Malgré la décision du Président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, de surseoir au référendum, les antirévisionnistes veulent rester ‘’vigilants’’. C’est en tout cas, l’information qui se dégage de l’AG de ‘’AN TÈ A Bana’’ du lundi 21 août 2017. En se maintenant, la Plateforme se fixe de nouveaux objectifs et de nouvelles cibles.
Cette assemblée générale était placée sous la présidence de la présidente de la Plateforme « An tè, A bana : Touche pas à ma constitution ! », Mme Sy Kadiatou Sow, en présence de Tiébilé Dramé, Djiguiba Keïta et Bréhima Béridogo du Parena, de l’ancien ministre Soumana Sako de la Cnas Faso hère, de Abdrahamane Diarra de l’URD, de Souleymane Koné et Alhousseini Abba Maïga des Fare Anka wuli, de Amadou Bédi Daou du Mouvement trop c’est trop, des syndicalistes comme Soumana Kalapo de la Cstm, de Sbeyti Ag Akado de la communauté Bellah, le Pr Bréhima Fomba, de l’artiste Master Soumi, de Mohamed Touré du CNID Association et bien d’autres personnalités.
En premier lieu, les participants à la rencontre ont convenu, selon nos sources, du maintien de la Plateforme pour suivre les mesures annoncées par le Président de République, dans son message du 18 août : « surseoir à la RC» et le « dialogue inclusif et dépassionné».
En deuxième lieu, il est prévu d’élargir les cibles de AN TÈ A Bana à la bonne gouvernance, à la sécurité/stabilité, l’organisation d’élections transparentes et crédibles. A cet effet, un comité de veille et de réflexion présidé par Brahima Fomba est chargé de rédiger un Manifeste de la Plateforme nouvelle formule. Une prochaine AG (après la fête) adoptera ce Manifeste et mettra en place un nouveau Directoire. Il faut dire qu’il s’agit d’un terrain glissant pour la Plateforme qui risque de rendre le pays ingouvernable.
Des propositions visant à transformer la Plateforme en un mouvement «Alternance 2018» ont été écartées (pour le moment), indiquent nos sources.
Il faut rappeler que cette AG des partisans du NON à la révision constitutionnelle est une réaction à la décision du 18 août 2017 du Président de la République, annonçant, dans une adresse solennelle à la Nation, sa volonté de surseoir à son projet. Si pour des observateurs de la scène politique nationale, le Président a décidé de surseoir à son projet, cela mettre un terme à la mission de la Plateforme. Mais les partisans du Non à la RC ont bien d’autres objectifs en tête, au point qu’un responsable de la société civile qui a suivi l’évolution de la situation, n’a pas manqué de qualifier de collusion dangereuse, les retrouvailles d’organisations de la société civile et des partis politiques.
Dans un communiqué de la Plateforme AN TÈ A BANNA-TOUCHE PAS MA CONSTITUTION, parvenu à notre rédaction, le mouvement prend acte de l’invitation du Président de la République à « nous retrouver pour échanger sans détour» et de son engagement « à faire prendre les dispositions nécessaires pour que le dialogue qui s’engage soit inclusif et dépassionné».
La Plateforme est également reconnaissante aux familles fondatrices de Bamako et aux leaders religieux qui se sont impliqués positivement pour apaiser une situation qui devenait inquiétante.
Elle les a invités à préserver leur neutralité et à rester à équidistance entre le pouvoir et sa majorité, d’un côté, et l’opposition et les forces populaires, de l’autre.
Par Sidi DAO
Source: info-matin