notre fin?
On veut assurer l’avenir de nos enfants mais est-on sûr de pouvoir assurer le nôtre ? Et d’ailleurs, nos parents ont-ils fait comme nous pour nous laisser ce qu’on a ? Et ceux pour qui on a laissé des choses, sur du vrai ou du vrai, sont-ils ou?
Soyons réfléchi, un tout petit seulement.
Bon, vous réalisez que je ne sais pas baisser les bras.
Bon vendredi!
Guida Landouré
Source: Le Confident