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Payement du droit de péage : la nécessité d’aider l’Etat pour l’entretien durable des routes

Pratique universelle, le péage est une contribution des citoyens pour aider l’Etat à faire face à la lourde dépense dans l’entretien du réseau routier. Dernier de la classe dans l’espace Uemoa dans l’application de cette mesure, le Mali a décidé de se conformer à partir du mercredi 17 février.

Reportée trois fois pour laisser place à l’information et à la sensibilisation, les autorités sont décidées pour l’entrée en vigueur de l’arrêté interministériel n°08-1390/MF-MET-Matcl-Msipc du 14 mai 2008, instituant en République du Mali le paiement par passage de la redevance péage.  Ce, dans l’optique de soulager l’Etat, éprouvé entre les urgences et incapable de faire face seul aux dépenses liées à l’entretien des routes, vitales pour un pays sans débouché sur la mère.

L’article 3 de cet arrêté interministériel énonce que le concessionnaire, dorénavant, va percevoir un droit obligatoire sur chaque passage de véhicule à quatre roues ou plus.

Ainsi, le montant du droit de passage est fixé à 500 F CFA pour un véhicule léger d’une hauteur inférieure à 2,55 m ; 1000 F CFA pour tout véhicule admis au transport public de plus de 15 personnes payantes ; 500 F CFA par essieu pour tout véhicule poids lourd ou d’une hauteur supérieure ou égale à 2,55 m…

Si la perception de ce droit rencontre des réticences, le paiement par passage de la redevance péage est pourtant une pratique universelle, notamment dans les pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Seul le Mali est en retard dans son application. Croulant sous le poids des sollicitations multiformes, surtout sous une transition financièrement acculée, l’Etat est obligé de trouver d’autres ressources pour faire face à sa mission régalienne d’entretien des routes.

Au Mali, s’il y a un fait sur lequel tout le monde s’accorde, c’est l’état de dégradation avancée des routes bitumées nationales, régionales ou communales… Sitôt ouvertes à la circulation, sitôt agressées de toutes parts, surtout par l’homme. Toute chose qui précipite leur délabrement.

En plus des désagréments causés aux usagers, la détérioration des routes est l’une des principales causes d’accidents de la circulation dont les victimes, pour la plupart des actifs jeunes, meurent ou en portent les séquelles à vie.

Devant un peuple très exigeant tant pour la création d’infrastructures mais aussi pour désenclaver le Mali, l’Etat injecte des milliards de F CFA par an dans la réalisation et l’entretien des routes. Dans un contexte de précarité ou la mobilisation des ressources relève quasiment de l’impossible, l’intervention constante de l’Etat n’est pas supportable pour le budget national. C’est pour répondre d’ailleurs aux exigences des populations en matière d’infrastructures de qualité que les autorités ont pris cet arrêté interministériel visant à solliciter les usagers à contribuer à l’entretien des routes.  Cela, en conformité avec une directive de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), qui voit en le péage et le pesage deux mécanismes susceptibles de rallonger la durée de vie des routes dans ses sept pays membres (Bénin, Burkina Faso, Guinée-Bissau, Côte d’Ivoire, Mali, Niger, Sénégal et Togo).

Au demeurant, l’Etat, acteur particulier de la vie économique, peut contraindre, grâce aux lois, les entreprises à agir dans certains sens… En instaurant par exemple un droit du travail, l’Etat peut s’assurer que la production des biens et services est réalisée en respectant de bonnes conditions de travail. Le péage ne saurait dès lors se soustraire à sa volonté.

La route, un facteur de développement

La contribution de la route au développement n’est point à démontrer. Si le paiement par passage de la redevance péage est institué depuis le 14 mai 2008 sans être appliqué, face à la rareté des ressources pour faire face à l’entretien du réseau routier national très dégradé, le gouvernement a décidé le 19 février 2020, à travers une communication écrite prise en Conseil de ministre, de son application.

Malgré les multiples campagnes d’information et de sensibilisation initiées par l’Autorité routière (AR), chargée de la mise en œuvre de la mesure, la décision d’application sera ensuite reportée.

Fin décembre 2020, le gouvernement de Transition a décidé de prendre ses responsabilités. Ainsi, sous l’égide du ministère des Transports et des Infrastructures, une autre campagne de sensibilisation sur la mesure, à travers des sketches et annonces, a été initiée.

Pour sûr, les  différents reports qu’a connus la mise en vigueur de la mesure démontrent une fois de plus la détermination des autorités de la Transition à apaiser le climat social, à privilégier le dialogue fécond et à poursuivre la campagne de communication et de sensibilisation.

A titre d’illustration, l’autoroute à péage Dakar-Diamniadio au Sénégal s’avère présentement un projet fondamental pour le développement de la région de Dakar qui concentre 80% de l’activité économique du pays et 25% de sa population.

Cette infrastructure permet aujourd’hui à 2 millions de Sénégalais, vivant à Dakar et dans les villes environnantes, de bénéficier d’avantages sociaux et économiques importants.

Autre avantage de l’application de la mesure, c’est le temps mis entre la capitale et les centres urbains environnants est fortement réduit et l’accès aux services essentiels, tels que la santé et l’éducation, est facilité. Elle permet de réduire l’encombrement à Dakar.

Jean JACQUES

 Source: Azalaï Express

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