Notre pays dispose désormais d’un site dédié aux forces armées en Guinée. Situé à 50 km de Conakry, ce joyau architectural bâti sur 2 hectares servira de port sec pour les Forces armées maliennes afin de faciliter le transit en provenance et en destination du Mali. Il a coûté 5,7 milliards FCFA.

La Guinée et la Mali se battent pour que le port de Conakry serve de point d’entrée à bien de produits à destination de notre pays. C’est ainsi que dans la matinée du vendredi 15 juillet, les représentants des deux pays ont procédé à l’inauguration à Friguiadi, dans la  préfecture de Coyah de l’entrepôt militaire malien en Guinée.  La délégation malienne était conduite par le ministre de la Défense et des Anciens Combattants Tiéman Hubert Coulibaly.

Destinée à servir à l’entreposage des produits de transit, l’infrastructure est à la fois à vocation civile et militaire.  Elle occupe un site s’étendant sur 5 ha clôturés dont  3 ha sont à usage civil et les 2 ha autres  à usage militaire.

Présentant l’entrepôt,  Laurence Jean-Roger,  le porte-parole de la société KARKABA qui l’a construit, a indiqué
que le projet a pour finalité la création d’une plateforme pour accueillir en charge exceptionnelle 1000 m2 de terre-plein, 840 m2 de stockage entrepôt et en charge normale 400m2 de terre-plein ainsi que 1860 m2 d’entrepôt.

Les activités d’entreposage comprennent un bâtiment administratif, un poste de police, une bâche à eau de 40 000 litres ainsi que le réseau d’incendie armée (RBA). L’infrastructure comprend également une unité d’hébergement d’une capacité de 3 bâtiments pour le logement des officiers, un bâtiment pour les sous-officiers, les hommes de rangs, un bâtiment restauration et un bloc sanitaire.

Le préfet de Coyah, Ibrahima Barboza Soumah, a mis en avant les liens qui unissent les deux pays. Il a rassuré de l’engagement de sa  circonscription de veiller sur les installations « Nous-nous réjouissons d’abriter très particulièrement ces installations, signe évident de l’intégration sous-régionale entre deux pays d’une même histoire », a-t-il conclu.

Pour sa part, le ministre malien de la Défense et des Anciens Combattants, au nom de son gouvernement, du peuple malien et de son président, a remercié la Guinée, à laquelle il a également exprimé toute sa reconnaissance pour l’octroi de l’espace abritant  l’entrepôt.

« Depuis 1993, cet espace est octroyé au Mali. C’est un équipement important pour le Mali qui traduit la volonté historique des deux pays de collaborer en termes d’infrastructures militaires. D’autant qu’aujourd’hui, nous sommes engagés ensemble dans la lutte contre le terrorisme. Nous nous devons donc de faire un aménagement conforme non seulement à nos besoins, mais aussi conforme à la générosité du peuple de Guinée. Je remercie l’armée guinéenne pour sa contribution à la stabilisation du Mali. Et c’est le lieu de rappeler que la Guinée a payé un prix extrêmement lourd dans la défense de l’intégrité territoriale du Mali. Ce sang versé et l’histoire  lie nos deux pays. C’est pour cela que cet équipement que nous inaugurons aujourd’hui est le témoin de la volonté de deux peuples de travailler ensemble », a indiqué le ministre Coulibaly.

Le ministre guinéen de la Défense, Mamady Diané, a, quant à lui, félicité son homologue malien  pour la rapidité dans la réalisation de ce projet qui, selon lui, a quelque chose de symbolique dans la dynamique de la coopération sous-régionale.

La réalisation et l’inauguration de ces infrastructures importantes, sont une concrétisation d’une réelle volonté des deux chefs d’États et des deux gouvernements, de renforcer l’amitié entre  le Mali et la Guinée et l’intégration sous-régionale. Ce qui va permettre de mutualiser les efforts pour renforcer les capacités opérationnelles  des deux armées dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

Les prochains challenges à court terme pour les deux pays sont en rapport avec la réalisation de la plateforme multimodale de Kankan par le gouvernement malien et la réhabilitation du chemin de fer, Conakry-Kankan, par l’Etat guinéen.

Synthèse

A.DIARRA

Source : L’ Essor