Rechercher la vérité et réparer les victimes de toutes les crises sécuritaires au Mali pour asseoir une paix durable, telle est la lourde mission assignée à la Commission Vérité Justice et Réconciliation(CVJR). Sur le terrain, selon son Président Ousmane Oumarou Sidibé, le travail se fait en toute indépendance.
A la faveur d’une conférence de presse qu’il a animée, à la Maison de la presse du Mali, hier, jeudi 24 janvier, le Président de la CVJR, Ousmane Oumarou Sidibé, s’est adressé à l’opinion nationale. Face aux Hommes des médias, il a développé trois thèmes que sont la Recherche de la vérité ; la Politique nationale de réparation et le Partenariat.
Dans sa déclaration liminaire, le Président Sidibé fourni des explications ayant permis à apporter des éclairages importants pour permettre aux uns et aux autres de mieux comprendre les activités de la CVJR qui consistent d’abord à identifier les victimes, puis la réparation et, enfin, la réconciliation nationale.
«L’identification des victimes est une étape fondamentale dans la recherche de la vérité mais également dans l’élaboration de la politique de réparation. Pour cette raison, la CVJR a créé des antennes dans les Régions directement affectées par les crises et un Bureau », a indiqué le Président Sidibé.
Débutées en janvier 2017 sur toute l’étendue du territoire national, les dépositions des victimes, à la date du 21 janvier 2019, en tout, s’élèvent à 10 999 enregistrées dans les antennes/Bureau et auprès des équipes mobiles.
Le travail de la CVJR se concentre sur l’identification et l’enregistrement en bonne et due forme des victimes, les causes profondes des crises et la réparation. Aussi, il y a le volet ‘‘Recherche de la vérité’’. Selon le Président, des personnes rencontrées affirment toutes vouloir connaitre la vérité et que les Maliens ont besoin de comprendre ce qui s’est effectivement passé dans leur pays.
Courant 2019, aux dires du Président Sidibé, des audiences publiques seront organisées pour permettre d’être écouté des Experts, d’expliquer les conséquences du conflit sur les groupes de victimes, de raconter les spécificités de leur vécu et de proposer des mesures adéquates de réparation et de non-répétition. Elles contribuent directement à la réconciliation nationale en montrant publiquement la diversité des souffrances et le fait que chacun a été affecté, à diverses périodes, et par-delà les différentes politiques idéologiques, ethniques, ou religieuses.
Le projet de loi de réparation
A l’issue de sa mission, la CVJR soumettra au Gouvernement un projet de loi sur la réparation des victimes des crises/conflits que le pays a connu depuis son Indépendance nationale en 1960 à nos jours.
Pour lui, la réparation des victimes va au-delà de l’indemnisation financière et comprendra aussi des mesures aptes à aider les victimes à refaire leur vie dans la dignité, notamment des prises en charge au plan médical et psychologique ; la réinsertion socioprofessionnelle ou bien des mesures symboliques et de satisfaction.
S’agissant de la situation sécuritaire qui prévaut dans le Centre du pays, il a affirmé que la CVJR est préoccupée malgré que cela fasse partie de son mandat. «Notre mandat n’est pas d’intervenir immédiatement dans la crise mais après pour comprendre les causes et apporter des solutions», précise-t-il.
Dans cette mission de réconciliation des Maliens, la CVJR est accompagnée par des partenaires notamment la MINUSMA, la Coopération Suisse, l’ONUFEMME, l’UNICEF et l’Union Européenne ainsi que les Organisations des Droits de l’Homme nationales et internationales.
Ousmane MORBA
L’Observatoire