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Portrait du nouveau président du RPM : Bocary Treta, de la Camopa à la Bms

L’Alliance pour la Démocratie au Mali-Parti africain pour la justice ADEMA-Pasj) est au pouvoir en 1992, à la faveur des premières compétions électorales plurielles au Mali, après la révolution du 26 mars 1991. De la dictature, les Maliens connaissent désormais un foisonnement des libertés publiques dans le nouvel Etat de droit.

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Des libertés, souvent jusqu’à friser le libertinage, le dérapage démocratique : on casse les édifices et des biens publics au moindre désaccord avec le gouvernement pour montrer son mécontentement. A l’école, les élèves deviennent comme une armée de revendications, qui commande la rue et à mesure de contribuer à rendre un pays ingouvernable. Le président Alpha Oumar Konaré propulse en février 1994, au devant de la scène, quelqu’un dont il était seul à savoir le talent de désorganisateur des armées de manifestants de rue (élèves et autres corporations). Ibrahim Boubacar Kéita rétablit l’ordre à sa manière, et la gouvernance Adema pouvait poursuivre sa commande de main de fer. Il est à la fois Premier ministre et président de l’Adema-Pasj, jusqu’en Octobre 2000, où il quitte les deux charges. Son histoire reste liée à celle de Bocary Treta, celui qui vient d’accéder à la présidence du Rassemblement pour le Mali, un parti créé par les transfuges de l’Adema. Le nom de Bocary Treta est cité avec Bakary Koniba Traoré, Mme Kéita Rokiatou Ndiaye, Issa Ndiaye, et autres comme étant les principaux fondateurs du Rassemblement pour le Mali (le 30 Juin 2001), issu du Mouvement « Alternative 2002 », créé par ses partisans en février 2001 pour soutenir la candidature d’Ibrahim Boubacar Kéita à la présidentielle de 2002.

Pendant les années de la toute puissance de l’Adema, avec IBK comme Premier ministre, Bocary Treta était sans doute le tout puissant patron de l’Adema, au poste du redoutable Secrétaire à l’Organisation au Comité exécutif (CE) de l’Adema-Pasj. Cet apparatchik aura eu un parcours plutôt sinueux. Face à d’autres dignitaires du régime Adema, comme Soumeylou Boubeye Maïga, Soumaila Cissé et Mme Sy Kadiatou Sow, c’est Bocary Treta qui est cité comme étant l’instigateur de la création par Ibrahim Boubacar Kéita, du Rassemblement pour le Mali (RPM), dont il sera le Secrétaire général.

IBK est candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2002. Il envoie Bocary Treta au gouvernement du président Amadou Toumani Touré comme ministre de l’Elevage et de la Pêche. Le passé de puissant Directeur Général de la CAMOPA vaudra-t-il à Bocary Treta de devenir sous IBK, ministre du Développement rural ? C’est le « ministre scandale, relativement aux engrais dits ‘’frelatés’’ et aux 1000 tracteurs, symbole de surfacturation jamais punie, qui prend les reines du RPM », commente un observateur politique. Ces allégations de corruption sur fond de surfacturation, restent des cartes aux mains des adversaires du Dr Treta, toujours prêts à l’exhiber, tel un carton rouge tendu à un joueur. Et certains observateurs s’interrogent si IBK n’en fait pas parti, lui qui aurait perdu la partie, après avoir eu un candidat autre que Bocary Treta, pour sa propre succession à la présidence du RPM. Et tout porte à croire que « les sulfureux dossiers d’engrais frelaté et de 1000 tracteurs qui ont émaillé le passage du nouvel homme fort du RPM au ministère du développement rural » vont le suivre comme son ombre. Ministre du Développement rural dans le gouvernement de Modibo Kéita, « Bocary Tréta, a été viré de l’attelage gouvernemental à cause de divers scandales : IBK, à la surprise générale, a fait descendre le tout puissant ministre du développement rural de son piédestal », selon un observateur.

Après son limogeage et son passage au pôle économique, il aura compris que les leviers se trouvaient ailleurs. Il change le fusil d’épaule, et de duel et de combines pour arracher la primature, il devient une partie de duo avec IBK. On voit un autre Treta apparaitre. Un Tréta très déterminé se mouiller pour le chef. Il proférer des menaces contre certains opposants, en affirmant qu, celui qui dit à l’opposition que pour atteindre IBK, il faut d’abord lui « passer sur le corps ». Est-ce le fruit de son nouvel engagement politique ? Après l’absorption la fusion absorption entre la Banque Malienne de Solidarité (BMS) et Banque de l’Habitat du Mali (BHM), Bocary Tréta est nommé comme représentant de l’Etat au sein du nouveau conseil d’Administration. Il est président du Conseil d’Administration (PCA).

C’est dire qu’entre suivre l’étoile de son prédécesseur à la tête du parti, aujourd’hui président de la République, et tenter de forger son propre destin politique, le jeu est ouvert pour le Dr Bacary Treta. Et le terrain est rocailleux et semer de plein d’embuches. Les écueils ne vont donc pas manquer tant à l’intérieur du parti, que dans les formations concurrentes. Le nouveau chef du RPM doit se le retenir pour dit.

  1. Daou

source: Le Républicain

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