Après le seuil de Djenné, le ministre du Développement rural, Modibo Kéita a visité des aménagements dans les plaines de San-est (lot 3) et ouest (lot 2). Il a suivi les présentations sur les aménagements des plaines de Tounga à l’ouvrage de Fori, avant de prendre part à une visite guidée du Seuil de Talo et ses ouvrages connexes. Ces aménagements s’inscrivent dans le cadre du Programme de développement de l’irrigation dans le Bassin du Bani et à Sélingué (PDI-BS) site San/Bla.
Ce site couvre 20 communes rurales, la Commune urbaine de San et 182 villages des Cercles de Bla, San, Ségou. Les travaux ont été réalisés en trois lots. Le lot 1 visait la consolidation des aménagements hydro agricoles des plaines de Tounga ouest, centre et est.
Les activités se rapportaient à la protection des berges, au recalibrage du canal d’amenée, aux travaux confortatifs sur d’anciens ouvrages et de construction de nouvelles œuvres. Le Fonds de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole pour le développement international (Ofid) les a financées à hauteur de 4,147 milliards de Fcfa
Le lot 2 concernait l’aménagement de canaux, de digues, d’ouvrages d’alimentation et de vidange, de préparation des terres cultivées dans les plaines de San ouest.
Le Fonds africain de développement (Fad) a assuré le financement à hauteur de 85% et la Banque d’investissement et de développement de la Cedeao (BIDC) a financé les 15% restants des 7,529 milliards de Fcfa. Le lot 3 visait l’aménagement des plaines de San est, casier I et II (canaux, digues, ouvrages d’alimentation et de vidange préparation des terres cultivées). Le financement a été assuré par la Banque ouest africaine de développement (BOAD) pour un montant de 3,626 milliards de Fcfa.
La visite a commencé par les aménagements des plaines de San est et ouest qui s’étendent sur 9.420 hectares. À San Ouest, le ministre Modibo Kéita a rencontré sur le site de Tiekelenso la Coopérative de riziculteurs de la plaine aménagée de San ouest (Corpaso). Le projet d’aménagement de la plaine de Tiekelenso nord couvre 1.565 hectares repartis en trois tranches.
La première phase, 510 hectares, est repartie entre la Coopération luxembourgeoise et le gouvernement. Les 372 hectares aménagés par le Luxembourg sont en cours d’exploitation. Les 138 hectares que le gouvernement doit aménager ne l’ont pas encore été pour terminer la première phase.
Le président de la Corpaso a demandé l’appui du visiteur pour amener le gouvernement à honorer cet engagement. Pour Moctar Traoré, cela est nécessaire pour que le partenaire luxembourgeois accepte de financer la deuxième phase portant sur 1.055 hectares. Le ministre du Développement rural a assuré que le financement des 138 hectares est pris en compte dans le budget 2022. «Nous allons tout mettre en œuvre pour que les travaux d’aménagement puissent débuter dans les meilleurs délais en vue de ne pas décourager le partenaire luxembourgeois», a rassuré Modibo Kéita.
La dernière étape de cette visite a été la présentation des aménagements des plaines de Tounga à l’ouvrage de Fori, suivie d’une visite guidée du seuil de Talo et ouvrages connexes.
À toutes ces étapes, les bénéficiaires du PDI-BS ont remercié le gouvernement pour les efforts qu’il déploie pour les mettre à l’abri de la faim. «Actuellement, nous pêchons ici 24 h sur 24. Par jour, nous pouvons capturer 3 à 5 tonnes de poissons. Si tu n’avais pas de pirogue, tu ne pouvais pas pêcher. Tout le monde peut pêcher aujourd’hui grâce au pont. Plus besoin nécessairement de pirogue pour ce faire», a expliqué Issa Dembélé, bénéficiaire du Programme.
Le PDI-BS a restauré 9.000 hectares et aménagé 9.400 hectares dans cette zone-là, a expliqué le coordinateur national. «Nous avons aujourd’hui un minimum de 20.000 hectares de terres aménagées disponibles et en cours d’exploitation par les paysans», a ajouté Amadou Diadié Daou.
La réalisation de ces infrastructures, a-t-il soutenu, contribue à l’intensification du système agricole. «Les rendements vont passer de moins deux à trois tonnes à l’hectare grâce à la submersion contrôlée. Nous envisageons de réussir la maîtrise totale de l’eau dans le cadre de nos programmes futurs afin de rehausser davantage les rendements», a-t-il soutenu, notant une hausse substantielle de la production sur le plan piscicole.
A. G