Ils se résument, entre autres, à une meilleure gouvernance économique et financière et une meilleure redevabilité envers la population, envers les contribuables. Le ministre de l’Economie et des Finances, Dr. Boubou Cissé était l’invité de l’émission “Focus Business” de la Télévision Vox Africa, en début de ce mois de juin. Au cours de cet entretien, il a abordé plusieurs sujets relatifs à la vie économique du pays, notamment, les avantages de la nouvelle réforme budgétaire.
Interrogé sur la nouvelle réforme du budget, le ministre de l’Economie et des Finances a souligné qu’elle a permis d’introduire la notion de performance dans l’élaboration et dans l’exécution budgétaires. “En gros, nous sommes passés d’une logique de moyens à une logique de résultats. Et tout cela dans le but d’améliorer l’efficacité des politiques publiques.
Avec le budget programme, nous ne nous intéressons plus uniquement au volume des moyens qui sont octroyés pour exécuter un programme donné, mais nous nous intéressons également aux résultats qui sont obtenus grâce à ces moyens qui sont consacrés pour la mise en œuvre d’une politique donnée. C’est donc majeur dans le sens que cette réforme introduit la notion de performance et de résultats dans nos pratiques” a précisé Dr Boubou Cissé.
Sur d’autres questions se rapportant au même sujet, le ministre de l’Economie et des Finances a fait savoir que le Mali n’est pas à la traîne dans l’application du budget programme. D’ailleurs le Mali est le 2eme pays dans lequel la réforme budgétaire est exécutée à 5 % alors que certains pays de l’UEMOA ne sont en train de le faire que partiellement a-t-il indiqué.
“Le Mali est plutôt pionnier en la matière dans l’espace UEMOA au lieu d’être à la traîne. C’est une réforme majeure assez innovante. Mêmes les pays occidentaux comme la France ont pu la mettre en place il y a simplement quelques années. Mais la majorité des pays africains n’y est pas arrivée. C’est pour dire que ce n’est pas une question d’être à la traîne. Cette réforme est un processus.
Le Mali l’a commencée il y a une dizaine d’années. Il y a d’abord un certain nombre de mécanismes, d’instruments à mettre avant d’arriver à une élaboration et une exécution du budget sous mode programme. Nous étions dans ce processus qui a pris un peu de temps, mais nous sommes heureux de l’avoir achevé. Je pense que les résultats vont s’en ressentir”, a-t-il indiqué.
Selon l’invité du jour de Vox Africa, Dr Boubou, “Il n’y a aucun doute dans le fait que les logiques ont changé. Nous sommes dans une logique de résultats. Aujourd’hui, lorsque nous discutons ou nous préparons les budgets avec les différents départements ministériels et institutions, nous nous asseyons avec ces départements et institutions en question, nous définissons un programme bien précis qui est généralement une politique publique.
Et nous demandons aux départements de nous indiquer les activités et les objectifs pertinents qu’ils vont mettre en place pour atteindre le but que nous recherchons derrière cette politique publique. Et c’est en contrepartie que nous mettons à leur disposition des moyens financiers. Donc, en gros, les résultats sont prédéfinis pour permettre aux moyens qu’on met à leur disposition de pouvoir les atteindre. Je pense que c’est une pratique innovante qui n’est pas facile à mettre en œuvre. Et lorsque nous serons tous rodés à la mettre en pratique, je pense que l’efficacité sera au rendez-vous”, a-t-il expliqué.
Sur le rôle de son département dans cette nouvelle réforme, Boubou dira que le ministère de l’Economie et des Finances est là pour coordonner l’ensemble des activités et faire en sorte que les départements sectoriels qui ont des politiques sectorielles à mettre en œuvre réfléchissent bien aux objectifs qu’ils se donnent par rapport à ces politiques sectorielles, aux résultats qu’ils définissent, aux moyens qu’ils se donnent pour pouvoir atteindre les objectifs. A la fin, je suis l’ordonnateur du budget. Mais nous décaissons sur la base d’un objectif à atteindre.
La réforme a beaucoup de vertus. Il y aura une meilleure gouvernance économique et financière. Il y a une meilleure redevabilité envers la population, envers les contribuables. Je ne vois que des avantages dans cette réforme. Les inconvénients que nous verrons seront dans la pratique au départ, mais avec les dispositions qui ont été mises en place, les renforcements des capacités, les formations que nous faisons quotidiennement qui concernent l’ensemble des parties prenantes devraient faire que chacun adhérera à cette réforme majeure et l’appréciera dans les mois à venir”, a avancé Dr Boubou Cissé.
Mohamed Naman Keita
22 Septembre