La 14e édition de la Campagne nationale de promotion de la planification familiale a débuté le 25 avril 2018, et durera jusqu’au 24 mai 2018. L’objectif est d’accroître le nombre d’utilisatrices de la planification familiale, soit environ 88 000 individus et contribuer à réduire le taux de mortalité maternelle et infantile au Mali.
Depuis 2005, la Campagne nationale de planification familiale est organisée pour renforcer l’offre et d’augmenter le nombre d’utilisatrices très faibles dans notre pays (environ 10 %, taux national selon les informations sanitaires).
Cette année, la campagne table sur l’atteinte des 88 800 nouvelles utilisatrices. Le thème est intitulé : “La planification familiale, un moyen efficace pour l’autonomisation de la femme et de la fille au Mali”.
Chaque année, la campagne permet d’atteindre environ 50 % des résultats attendus durant toute l’année. En 2017 sur 83 900 nouvelles utilisatrices attendues pour toute l’année, la campagne a touché 38 789 nouvelles utilisatrices. Les médicaments sont gratuits pendant la campagne. Pour la planification familiale, plusieurs méthodes sont utilisées. Il s’agit entre autres : de la pilule, de l’implant, de l’injectable, du stérilet, du préservatif (masculin et féminin), de la vasectomie, de la ligature des trompes, des méthodes du calendrier, de la température, de la glaire cervicale, de l’allaitement maternel exclusif au sein, du coït interrompu, du collier du cycle.
En plus de l’espacement des naissances, la planification familiale s’intéresse à deux autres volets. Il s’agit de la lutte contre les infections sexuellement transmissibles (IST et le VIH/Sida), la lutte contre l’infertilité.
Au delà des avantages sanitaires pour la mère (diminution des risques de maladies et décès pendant la grossesse, l’accouchement et les suites de couches), et pour l’enfant( poids normal à la naissance, résistance aux maladies, suivi correct du calendrier de vaccination, diminution des maladies et décès de l’enfant, éveil rapide de l’enfant), la planification familiale a aussi des avantages socioéconomiques pour la famille et la nation qui sont entre autres l’entente et l’harmonie dans la famille, la diminution des dépenses de santé de la famille, la réduction des cas d’abandon d’enfants et d’infanticide, la réduction de la pauvreté et de la délinquance juvénile, l’augmentation des possibilités d’épargne et d’investissement, et la réduction de l’exode rural.
L’arbre ne doit pas cacher la forêt, la planification familiale est confrontée à d’énormes défis : le faible engagement de leaders religieux et voire l’Etat central, la faible adhésion de la population, et la problématique de financement, etc. Et pourtant la planification familiale constitue un volet important pour l’atteinte des objectifs du développement durable. Au Mali, le nombre moyen d’enfants par femme dans notre pays est de 6,1.
Des chiffres qui font froid au dos et évoquent un besoin important non couvert en matière d’offre de services de planification familiale qui est de l’ordre de 26 % en dépit de l’existence de la loi 02-044 relative à la santé de la reproduction, promulguée le 24 juin 2002 qui met en avant les droits des couples et des individus en matière de santé de la reproduction.
Ousmane Daou
Source: L’Indicateur du Renouveau