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Organisation d’une Conférence d’Entente Nationale: Des discussions superfétatoires ?

Le Mali est une vielle nation. Son histoire a été marquée par beaucoup de gloires. Certaines dates dans sa marche jusqu’aujourd’hui sont suffisamment symboliques de la bravoure d’un Peuple. De sa capacité à se relever après avoir subi bien d’épreuves si éprouvantes qu’il pouvait en succomber.

Quelques rappels historiques sont édifiants.

Le 22 septembre 1960 rappelle la victoire des hommes, femmes, jeunes et vieux appartenant à différentes composantes sociales de la nation malienne, pour tourner une page de son histoire empreinte d’injustices d’origine exogène. La volonté de faire disparaître les séquelles de la colonisation a requis sous la 1e République des orientations fermes et un engagement nationaliste indéfectible à créer les conditions indispensables au Peuple du Mali à disposer de lui-même.

Le 19 Novembre 1968, un coup d’Etat intervenu a justifié la nécessité de fixer un nouveau cap dans la conduite des affaires nationales.

Pendant 23 ans, le Mali a vacillé entre dictature et une démocratie de façade comme si la nation malienne était immature pour s’occuper d’elle-même à travers des représentants qu’elle devait designer.

Le 26 Mars 1991, le mouvement démocratique a gagné le Peuple du Mali qui s’est exprimé sans équivoque en faveur d’une gouvernance véritablement démocratique du pays.

Il a payé au prix de son sang avant d’arracher un système d’organisation politique qui passe le pouvoir, son exercice et son contrôle au Peuple.

De 1991 jusqu’au 22 mars 2012, bien d’évènements ont caractérisé cette période de l’histoire politique du Mali.

Certains ont été particulièrement déterminants à faire tomber en disgrâce les différents pouvoirs qui se sont succédés à la tête de la République.

La crise au sein de la société malienne par le concours de plusieurs évènements a atteint son point culminant le 22 Mars 2012. Au moment où, un coup à un Etat qui n’existait plus que de nom, a occasionné la prise du pouvoir par des militaires mécontents de la mal gouvernance sécuritaire notamment dans la rébellion qui sévissait dans le nord du Mali, l’assassinat de Mohammar Kadaffi, guide de la révolution Libyenne avait résulté des conséquences qui se sont prolongées sur le Mali à travers des « compatriotes » qui s’y étaient établis sous la protection du régime de Kadaffi et avaient décidé de regagner leur mère patrie (Mali) avec armes et bagages.

Ainsi, pour se faire une nouvelle place et bénéficier d’un traitement meilleur qu’ils se sont sentis les seuls à se le garantir, les équipements armés avec lesquels, ils ont débarqué en territoire malien, ont été repris contre le Mali.

Sous l’effet de l’agression, les forces armées et de sécurité maliennes ont préparé des ripostes qui ont été lourdes de conséquences dans les camps gouvernemental et rebelle.

Cependant, face à la persistance de cette crise sécuritaire au Nord du pays et l’importance de tous les désastres notamment sociaux qu’elle a engendrés, le front social a été brillamment animé. L’action d’un collectif de femmes militaires qui demandaient des comptes à un Président de la République ( Amadou Toumani TOURE) accusé de complicité avec les rebelles, responsables de la mort de leurs enfants et époux, semble donner un coup d’accélérateur aux évènements à suivre.

Plus tard, une mutinerie  au camp Soudiata KEITA de la commune de Kati a suivi pour dire non à gestion « catastrophique » de la crise sécuritaire qui sévissait au Nord du Mali. Elle finit par mettre un terme au mandat du Président Amadou Toumani TOURE.

Les putschistes prennent les rênes du pays en suspendant la constitution et perpétré des exactions qui seront caractéristiques d’un pouvoir illégitime qu’illégal pendant toute sa durée.

Face aux cafouillages politiques à Bamako et la montée en puissance des rebelles auxquels, des mouvements djihadistes comme Ançardine, MUJAO,…ont mutualisé leurs efforts pour couper progressivement les régions du nord au reste du pays  avec des ferveurs scissionnistes et islamistes contraires aux fondements laïc et républicain de cette nation.

Le  Mali était au bord du précipice.

L’évolution de la crise politico-sécuritaire au Mali ne pouvait mettre en marge de la Communauté internationale qui, depuis les premières heures, s’est impliquée à travers par exemple l’Opération serval de la France qui a permis de stopper la progression rebelle et djihadiste vers le centre et le sud du pays ; la Mission Internationale de Soutien au Mali (MISMA) de la CEDEAO qui ambitionnait de contenir et d’anéantir une menace qui pourrait développer un caractère régional. Les limites opérationnelles des forces régionales de la CEDEAO, ont contraint de faire l’option onusienne qui a permis le déploiement de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation du Mali (MINUSMA) encore présente au Mali.

Il serait important de rappeler que cette mission des nations unies au Mali est une demande du gouvernement de transition au Mali en vue de stabiliser le Mali afin de permettre l’organisation de l’élection présidentielle marquant un début de normalisation de la situation dans le pays.

Ainsi, pour les autorités de transition dirigées par le Pr Dioncounda Traoré, seul le pouvoir démocratiquement mis en place était le plus admis à se pencher sur les causes profondes de la crise qui agitait le Mali avant d’y apporter des réponses adéquates.

Par la suite, le nouveau Président de la République a été élu au sortir du 2e tour, le 11 Août 2013 avec un score de 77,61% pour le candidat Ibrahim Boubacar KEITA du RPM et 22, 39% pour son adversaire Soumaila CISSE de l’URD.

Après son investiture le 04 septembre de la même année, le nouveau Président de la République largement légitimé par ses concitoyens, a pris un certain nombre de mesures qui peuvent se résumer par une expression : les discussions nationales. Ce qui était nécessaire dans la conjoncture malienne afin de permettre au Mali de se relever petit-à-petit d’une crise qui tient ses racines de loin dans l’histoire politique de ce pays marquée des choix très insuffisamment assumés.

A l’analyse du nouveau dirigeant de la République, Ibrahim Boubacar KEITA, le caractère politique de la crise malienne a une double déclinaison : décentralisation et développement  spécial des régions du nord du Mali.

C’est pourquoi, des discussions ont lieu sur ces deux volets afin de préparer des réactions pertinentes par l’ensemble national.

D’abord, les Etats généraux sur la décentralisation au Mali ont du 21 au 23 octobre 2013 à Bamako sous la direction du Président de la République, Chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar KEITA.

Ils ont permis d’analyser les acquis et les faiblesses du processus de décentralisation au Mali. La bonne gouvernance, la démocratie et le développement local ont essentiellement nourris les discussions entre le Mali et ses partenaires. Elles ont découlé sur des recommandations pertinentes à corriger les insuffisances.

Ensuite, les assises nationales sur nord du Mali se sont tenues les 1e, 2 et 3 novembre 2013 à Bamako sous le patronage du Président de la République, Chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar KEITA.

Elles visaient à trouver une solution durable aux rebellions récurrentes  dans le nord du Mali à travers une analyse approfondie qui permettra d’appréhender la situation qui y prévaut par toutes les catégories sociales du Mali.

Il s’agissait donc à terme d’identifier les défaillances structurelles de notre système politique pour promouvoir une gouvernance démocratique prenant mieux en compte les réalités profondes de notre société globale et l’aspiration légitime de changement réclamée par les maliens dans tous les domaines pour un développement harmonieux et solidaire.

Une politique nationale de réconciliation pour recoudre le tissu social, conforter la cohésion nationale et le vivre-ensemble ; l’approfondissement du processus de décentralisation par le transfert effectif des compétences aux collectivités territoriales et le plan de développement des régions du Nord étaient entre autres actes majeurs et concrets attendus.

Ces différentes rencontres nationales et les résolutions qui en ont résulté n’auront pas suffi pour apporter des réponses à la crise.

Après la désignation d’un chef de file de la médiation (Algérie), une nouvelle séquence de pourparlers commença à Alger qui a abouti après plusieurs mois de tiraillements entre gouvernement malien et les groupes rebelles à un document appelé ‘’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger’’.

Il est désormais la seule source d’inspiration de l’ensemble des actions tendant à la réconciliation et à la paix au Mali, après sa signature le 15 mai et 20 juin 2015 en grande pompe à Bamako.

Une disposition de l’accord en question porte sur l’organisation d’une conférence d’entente nationale.

Dans son discours de nouvel 2017, le Président de la République, Chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar KEITA annonçait sa tenue au mois de mars 2017.

Une commission préparatoire a été mise en place suite à la nomination de son Président, Baba Hakib HAIDARA, Médiateur de la République.

Des rencontres de sensibilisation et d’écoute se tiennent actuellement à l’intérieur du pays.

Pour rappel, la tenue de cette conférence se fixe comme objectif global d’approfondir le débat sur les causes profondes du conflit.

Une charte pour la paix, l’Unité et la réconciliation au Mali sera produite à la fin de la conférence.

Loin de l’idée que les pourparlers, vrais, entre les maliens ne s’imposent pas avec la conjoncture.

Cependant, lorsqu’il est nécessaire de les faire, quand faut-il les faire et quels sont les moyens que nous nous donnons pour assurer des résultats qui vont concourir à nous sortir de l’ornière ?

Une conférence formaliste

Il n’est caché à personne que la crise qui règne sur le Mali à des émanations lointaines. Les évènements qui ont permis de mettre davantage à nu les déséquilibres d’un système de développement national ne sont que des éléments déclencheurs que nous avons indiqués ci-dessus.

Pendant plus de 20 ans, en référence au mouvement démocratique qui a remporté la victoire sur un autoritarisme déguisé en démocratie, l’Etat malien est tombé progressivement en disgrâce. Face aux défis nationaux, le leadership politique n’a pas su définir et mettre en marche les combinaisons nécessaires à pouvoir les relever.

Nos différentes institutions publiques se sont fragilisées à la suite une « politisation » de l’ensemble des aspects de la vie publique.

Des comportements tendant à privilégier l’individu sur les institutions ont été encouragés par le laxisme de l’élite politique qui, trouvait son compte dans un modèle qui n’était aucunement viable selon les fondements de la République.

Sans exercice énumératif, cette posture politique a prévalu quasiment dans tous les secteurs vitaux du développement national.

Les effets de telles attitudes ont fortement contribué à asseoir une culture de marchandage des lois de la République, d’impunité, de non-respect de la chose publique, de clientélisme,…

Le mérite n’est plus une exigence de l’ascension sociale. La médiocrité a pris le pas sur l’excellence dans différents cadres de socialisation.

Des vermines se sont propagées dans notre société au point d’interroger notre unité nationale.

Les citoyens abandonnés s’expriment désormais par la violence sous plusieurs formes face à l’incapacité de la politique à opposer des alternatives confortables à une harmonie sociale relativement stable.

Le conditionnement indispensable que tout citoyen peut légitimement attendre de son Etat est resté, une chimère.

La précarité sociale est désormais favorable à la promotion d’une oligarchie en attendant que les propres contradictions d’un système d’organisation déclenchent des crises.

Telle est la lecture à porter sur la crise malienne qui s’est installée de manière plus manifeste en 2012.

Une volonté politique à la juguler définitivement ne saurait se satisfaire des réponses découlant sur les seules causes immédiates de la crise. En ignorant superbement ou accordant très peu d’importance aux questions fondamentales.

Aujourd’hui, il s’agit de placer le citoyen malien au cœur du développement national par la reconstruction d’un Etat suffisamment fort à accomplir ses devoirs.

L’Etat en tant qu’instrument de transformation des attentes sociales, en actions politiques, ne saurait revendiquer une autorité dès lors qu’il n’est pas en mesure de s’assumer.

Cette incapacité de l’Etat est un facteur favorisant le déséquilibre général né et entretenu par le manque ou l’insuffisance d’ordre dans la vie publique.

La régulation de la vie publique, la mise en place des mécanismes de son contrôle, la mobilisation des ressources nécessaires pour la satisfaction des aspirations collectives, la justice pour garantir les libertés et promouvoir l’égalité entre les citoyens vis-à-vis des lois de la République, l’intégration par la socialisation des fils et des filles de la nation, la sécurisation des personnes et de leurs biens, la défense du territoire national sont du ressort de tout Etat digne de ce nom.

Nous comprenons ensemble que ces fonctions vitales de l’Etat correspondent parfaitement aux besoins basiques de chaque citoyen.

La légitimité de l’autorité de l’Etat nait de ses capacités à exercer ses responsabilités ci-haut mentionnées.

Cependant, ce cap ne saurait être franchi dans le contexte d’un Etat failli que par une volonté politique forte et nourrie de grandes ambitions pour la société.

Pour revenir à la conférence d’entente nationale, sa tenue n’est ni plus ni moins que l’expression d’un souci de respect d’une mesure prévue dans un accord qui ne reflète que l’apaisement d’une crise et non sa solution.

Il ne traite pas sérieusement les questions problématiques réelles qui ont conduit au coup à un Etat failli le 22 mars 2012 : la mal gouvernance politique avec ses effets dévastateurs sur la sécurité et la défense nationales.

Les recommandations des assises sur le nord et des Etats généraux sur la décentralisation partiellement prises en compte par l’accord dit pour la paix et la réconciliation ne constituent pas la réponse appropriée à une crise qui le justifie. Elle tient ses explications dans d’autres facteurs que j’ai évoqués précédemment et tout le reste n’est que prolongements.

C’est pourquoi, toute tentative à vouloir contenir la crise en omettant ou négligeant, (ce qui est malheureusement le cas) de façon gravissime ces facteurs, est synonyme de n’avoir pas posé son diagnostic cohérent.

Quels qu’ils soient les pourparlers engagés, tant que les mesures essentielles qui doivent affecter positivement l’Etat (ce qui relève de la volonté politique), rien ne changera substantiellement dans notre situation.

Sans mauvaise foi mais par réalisme, c’est un leurre de penser que notre crise est en train de passer suite à une accalmie et non la stabilité sur le terrain au moment où l’Etat de nos jours répond des mêmes attributs que celui d’hier.

Tout ce que la société attend légitimement de l’Etat peut être logé dans le rêve encore aujourd’hui.

Le seul avantage d’une crise, réside dans l’opportunité qu’elle offre de s’apercevoir des faiblesses et de porter des correctifs.

Ce ne fût pas le cas du Mali parce que la nôtre a été endormie en attendant qu’elle se réveille sous d’autres formes jusqu’à ce que nous nous accordions sur le bon diagnostic avant d’appliquer le traitement à notre maladie.

Quoiqu’elles soient pertinentes, les résolutions issues des états généraux sur la décentralisation pour un transfert accru des ressources et des compétences aux collectivités, l’inexistence d’un Etat fort suffira pour fragiliser un processus qui aurait dû être caractérisé par la promotion de bonne gouvernance locale si nous avions été ordonnés dans notre démarche.

Par ailleurs, il faut rappeler que l’approfondissement de la décentralisation ne saurait équivaloir à la démission de l’Etat. Un Etat qui confronte des défis organisationnels pour remplir avec efficacité ses fonctions régaliennes, ne peut conduire avec succès un processus visant à responsabiliser les populations à la base face à leur propre développement.

L’une des explications principales des insuffisances notoires attribuées à ce processus réside dans l’utopie d’un Etat déliquescent à réussir une décentralisation qui est de l’ordre des Etats forts. Le Mali n’en a pas encore.

Loin de dire que la décentralisation n’est pas une reforme salutaire à une profonde démocratisation de la société. Cependant, il s’agit nécessairement d’enclencher un processus intégré qui se veut de renforcer l’Etat à jouer son rôle indispensable au profit d’une décentralisation qui échappera à certains dysfonctionnements de nature à agrandir l’écart entre les effets attendus et les résultats obtenus d’elle.

La conférence d’entente nationale qui se tiendra selon le calendrier officiel ce mois de mars ne contribuera nullement à résoudre le problème malien que le pouvoir politique en place est convaincu de l’avoir traité pour l’essentiel.

Si une charte pour la paix, l’unité et la réconciliation est attendue de cette conférence, ses dispositions doivent être conformes aux termes fondamentaux de l’accord « scellé » qui lie un gouvernement et des groupes rebelles dans le but unique de satisfaire les caprices de ces derniers.

C’est la raison pour laquelle, cette conférence ne servira à rien de substantiel face à l’absence de volonté ou à l’incompétence d’un leadership politique à prendre des voies qui exigent un véritable courage d’action de changement à la hauteur du contexte malien.

La gouvernance politique incarnée dans la conduite de l’Etat est la source de tous les conflits sociaux et seule garante de la paix, l’unité et la réconciliation de la nation.

Une conférence caduque

La nécessité d’organiser des concertations nationales s’est posée depuis les évènements de mars 2012. Elles allaient permettre d’ouvrir une transition légitime de manière à faire face aux urgences de l’heure en établissant toutes les solidarités endogènes et exogènes autour d’elles.

Malgré l’insistance de certaines voix, elles ne furent pas.

Ainsi, la transition fut organisée dans les conditions que nous connaissons tous pour aboutir à l’élection d’un Président de la République le 11 Août 2013 et son investiture le 04 septembre de la même.

L’espoir qui a mu tout le Peuple malien à placer sa confiance en son nouveau Président de la République en confortant sa légitimité jusqu’à hauteur de 77,61% des suffrages exprimés, n’a point consisté à la prise des mesures partielles. Mais de mobiliser toutes les énergies acquises à des choix politiques visant à corriger les erreurs de l’histoire.

Réunir, rassembler, mobiliser, mettre en confiance et solidariser les maliens autour d’un nouveau pacte commun  qu’ils auront défini après les avoir discutés, devrait être l’urgence n°1.

Cependant, la démarche qui fut adoptée par le nouveau gouvernement a été de privilégier des discussions avec d’autres « interlocuteurs » qui ne sont pas représentatifs des maliens pour trouver des solutions à des problèmes qui se posent notoirement à tous les maliens.

Les discussions fortement réclamées par la conjecture malienne devaient refonder la gouvernance politique nationale. Il s’agissait d’écouter chaque malien de la base au sommet avant de ramasser les points saillants à partir desquels, les actions politiques seront menées pour recoudre le tissu social détruit non pas par les conflits mais par une politique qui les a créés.

Ces pourparlers intra-maliens de cette nature auraient dû se faire dès les premiers mois de la mise en place du nouveau gouvernement pour prévenir toutes les difficultés qui ont émaillé un processus de sortie de crise qui n’en est pas réellement un au regard de ses résultats qui sont présentés souvent comme satisfaisants. Ce n’est pas vrai. La vérité est cachée à cause de l’insuffisance de vrais débats publics sur les sujets d’intérêt national et l’hostilité à la critique ou la contradiction est une triste réalité politique au Mali.

La mesures d’apaisement ne sont pas celles de la solution à une crise profonde dûe à l’effondrement de l’Etat.

L’assistance internationale sous ses multiples facettes en tant dispositif d’appui à l’Etat en reconstruction, a été apportée suite à l’expression des besoins par le gouvernement en vue de faire face aux attentes sociales.

Ce gouvernement aurait être ambitieux en se contentant pas d’une situation d’apaisement  d’une crise face aux solutions qui existent.

Les contre-valeurs poursuivent leur domination au sein de notre Etat en attendant qu’une volonté et un engagement politiques à la hauteur de ces défis, réinstaure fermement les vraies valeurs qui fondent la bonne gouvernance.

Le gouvernement actuel profite du faible niveau de connaissance des citoyens emparés par les contraintes quotidiennes de la vie sociale pour concentrer ses efforts sur une crise mal gérée jusqu’ici au lieu d’organiser la vie publique de manière à réduire la violence entre citoyens dans les divers secteurs où elle s’exprime, combattre la délinquance financière par l’efficacité des mécanismes de contrôle et d’une justice au service de la bonne gouvernance économique et financières des ressources publiques, une éducation de qualité pour la jeunesse nationale afin de garantir un Mali qui n’exclut ni aucune de ses filles ni aucun de ses fils disposant des chances égales face aux opportunités nationales, une sécurisation des personnes et de leurs biens par des forces de sécurité réorganisées et déterminées par la rigueur opérationnelle ; la défense du territoire national par des forces armées équipées de façon adéquate aux menaces existantes et potentielles.

Tel est chemin de l’avenir d’un Mali moderne, fier, stable, juste où il fera bon vivre.

Aujourd’hui, ce modèle malien existe dans nos rêves. Il sera réalisé par une génération politique grandement ambitieuse à la fois courageuse.

En attendant, nous avons le droit de survivre !

 

Ousmane DAO                                  

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