Satisfait de la performance macroéconomique du pays, le Fonds monétaire international a autorisé le décaissement d’une tranche de 89,7 millions de dollars, tout en soulignant les risques associés à la fragilité de la situation sécuritaire du pays.
« Les résultats obtenus par le Mali dans le cadre du programme qui est appuyé par l’accord conclu avec le FMI au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) ont été satisfaisants », affirme le FMI, qui a ainsi autorisé le 23 mai le décaissement d’environ 89,7 millions de dollars, à l’issue des huitième et neuvième revues des résultats obtenus par le pays. Le total des décaissements s’élève désormais à 219,7 millions de dollars.
La Facilité élargie de crédit est une aide financière aux pays qui connaissent « des difficultés soutenues de balance des paiements », soutenant des programmes de réformes qui visent à rétablir la viabilité et la stabilité macroéconomique.
L’accord FEC en faveur du Mali a été approuvé en décembre 2013 pour 42,6 millions de dollars. Il a été rallongé de 96,4 millions de dollars en juin 2016, puis de 125,6 millions de dollars en juillet 2017, portant ainsi à 264,6 millions de dollars l’accès du Mali au titre de l’accord FEC.
Renforcement de la croissance
« La croissance de l’économie malienne s’est poursuivie en 2017, sur fond de problèmes de sécurité persistants », explique le FMI. En effet, elle a atteint 5,3 % du PIB, portée par de bonnes récoltes et une demande intérieure soutenue, tandis que l’inflation demeure modérée.
« Les chiffres budgétaires de 2017 et le budget 2018 sont conformes aux objectifs du programme et à l’objectif de convergence, d’ici 2019, vers la norme de 3 % du PIB établie par l’Uemoa pour le déficit budgétaire », note l’institution internationale.
Ces perspectives restent exposées à des risques, liés principalement à la situation sécuritaire fragile du pays, selon le Fonds.
Améliorer la mobilisation des ressources
Concernant les recommandations, le FMI juge nécessaire d’améliorer la mobilisation des ressources et de renforcer l’efficacité de la dépense, notamment à travers l’élargissement de l’assiette de l’impôt, l’imposition du secteur minier de manière plus efficace, et le renforcement de l’administration fiscale. L’institution met également en garde contre un risque de dérapage budgétaire lors des élections à venir.
Dans le domaine financier, le FMI s’inquiète de « la forte concentration du crédit bancaire sur un petit nombre d’emprunteurs et d’activités économiques ».
Dernière recommandation : continuer d’améliorer le climat des affaires, en particulier en matière de lutte contre le blanchiment et de gestion des finances publiques. En matière de gouvernance, un autre élément-clé est la décentralisation budgétaire, qui, selon l’institution, doit « faire avancer la mise en œuvre de l’accord de paix de 2015 ».
Source : Jeune Afrique
22 Septembre