Avec une production de 100.000 tonnes de poissons par an, notre pays est considéré comme l’un des premiers producteurs africains de poisson d’eau douce
Le marché central à poisson de la zone aéroportuaire de Bamako a été le cadre, mardi après midi, d’une rencontre du ministre de l’Elevage et de la Pêche avec les acteurs des sous-secteurs de la pêche et de l’aquaculture. C’était en présence du directeur national de la Pêche, Madi Maténé Kéita, de la directrice générale adjointe du marché central à poisson, Mme Kondo Mariam Timité, de nombreux acteurs des deux sous-secteurs de la pêche et de l’aquaculture.
Avant d’ouvrir les débats, Mme le ministre en charge de l’Elevage et de la Pêche a campé le décor. Elle a ainsi d’emblée expliqué que l’agriculture, y compris l’élevage et la pêche, font partie des ambitions du chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keïta, de faire de ces sous-secteurs le moteur du développement économique de notre pays. C’est dans ce cadre que son département ne ménagera aucun effort pour le développement des sous-secteurs de la pêche et de l’aquaculture.
La pêche constitue un sous-secteur important de l’économie. Sa contribution qui est très significative, est estimée en 2004 à plus de 90 milliards Fcfa, soit 2,4% du produit intérieur brut (PIB). La production halieutique se situe autour de 100.000 tonnes de poissons par an. Ce qui fait de notre pays, l’un des premiers producteurs africains de poissons d’eau douce.
Cependant, a reconnu Mme le ministre l’aquaculture prend de plus en plus de l’importance dans plusieurs Régions du Mali.
C’est dans ce sens que les professionnels des deux sous-secteurs bénéficient de la subvention des intrants. Cette dernière a pour objectif de contribuer au renforcement des capacités des pêcheurs, aquaculteurs et à l’autonomisation des femmes de la filière poisson. Les mesures préconisées par le département, a rappelé Mme Kané Rokia Maguiraga, permettront d’augmenter les revenus des acteurs de la pêche et de l’aquaculture, renforcer le niveau d’équipement des professionnels des deux sous-secteurs, de valoriser les captures en réduisant les pertes post capture. Elle a, par ailleurs, précisé que son département s’attelle à améliorer l’hygiène des produits de pêche sur le marché et les aires de vente, à mettre à la disposition des consommateurs du poisson de qualité et sensibiliser les femmes pour le changement de comportement et l’adoption des bonnes pratiques d’hygiène et de conservation de poisson.
Pour la poursuite de ces activités, Mme Kané Rokia Maguiraga a sollicité l’appui des acteurs des deux sous-secteurs pour la réélection du chef de l’Etat, qui a placé la pêche et l’aquaculture au centre de ses préoccupations.
Après son intervention, les acteurs se sont succédés au micro pour évoquer chacun en ce qui concerne son domaine d’activités ses préoccupations. Ainsi, Seydou Toé, président de la confédération nationale des sociétés coopératives de pisciculteurs et aquaculteurs du Mali (CONASCOPA) a souligné que l’aquaculture est une activité nouvelle menée par les acteurs qui n’en ont pas encore toute la maîtrise. Il a ainsi indiqué qu’ils (les acteurs) ont besoin de formation et d’appui pour mieux maîtriser ce secteur qui n’a pas encore dévoilé toutes ses potentialités. Il a plaidé pour la promotion des centres de formation en aquaculture qui sont ouverts, mais qui manquent de candidats pour être opérationnels.
Au nom du collectif national des organisations professionnelles de la filière poisson, Oumar Tounkara a, lui aussi, plaidé pour l’acquisition de cages flottantes et d’intrants pour mener à bien leurs activités d’élevage de poisson. Il a sollicité la subvention des intrants (aliment poisson et alevins) à hauteur de 50% au lieu de 30% présentement par le gouvernement. Il a également relevé le déguerpissement permanent des campements de pêcheurs dans le district de Bamako et ailleurs. M. Tounkara a, de ce fait, souhaité que les pêcheurs puissent accéder aux logements sociaux ce qui permettra, selon lui, de stabiliser cette couche vulnérable qui apporte un concours non négligeable à la sécurité alimentaire à travers leurs activités.
Mme Traoré Fanta Diallo, mareyeuse officiant au marché «Dossolo Traoré» de Médine coura a évoqué un malentendu qui oppose les vendeuses de poissons à la direction générale du marché central de poissons à travers son dirigeant. En effet, elle a accusé, sous les applaudissements de ses congénères, la présidente directrice générale (absente de la rencontre pour raison de mission) de rupture abusive de contrat d’exploitation du marché.
Mme Kané Rokia Maguiraga a promis de recevoir très prochainement les deux parties pour trouver une issue favorable à la crise. Elle a fait comprendre aux vendeuses de poissons et aux autres acteurs des deux sous-secteurs que son département œuvre pour leur bien-être personnel et professionnel. Elle a assuré les acteurs que le département se penche avec bienveillance sur toutes les doléances évoquées.
Moriba COULIBALY
Source: Essor