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POINT DE PRESSE DE LA MINUSMA DU 19 JUILLET 2018

Porte-parole : Mme Myriam Dessables

Bonjour et bienvenue à toutes et à tous, chers confrères journalistes, chers auditrices et auditeurs de la radio de la Paix, MIKADO FM, merci d’avoir répondu encore une fois de plus à notre invitation bimensuelle. Pour ce point de presse, je vais présenter l’actualité des différentes composantes de la MINUSMA de ces dernières semaines.

Suite à cela, l’invité spécial de ce dernier point de presse avant le scrutin présidentiel, M. Martin Nadon, Directeur de la Division des Affaires Electorales de la MINUSMA, nous fera un point de situation de l’état d’exécution de l’appui technique et logistique de la Mission au processus électoral, en soutien aux autorités maliennes.

Sans plus tarder, je vais commencer mon intervention avec les activités de la Direction.

Activité de la Mission

– Dans le cadre de l’accompagnement du processus électoral, une structure de veille a été instituée et, tous les vendredis, le Représentant Spécial du Secrétaire général des Nations Unies, M. Mahamat Saleh Annadif, rencontre, les représentants de l’Union Africaine, de l’Union Européenne, de la CEDEAO, et des membres permanents du Conseil de Sécurité. Demain sera la 3e réunion de ce genre

Du 9 au 11 juillet, un atelier de réflexion et de renforcement des capacités a eu lieu à Bamako, afin d’augmenter le niveau de participation des femmes à la mise en œuvre et au suivi de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation, issu du processus d’Alger. Des recommandations devant permettre de palier à cette sous-représentation des femmes sont sorties de ces trois jours de réflexion.

La cérémonie d’ouverture de l’atelier était présidée par M. Koen Davidse, Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies en charge du pilier politique de la MINUSMA, le Haut Représentant du Président de la République du Mali, M. Mahamadou Diagouraga et Son Excellence M. Boualem Chebihi, Ambassadeur de la République d’Algérie au Mali. Les femmes des parties signataires de l’Accord pour la Paix, des organisations féminines de la société civile et des structures étatiques y étaient présentées en nombre.

La MINUSMA en collaboration avec ONU FEMMES, UNFPA et le Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille a également élaboré un projet intitulé “De victimes à actrices de la paix : Renforcement de la participation des femmes dans la mise en œuvre de l’Accord de paix et l’amélioration de la cohésion sociale“. Financé par l’Initiative pour la Promotion du Genre 3, du Fonds pour la consolidation de la Paix, ce projet vise à promouvoir une paix durable et inclusive, grâce à une plus grande participation des femmes dans la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali.

https://minusma.unmissions.org/les-femmes-%C3%A9changent-sur-les-voies-et-moyens-d%E2%80%99accroitre-leur-participation-%C3%A0-la-mise-en-%C5%93uvre-et-au

-Je poursuis avec les activités de la MINUSMA pour vous informer que le 5 juillet dernier s’est tenue la Journée Portes Ouvertes (JPO) sur la Résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité des Nations Unies. Réunissant les associations et regroupements de femmes, autour de cette Résolution du Conseil de sécurité de l’ONU sur “Femmes, Paix et Sécurité”, cet atelier avait pour objectif principal de leur permettre de partager leurs expériences, défis et priorités d’action dans ce domaine.

L’organisation de cette activité a été facilitée par la MINUSMA, à travers son Unité Genre, en collaboration avec le Réseau Paix et Sécurité des Femmes de l’Espace CEDEAO Mali (REPSFECO). C’est le Représentant Spécial adjoint du Secrétaire général en charge du pilier politique, M. Koen Davidse qui a présidé l’évènement, en présence des représentants des Missions diplomatiques de la France et du Canada au Mali. Des Agences et Fonds de l’ONU, tels qu’ONU FEMMES, UNICEF, UNESCO, PNUD, UNFPA et OCHA, y ont aussi participé activement.

-Le 16 juillet, la Représentante Spéciale adjointe du Secrétaire général, Coordonnatrice Humanitaire et Coordonnatrice Résidente de l’ONU au Mali, Mme Mbaranga Gasarabwe, a participé au Conseil Economique et Social à New York. Au cours des travaux, la forte délégation malienne a présenté le Rapport National Volontaire sur les Objectifs de Développement Durable (ODDs).

D’ici 2030, les autorités maliennes se focaliseront sur les objectifs qui seront priorisés dans la politique nationale qui succédera au Cadre stratégique pour la Relance Economique et le Développement Durable du Mali (2016-2018). Au total, 48 pays, dont neuf africains, ont présenté leur Rapport National Volontaire. Celui du Mali est le fruit d’une collaboration entre le Gouvernement, la société civile, le secteur privé et l’Assemblée Nationale, soutenus par le Système des Nations Unies et les partenaires techniques et financiers.

Je vais à présent passer aux activités de la Force et de la Police des Nations Unies.

Force

– Durant les deux dernières semaines, la Force de la MINUSMA a effectué 329 patrouilles, tenu 306 check-points et opéré 49 escortes dans ses zones de déploiement.

–  Le 10 juillet, le Commandant de la Force de la MINUSMA, le Général, Jean-Paul Deconinck a effectué une visite de terrain à Ménaka. Accompagné par le Chef de bureau de la MINUSMA à Ménaka, le Commandant de la Force a échangé avec le Gouverneur de la Région, les représentants de différents mouvements armés présents dans la région, la Plateforme, la CMA et le MSA. L’objectif de ces réunions était d’évaluer la situation globale en matière de sécurité dans la région de Ménaka et de rassurer les communautés sur les élections présidentielles.

– Le même jour à Bamako, 48 officiers et sous-officiers de l’Etat-major de la Force de la MINUSMA ont été décorés de la médaille des Nations Unies pour couronner leurs efforts de soutien à la paix et à la stabilité au Mali.

Présidée par le Commandant adjoint de la Force, le Général de Division Amadou Kane, la cérémonie s’est déroulée à la Base Opérationnelle de la MINUSMA.

Ce fût, pour le Commandant adjoint de la Force onusienne, une occasion de rappeler à l’assistance, le rôle très important que joue le personnel d’Etat-major dans la conduite des unités de la MINUSMA pour l’atteinte des objectifs assignés aux Casques bleus déployés au Mali.

Je profite de ce chapitre pour vous annoncer la nomination du nouveau Chef d’Etat-major de la Force de la MINUSMA, le Général de Brigade Hubert COTTEREAU, en remplacement du Général de Brigade, Marc OLLIER.

Promu à son grade actuel le 1er juillet 2018, Général COTTEREAU était, depuis 2016, Chef J5 et adjoint planification au centre de planification et de conduite des opérations de l’état-major des armées à Paris, et ce depuis 2016. Il arrive à ce poste avec vingt-huit (28) années d’expériences militaires, tant en opérations extérieures qu’en planification.

Il était auparavant Auditeur au Centre des Hautes Etudes Militaire et à l’Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale, puis sous-directeur des affaires internationales en charge de la stratégie interministérielle sur le Sahel au Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale de 2014 à 2016. Auparavant General Cottereau avait exercé au sein du commandement stratégique de la transformation de l’OTAN à Norfolk aux USA entre 2011 et 2013. Après son bref passage en 2004 en tant que chef du bureau renseignement opérations instruction, il a pris le commandement du 2ème régiment de Hussards de 2009 à 2011, où il a été déployé en opérations au Tchad, au Kossovo, en Afghanistan et au Liban. Il a également été assistant militaire en 2005, puis détaché en 2007 à la direction de l’Union européenne du ministère des affaires étrangères.

Le général de brigade Hubert COTTEREAU est Saint-cyrien et cavalier émérite. Il est diplômé du Collège Interarmées de Défense.

Activités de la composante police de la MINUSMA – UNPOL

-Le 07 juillet dernier, le Ministère de la Justice avec l’appui de la MINUSMA, a mené un exercice de simulation “grandeur nature”, sur le terrain du pénitencier agricole de Baguinéda, afin de tester l’opérationnalité des plans de sécurité de la Maison Centrale d’Arrêt de Bamako (MCA).

L’exercice de simulation sur le terrain a impliqué au total, près de 500 éléments des FAMa, de la Gendarmerie, de la Garde nationale, de la Police nationale, de la Protection civile, du Ministère de la santé et des agents pénitentiaires de la MCA de Bamako.

https://www.facebook.com/notes/mission-des-nations-unies-au-mali-minusma/s%C3%A9curisation-des-lieux-de-d%C3%A9tention-la-minusma-soutien-un-exercice-grandeur-natu/1693421614108631/

-Le 11 juillet, une équipe de la Police des Nations Unies a effectué une mission d’évaluation de la situation sécuritaire dans la ville de Gossi, dans le cadre de l’élection présidentielle prévue le 29 juillet 2018. L’équipe a rencontré les commandants de la brigade de Gendarmerie et de la Garde nationale.

Durant les deux dernières semaines, la Police des Nations Unies a effectué 718 patrouilles, opéré 58 escortes et participé à 4 missions conjointes dans ses zones de déploiement.

Droit de l’homme

-Le 07 juillet, avec l’appui technique et financier de la MINUSMA, le Réseau des Jeunes Unis pour les Droits des Enfants (plateforme de plus de 60 associations de jeunes et d’enfants) a mis en place une Plateforme virtuelle de discussion sur la résolution 1612 (2005) du Conseil de Sécurité des Nations Unies.

La cérémonie présidée par Madame Koumaré Amina Cissé, la Directrice de la Cité des Enfants, représentant Madame la Ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille a été marquée par les interventions du représentant du Maire de la commune VI, du Chef de quartier de Niamakoro, et du Président du Réseau des Jeunes Unis pour la Défense des Enfants. Environ 200 personnes étaient présentes dont des membres des Forces de Défense et de Sécurité, des représentants de la Direction Nationale de la Promotion de l’Enfant et de la Famille, de la Commission Nationale des Droits de l’Homme, du Conseil National des Jeunes du Mali, des acteurs de la chaine judiciaire, des ONG et associations de la société civile et de plusieurs organisations de jeunes et d’enfants.

https://www.facebook.com/notes/mission-des-nations-unies-au-mali-minusma/les-r%C3%A9seaux-sociaux-au-service-de-la-promotion-et-de-la-protection-des-droits-de/1693054367478689/

-Du 10 au 12 juillet dernier, la MINUSMA, à travers sa Division des droits de l’homme et de la protection et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, a appuyé le Réseau Médias et Droits de l’homme (RMDH) pour la formation des professionnels de médias sur le rôle des médias en matière de droits de l’homme durant la période électorale.

Crée le 18 avril 2015, cette association a pour but de promouvoir et renforcer le respect des droits de l’homme et la liberté de la presse à travers les médias.

Cette activité s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la Résolution 2423 (2018) du Conseil de Sécurité, notamment de son point relatif à la surveillance des violations des droits de l’homme et à la contribution aux activités de prévention de ces violations et atteintes. Issus de la presse écrite et des médias. Il étaient 35 participants, dont quatre femmes, venant de Bamako et des régions de Koulikoro, Kayes, Sikasso, Ségou, Mopti et Gao.

https://minusma.unmissions.org/les-journalistes-%C3%A9changent-sur-m%C3%A9dias-et-droits-de-l%E2%80%99homme-pendant-les-%C3%A9lections

Sans transition, je vais passer aux activités de nos bureaux régionaux.

Activités dans les régions

Kidal

-Le 5 juillet dernier, la Police des Nations Unies (UNPOL/MINUSMA) a procédé au lancement des activités d’un Projet à Impact Rapide, dénommé “Projet d’appui à la reconstitution du capital cheptel des femmes de l’association EFFES N’tassick” de la région de Kidal.

Le projet vise à renforcer les moyens de subsistance des femmes de l’association bénéficiaire, à travers la reconstitution de leur cheptel. Il s’agit particulièrement de leur permettre d’améliorer leur capital cheptel affecté par la crise et les effets des sècheresses récurrentes dans la région. Ce projet d’une durée de deux mois, est destiné aux 40 membres de l’association féminine “EFFES N’TASSICK” du village de N’tassick (cercle de Kidal), pour un coût global d’environ 13 millions cinq cent mille  FCFA.

https://www.facebook.com/notes/mission-des-nations-unies-au-mali-minusma/%C3%A0-kidal-un-projet-%C3%A0-impact-rapide-rapproche-la-population-et-la-police-des-natio/1697281123722680/

-Les 11 et 12 juillet derniers, le Bureau régional de la MINUSMA à Kidal, a organisé, une séance de sensibilisation et de travail sur les conditions de détention et les standards et normes internationaux afférents à la détention à l’attention des Cadis (les juges traditionnels) et de la société civile.

Cette activité vient à la suite d’une série de journées de sensibilisation des cadis, organisée par la Section des Affaires Judiciaires et Pénitentiaires de la MINUSMA qui s’est déroulée à Kidal le 7 juin dernier. D’autres ateliers du genre devraient se tenir respectivement, les 17 et 19 juillet prochains à Aguelhok et à Tessalit.

Ces journées de sensibilisation et de discussions, visent à l’évaluation du besoin de réforme de la justice sur les moyens de concrétiser les engagements de l’accord pour la paix en matière de justice et le contentieux électoral, en faveur des autorités locales, des parties signataires (CMA et la plateforme), des cadis et des acteurs de la société civile y compris les associations de femmes et de jeunes.

https://www.facebook.com/notes/mission-des-nations-unies-au-mali-minusma/a-kidal-la-minusma-poursuit-linitiation-es-acteurs-du-syst%C3%A8me-judiciaire-traditi/1697728333677959/

Ménaka

-Le Bureau régional de la MINUSMA à Ménaka a procédé, les 13 et 14 juillet derniers, à l’inauguration de la Brigade de Gendarmerie et de la Maison des Jeunes de la Commune urbaine de Ménaka. Deux projets à impacts rapides qui ont valu plus de 67 millions de FCFA, entièrement financés par la MINUSMA. Ces réalisations ont été respectivement parrainées par la Police des Nations Unies (UNPOL) et la Division des Affaires Civiles de la Mission onusienne au Mali.

https://minusma.unmissions.org/restaurer-la-s%C3%A9curit%C3%A9-et-soutenir-la-jeunesse-la-minusma-finance-deux-projets-%C3%A0-m%C3%A9naka

Incidents :

-Le 13 juillet, à 16h45, un véhicule blindé de la Force (APC) de la MINUSMA, faisant partie d’un convoi de la Force, a heurté un engin explosif improvisé (EEI) à environ 4 km au nord du camp de la MINUSMA à Kidal. Il n’y a pas eu de victime dans l’incident. Une équipe de la Force de réaction rapide (QRF) et de l’élimination des explosifs (EOD) ont été envoyées sur les lieux pour secourir l’équipage et le camion, et sécuriser la zone.

– Le même jour, une patrouille de la MINUSMA en route de Ségou à Diabaly a eu un accident de la route avec un véhicule blindé de transport de troupes près de Markala. La MINUSMA a procédé à l’évacuation médicale des blessés à l’hôpital de niveau 2 de Tombouctou.

Malheureusement, un soldat de la paix a succombé à ses blessures quelques heures plus tard.

-Un petit rappel sur le processus électoral. Durant les mois de juin et juillet la MINUSMA, à travers ses sections de l’Information Publique, les Affaires politiques, les UNPOL, la Force et les Affaires électorales, cheville ouvrière de processus, a organisé 39 activités de sensibilisation autour des élections, auprès des leaders communautaires de Bamako, du Centre et dans les régions du Nord. L’objectif de ces activités était de mieux faire comprendre le processus électoral, d’expliquer l’appui de la MINUSMA, d’encourager l’engagement des communautés et particulièrement les jeunes et les femmes dans la promotion de la cohésion sociale et de la prévention des conflits (Res.2250 ; 1325). Parmi ces activités, figurent également des formations des radios de proximité et de la presse sur le rôle et les responsabilités des médias en période électorale, la révision de la loi et la feuille de route.

-Avant de passer la parole à mon collègues Martin, je souhaite vous informer d’un point important relatif au processus électoral, dans lequel comme vous le savez la Mission joue un rôle important. La Radio des Nations Unies, MIKADO FM consacre une couverture spéciale à l’élection présidentielle depuis le lancement de la campagne. La radio offre un accès équitable à tous les candidats, à travers notamment l’émission ‘’La parole au candidat’’, qui est à suivre tous les jours de 18H à 19H.

Cette émission permet aux candidats retenus par la Cour Constitutionnelle, sans exception, d’expliquer aux populations leurs programmes. L’entretien porte sur trois grandes thématiques : le processus de paix, la sécurité et le développement.

Les auditeurs peuvent également suivre les activités de campagne des candidats dans le ‘’Journal des élections » qui est produit en français et en cinq dans 5 langues nationales (Bambara, Songhaï, Tamasheq, Peuhl et Arabe).

Je termine avec une bonne nouvelle. Depuis le mercredi 18 juillet, les populations de Goundam peuvent écouter les programmes de MIKADO FM sur la fréquence 92.6 FM.

Rappelons que la Radio des Nations Unies diffuse également à Bamako, Gao, Kidal, Tessalit, Ménaka, Mopti, Tombouctou et Ber.

Cher Martin, vous avez la parole.

Intervention de Martin Nadon, Directeur de la Division des Affaires Electorales de la MINUSMA

 

Comme vous le savez déjà, depuis le 29 juin 2018, le Conseil de sécurité des Nations Unies, à travers la Résolution 2423, a renouvelé d’une année de plus, le mandat de la MINUSMA. Comme dans le précédent mandat, le nouveau a déterminé deux axes prioritaires sur lesquels la MINUSMA doit concentrer l’appui qu’elle apporte à l’État malien dans le cadre du processus électoral. Il s’agit notamment :

Des bons offices du Représentant Spécial du Secrétaire général des Nations Unies (SRSG), qui, outre ses autres responsabilités, devra œuvre pour « Faciliter la tenue d’élections pacifiques, ouvertes à tous, régulières, transparentes, libres et crédibles ».

Au titre de l’appui technique et sécuritaire, la Mission devra, comme par le passé, « Concourir, dans les limites de ses moyens et dans ses zones de déploiement, à l’organisation, dans des conditions pacifiques, d’élections transparentes, régulières, libres, crédibles et ouvertes à tous, ainsi qu’à la tenue d’un referendum constitutionnel, en apportant notamment l’aide technique voulue et en mettant en place des mesures de sécurité, conformément aux dispositions de l’Accord » ;

Accompagnement de la MINUSMA à l’Etat Malien en vue d’assurer la bonne organisation de l’élection présidentielle du 29 juille

Accompagnement politique 

Conformément à son mandat, le Représentant spécial du Secrétaire général (SRSG) mène au quotidien des actions de bons offices qui permettent de lever d’éventuels blocages sur le plan politique. À titre d’exemple, il tient des rencontres régulières avec ses paires de la communauté internationale, les Hautes autorités maliennes, les leaders politiques et les responsables des mouvements signataires, les responsables de la société civile et les acteurs du processus électoral afin de mener un plaidoyer pour la tenue, à bonne date, d’élections crédibles, inclusives et apaisées.

Appui logistique

L’appui logistique de la MINUSMA porte sur deux aspects précis, notamment le transport de l’ensemble du matériel électoral lourd et sensible, des responsables et personnel électoraux de Bamako aux chefs-lieux des régions du nord et de Mopti et desdits chefs-lieux vers certains cercles enclavés ou difficiles d’accès.

Au titre du transport du matériel, la MINUSMA a transporté environ 70 tonnes de matériel électoral entre le début du mois de juin à ce jour.

Du 9 au 22 juin 2018, dans le cadre de l’opération de distribution des cartes d’électeurs, la MINUSMA a apporté son appui logistique pour le déploiement d’environ sept tonnes de cartes d’électeurs et des listes de distribution de Bamako vers les chefs-lieux de régions de Kidal, Mopti, Tombouctou et Gao. Des vols spéciaux ont été également organisés pour le redéploiement des cartes d’électeurs pour les cercles difficiles d’accès notamment Gourma Rarhous dans la région de Tombouctou et les cercles de Tenenkou et Youwarou dans la région de Mopti.

Depuis le 18 juillet, la MINUSMA a démarré le déploiement du matériel sensible constitué de documents et matériels électoraux vers les régions de Tombouctou et de Gao.  Le vol à destination de Gao transportait le matériel à destination des régions de Gao et Ménaka. Poids total de 3,7 tonnes.  Celui à destination de Tombouctou transportait le matériel à destination des 5 cercles de la région de Tombouctou, soit un poids total de 4,4 tonnes. Le matériel à destination de Kidal, d’un poids total de 500 kg, sera déployé via Gao. Lesdits matériels sont constitués de :

-Bulletins de vote du premier tour de l’élection du Président de la République ;

-Imprimés électoraux (feuilles de dépouillement, procès-verbaux des opérations de vote, récépissé des résultats, procurations de vote, feuilles de recensement des votes ; procès-verbaux de centralisation des résultats, enveloppes pour PV des opérations, enveloppes grand format) ;

-Documents de gestion du bureau de vote ;

Lampes tempêtes ;

-Gilets des agents de bureaux de vote ;

-Petit matériel de bureau de vote.

Notons que la MINUSMA avait déjà déployé par route la quasi-totalité du matériel lourd, environ 187 tonnes, au mois de novembre 2017 lors des préparatifs des élections régionales et locales de décembre dernier qui ont été reportées.

Au titre du transport des personnes (pendant cette période électorale)

Au mois de mars 2018, la MINUSMA a publié une directive relative aux déplacements des potentiels candidats à l’élection présidentielle du 29 juillet dans les régions du nord et le centre du pays. Conformément à ladite directive, la MINUSMA entend favoriser exceptionnellement au maximum deux (2) voyages allers-retours dans ces régions par candidat avec une délégation limitée de trois (3) personnes (le candidat et 2 personnes d’appui). Cette mesure est effective depuis le 1er avril 2018.

 

Cette mesure ne concerne cependant pas le personnel et les officiels des organes de gestion des élections. C’est ainsi que du début du mois de juin à ce jour, une centaine de responsables électoraux maliens ont bénéficié des vols de la MINUSMA pour leurs missions dans les régions du nord et de Mopti. Par ailleurs, sur la base des demandes déjà enregistrées, la MINUSMA prévoit de transporter environ 550 officiels et agents électoraux supplémentaires vers les régions du nord et de Mopti d’ici le jour du scrutin.

Appui à la sécurisation du processus 

La MINUSMA poursuit sa planification dans le cadre de son appui à la sécurisation des opérations électorales comptant pour la présidentielle de juillet 2018. La composante Police a participé à la formation des Forces de Sécurité Maliennes(FSM) et des FAMA sur la gestion démocratique des foules, et sur les techniques de sécurisation des élections. UNPOL a également élaboré un guide des forces de l’ordre pour la sécurisation des élections, qui a été validé par la commission de sécurité des élections du MSPC. Du Matériel de Maintien de l’Ordre a été remis aux FSM des régions de Gao, Mopti et Tombouctou pour la gestion de l’ordre public, et des exercices conjoints ont été organisés pour parfaire leur technicité et harmoniser les techniques d’intervention.

Par ailleurs, la MINUSMA, à travers la section UNPOL, a mis à la disposition du Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile 15 000 mille exemplaires de guide sur les techniques de sécurisation des élections à l’attention des forces de défense maliennes. Outre la formation, ces guides sont destinés à doter les différents acteurs et responsables de la sécurisation du processus électoral des outils nécessaires pour la bonne réalisation de leurs tâches.

Autres appuis de la MINUSMA dans le cadre de l’élection présidentielle du 29 juillet

Recrutement et déploiement de 64 agents électoraux locaux

Les 12 et 13 juin, la MINUSMA a recruté et formé son staff de terrain constitué de 15 agents électoraux régionaux et 49 assistants logistiques.  Ceux-ci ont été déployés entre le 21 et le 27 juin sur l’ensemble du pays et en particulier dans les 49 cercles en appui aux autorités administratives en charge du processus électoral. Les assistants logistiques sont équipés de véhicules 4X4 pour renforcer les capacités logistiques de l’administration locale dans l’organisation et la mise en œuvre des opérations électorales.

Appui à la sensibilisation

Dans le cadre de son appui à la sensibilisation des électeurs et des acteurs politiques en vue de l’organisation d’élections crédibles, inclusives et apaisées, la MINUSMA a apporté un appui technique et financier au MATD en vue de la mise en place d’un Centre d’information électorale situé dans les locaux de l’Hôtel de l’Amitié à Bamako. Équipé d’un dispositif de communication performant, ce centre est animé par les représentants des trois principaux organes de gestion des élections (CENI, MATD et DGE) et permet à tous les acteurs du processus électoral, aux journalistes, aux observateurs internationaux et nationaux, etc. d’avoir accès à toutes les informations officielles relatives au processus électoral.

La Mission a également produit et remis aux autorités en charge des élections, 140 000 (cent quarante mille) guides de l’électeur et 31 000 (trente-un mille) guides de l’agent électoral ainsi que 1000 badges ou Laissez-Passer pour les hommes de médias et les observateurs. Des spots télé et audio incitant les citoyens maliens à aller retirer leur carte et à participer au vote ont été produits et sont actuellement diffusés sur les chaines télé et les radios de proximité.

Appui à la production de l’Agenda des femmes maliennes pour l’élection du 29 juillet 

Dans le cadre du recensement des préoccupations de la femme malienne à la base en vue de la production d’un mémorandum d’interpellation à l’attention des candidats à l’élection du 29 juillet prochain, la MINUSMA a organisé et financé en collaboration avec le Ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille et les différents partenaires œuvrant dans ce domaine (NDI, ONU-femmes, PNUD, etc.) des rencontres dans l’ensemble des régions du Mali qui ont regroupé environ 1000 femmes de toutes les couches sociales. À l’issue des échanges, l’Agenda des femmes maliennes pour l’élection du 29 juillet intégrant toutes les préoccupations des femmes a été produit. Une conférence de presse a été organisée le 18 juillet pour sa remise au gouvernement et les rencontres avec les différents candidats commencent le 19 juillet.

Renforcement des capacités 

Le 17 juillet,  dans le cadre de l’appui que les Nations-Unies apportent à l’État malien en vue de l’organisation et la crédibilisation du processus électoral en cours, le Directeur de la Division des Affaires Électorales de la MINUSMA et le Secrétaire General du Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation ont co-présidé le lancement  d’un atelier visant à renforcer les capacités de 40 spécialistes qui auront la lourde responsabilité de doter les responsables et agents électoraux sur le terrain des outils et connaissances nécessaires pour une bonne gestion de l’élection présidentielle du 29 juillet. Cet atelier rentrait en droite ligne des activités d’un projet mis en place par la MINUSMA à travers les fonds fiduciaires et visant le renforcement des capacités de 553 personnes, notamment, les autorités administratives, les autorités intérimaires, les responsables des mouvements signataires et les délégués régionaux de la CENI.

Questions/réponses

Alou Diawara BBC

Vous dites que toute la flotte aérienne de la MINUSMA est pratiquement consacrée à la question électorale, est-ce que cela est suffisant ? Deuxième volet de la question, quelles sont les difficultés que la MINUSMA rencontre dans le cadre de son appui au processus électoral ? 

Martin Nadon :

Pour ce qui est de la flotte, on a eu l’exemple des dernières élections dont l’élection présidentielle de 2013 et les élections de 2016. Je vous confirme qu’à compter de cette semaine, la flotte aérienne est exclusivement consacrée aux passagers et aux matériels en lien avec la question électorale. Est-ce suffisant ?  Nous pensons que oui pour cette élection. On a déjà reçu plusieurs demandes. Et si on se réfère aux élections précédentes, cela devrait suffire.

Par rapport aux difficultés rencontrées dans notre appui, je rappelle que j’étais ici en 2007 et aussi lors de l’élection présidentielle de 2007, et j’avais constaté déjà à cette époque un niveau d’expertise intéressant au Mali quant aux questions électorales. Il y a des gens compétents qui sont sur place. La collaboration se déroule très bien car on a toujours été bien accueilli. Sincèrement, je ne vois pas de difficultés, à part les difficultés au quotidien dans le cadre du travail. Je ne vois pas de difficultés significatives et notables dans l’organisation de cette élection. Bien sûr que c’est un défi. Vous savez, je suis entré en fonction au mois de février, et en ce moment, il n’y avait ni loi électorale, ni audit du fichier et l’on voulait faire en sorte que l’élection de juillet se fasse avec de nouvelles cartes d’électeurs. En février, je me disais que le programme sera chargé parce qu’on a beaucoup de choses à faire en quelques mois. Mais finalement, même si le défi était énorme, on a réussi à adopter une loi consensuelle, ensuite, à procéder à un audit du fichier avec l’appui de l’Organisation Internationale de la Francophonie et de ses experts, audit qui a confirmé que le fichier n’était pas parfait mais il était acceptable pour ces élections. Et ensuite il y a eu la question de l’instauration de cette nouvelle carte d’électeur que nous recommandions en remplacement de la carte NINA et c’était un très grand défi quand on voit les chiffres qui nous sont donnés par le ministère qui au dernier rapport, on était à 62 % des cartes distribuées. Là aussi c’est une étape importante vers cette élection. Il y a eu plusieurs défis au cours des derniers mois mais les difficultés ont été surmontées en général avec succès.

Morgan Lecam, Le Monde

J’ai deux préoccupations. La première concerne la compilation des résultats, est-ce que la MINUSMA apporte un appui d’une manière ou d’une autre lors de la compilation, est-ce qu’on peut dire qu’il y a un véritable contrôle qui est exercé, je pense aux observateurs internationaux, est ce qu’ils ont été admis pour avoir un regard lors de cette compilation ? 

Deuxième préoccupation, il y a des rumeurs qui circulent concernant des menaces qui seraient proférées à l’encontre d’électeurs, notamment dans la région de Tombouctou, est ce que vous en avez eu vent ?

Martin Nadon :

Pour ce qui est de la gestion des résultats, la MINUSMA va apporter un appui logistique pour le transport, le retour des résultats vers Bamako. Pour ce qui est des observateurs, ils seront admis. Je vous dis ceci mais il est nécessaire de rappeler que ce n’est pas la MINUSMA qui organise les élections ni qui est responsable des résultats. Nous sommes toujours là en appui. Il y aura de l’observation internationale sur le terrain, peut être pas autant qu’on l’aurait souhaité. Il y aura de l’observation nationale en plus grand nombre. Il y aura la CENI. Vous savez, en matière électorale, tout le monde doit jouer son rôle. Comme je disais tantôt, il y a trois organes de gestion des élections qui ont des rôles différents. Celui de la CENI c’est de superviser les opérations électorales. Donc il y a de la supervision de la part de la CENI et de tout ce processus de gestion des résultats. En matière électorale, le rôle des partis politiques est aussi essentiel. Il y aura dans chaque bureau de vote, un accesseur représentant de la majorité et un accesseur représentant de la mouvance présidentielle, donc du parti au pouvoir.    Et par la suite, chacun doit jouer son rôle. Ils seront là lors de la compilation des résultats, la CENI y sera, les observateurs y seront. Ils peuvent assister aussi au transport. Dans un premier temps la compilation des résultats se fera dans les bureaux de vote. Ensuite les résultats seront acheminés au niveau des communes, ensuite au niveau des cercles, ensuite ils seront centralisés au niveau du Ministère ici à Bamako. Tous peuvent suivre le transport des résultats. Il faut dire aussi que tous les délégués des partis politiques et je vous parlais des accesseurs, mais les délégués des partis politiques aussi auront un exemplaire de la feuille des résultats et qui sera affichée à l’extérieur.

On peut ne se prémunir contre rien parfaitement. Vous savez il y a 22 000 bureaux de vote, j’ai une certaine expérience en matière électorale et je ne peux pas vous dire aujourd’hui que tout va bien dans les 23 000 bureaux de vote surtout avec ceux de l’extérieur du pays. Ce que je peux vous dire simplement c’est qu’il y a des mesures prises et en matière électorale c’est toujours pouvoir et contre-pouvoir. Il y a les autorités électorales, il y a les partis politiques, la CENI, les observateurs.

Sur les menaces, personnellement ce n’est pas mon domaine d’intervention et je n’ai pas entendu parler de telle menace.

Boubacar Kanouté, journal Le Figaro du Mali,

Vous êtes une mission pour la stabilisation du Mali, je voudrais savoir quel rôle vous jouez pour stabiliser le Centre du Mali, à Mopti pour permettre la tenue des élections. Hier j’ai rencontré un habitant de Sévaré qui disait qu’il y avait des localités dévastées, dépeuplées suite aux conflits inter-ethniques, il aurait dit qu’il n’y aura pas d’élection là-bas. Quel rôle jouez-vous pour stabiliser ces zones afin qu’il y ait des élections ?

Pour ma dernière question, je voudrais savoir si les agents électoraux que vous formez seront déployés sur l’ensemble du territoire ou uniquement dans le Nord ?

Martin Nadon :

Tout d’abord sur l’aspect sécuritaire, en mars dernier a été mise sur pieds une commission au Ministère de la Sécurité ici à Bamako, une commission sur la sécurisation des élections. Dans cette commission siège les Forces de défense et de sécurité maliennes et en appui toujours, la composante militaire et policière de la MINUSMA pour la sécurisation dans nos zones d’intervention. Vous parlez de Mopti qui est l’une de nos zones d’intervention. Nous sommes tous conscients qu’il y a un aspect sécuritaire important dans ces élections. Il y a des zones qui sont plus problématiques que d’autres. Quelle sera la décision du Ministère éventuellement ? Est-ce que tous les bureaux de vote vont opérer, on verra. Vous savez que ni en 2013, ni en 2016 tous les bureaux de vote n’ont pas opéré. Ils ont opéré dans une proportion de 90% cependant. Nous sommes tous conscients qu’il y a des problèmes de sécurité mais il y a un dispositif de sécurisation qui a été établi et évidemment pour les raisons que vous comprenez on ne peut pas rentrer dans les détails de ce plan de sécurisation. Mais tous sont bien conscients qu’un des plus grands défis de ces élections, c’est l’aspect sécuritaire.

Fin.

Source: Koulouba.com

 

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