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En perspectives des législatives de 2017 ou « traite des députés», tous les chats sont devenus gris, dans cette nuit !

Cependant, malgré toutes ces agitations bruyantes qui fusent d’un peu  partout, sous constatons malheureusement, une absence totale de programme évoquant une réforme fondamentale de l’actuelle institution.

mandiaye gaye editeur ecrivain journaliste senegalais

Une institution budgétivore qui nous coûte cher inutilement, parce que ne servant que le président de la République et ses animateurs (les députés), et non le peuple, comme il devrait. Il est incontestable que cette institution a perdu, depuis belle lurette, son rôle éminent de contrôle de l’Exécutif et de veille à l’application stricte de la constitution par le président de la République. Bien au contraire, elle est en collusion avec ce dernier au détriment du peuple qu’’elle prétend représenter et défendre les intérêts bien compris.

Il est évident, que si l’on ne réformait pas fondamentalement, cette institution comme l’avait suggéré la CNRI, afin de ramener ses charges et son train de vie à de plus gestes proportions, beaucoup de nos concitoyens, peu soucieux de l’intérêt général, se bousculeront devant sa porte, non pour servir le peuple, mais pour se servir eux-mêmes.

Voilà pourquoi, les Sénégalais devraient bien prendre conscience de cet état de fait, en tirant toutes les leçons relatives au passé politique peu élogieux de notre pays, en matière d’élections. Oui, pour avoir été toujours victimes d’arnaques par nos politiciens véreux, qui avancent souvent masqués, la vigilance est de rigueur. Invariablement, c’est avec le même refrain, qu’ils ferrent toujours les Sénégalais, c’est-à-dire sur la base de promesses démagogiques, faites à chaud aux électeurs, tout en sachant dans leur for intérieur, qu’ils ne les tiendront pas, une fois bien installés au pouvoir. Ce sont là, quelques pratiques récurrentes et incontestablement vérifiables, que les Sénégalais connaissent bien et même sont habitués, mais malgré tout, ils en sont toujours les victimes. En effet, pour cette raison si évidente et suffisante, les Sénégalais devraient justement, ne plus se laisser berner par des slogans populistes et creux. Alors, en perspectives de ces législatives à venir et qui sont considérées par certains concitoyens, comme une traite, ce qui invite les électeurs à s’armer davantage de vigilance et d’avoir à l’esprit ce proverbe pertinent, qui les avertit que : « Tout ce qui brille n’est pas de l’or. » Et, qu’ils se prémunissent également, de cette remarquable pensée, qui rappelle à juste raison que : « Faire confiance à un homme qui vous a déjà trahi, c’est se tirer soi-même une balle dans la tête[1] »

Ceci étant, le peuple sénégalais si meurtri, pour avoir été toujours victime de trahison, par ses dirigeants politiques, avec la complicité non feinte d’intérêt, de certains marabouts, est à chaque élection le dindon de la farce. Il a été, depuis l’indépendance, toujours roulé dans la farine par ses politiciens arnaqueurs avec leurs programmes mensongers, qui prônent tous, pour le berner sûrement, des soi-disant alternances et ruptures, mais qui en réalité, n’en sont point du tout. Pour cette raison majeure, les Sénégalais ne devraient plus se fier à ceux qui les ont habitués aux mensonges et entourloupettes.  Et, il doit en être également de même, particulièrement, à l’égard de ces nouveaux venus, qui se présentent simplement sous de nouveaux habits, en fait, sous le couvert simplement de la peau de chèvre, mais qu’en réalité, ce sont de vrais loups prédateurs, qui embouchent la même trompette que leurs devanciers. Par conséquent et dorénavant, les Sénégalais devraient se souvenir, être très regardants, ne point être amnésiques ou oublieux du passé politique récent, au point même de vouloir ou tenter de blanchir les voleurs d’hier à aujourd’hui, surtout ceux-là qui ont pillé notre pays, un demi-siècle durant.

Au demeurant, du parti socialiste (PS) en passant par le parti démocratique sénégalais (PDS) jusqu’à l’alliance pour la République (APR), en compagnie de leurs alliés, collaborateurs et complices, ont tous appliqué les mêmes politiques, qui ont tourné le dos aux intérêts du peuple sénégalais. Tous, tant qu’ils sont, ont ainsi bien montré leurs limites objectives en matière de mal-gouvernance démocratique et gestion peu vertueuse des ressources publiques. Ils se sont, durant tout leur magistère, évertués à se partager entre eux les maigres ressources de notre pays, à eux confiées, aux fins de s’enrichir illicitement, plutôt que de développer le pays.

Voilà pourquoi, à notre avis, ces présentes élections législatives devraient constituer pour toutes les forces vives de notre pays, un tournant historique décisif, pour changer la donne. Ainsi, à travers celles-ci, nous devrions justement, pouvoir procéder à un changement en profondeur et dans la bonne direction, cette institution capitale qui est l’Assemblée nationale, dans un Etat de droit et démocratique. Par conséquent, ces élections-ci devraient être, en outre, une excellente opportunité offerte aux forces vives et de progrès, afin qu’elles créent les conditions idéales d’un véritable changement de majorité et d’une alternative crédible, au statu quo. Ainsi, avec ces présentes législatives, nous devrions enfin aboutir effectivement, à un véritable changement qualitatif. Et plus qu’un simple souhait, ce changement doit être une exigence et un objectif majeur auquel tous les citoyens et patriotes, conscients de leurs devoirs et responsabilités historiques devraient tendre. Enfin, toutes les forces vives doivent cette fois-ci, tout faire, afin d’arriver au changement tant souhaité par le peuple sénégalais. Naturellement, ce serait un changement qui signifierait effectivement, une rupture radicale avec toutes les pratiques antérieures de cette institution, dans le but de rectifier les innombrables erreurs commises, de rompre avec toutes ces pratiques mafieuses, de fraudes, de vols, de corruption, de cupidité, etc. Et, en lieu et place de cette institution qui a, sans nul doute, failli à toutes ses principales missions jusque-là, en une autre crédible et répondant enfin, aux aspirations profondes du peuple sénégalais, si éprouvé.

Le peuple sénégalais s’est toujours plaint d’elle et, il a clamé, souvent et depuis fort longtemps, haut et fort son insatisfaction de la nature, du fonctionnement, de l’inutilité, du caractère cupide, etc. de cette Assemblée nationale et ses députés. Mais, non pas seulement, parce qu’elle n’est pas à la hauteur, mais à cause de ses députés applaudisseurs, gladiateurs, show mans, dormeurs et autres bras cassés ; mais aussi  pour avoir toujours été, rien qu’au service du président de la République en exercice et, à eux-mêmes, les députés. Par conséquent, comme on peut le constater et le déplorer, ils sont à mille lieues de leurs principales missions, c’est-à-dire celles d’être au service du peuple qui les a élus, du contrôle assidu et effectif de l’action permanente de l’Exécutif, etc.

Hé bien, nos aspirants députés ne viendraient pas malheureusement, pour rompre avec le statu quo, mais pour se faire une place au soleil. Autrement dit, pour jouir eux également, des délices du pouvoir et bénéficier des exorbitants privilèges dont nos députés actuels se sont offerts gracieusement, sans état d’âme, au détriment du peuple sénégalais.

Présentement, dans le cadre du régime présidentiel, dans lequel le président de la République est tout à la fois et seul maître à bord, il dispose de tous les pouvoirs, comme habituellement de coutume. Voilà pourquoi, il a ainsi pris au pied levé, cette grave décision d’augmenter à 165, le nombre des députés, sans au préalable, en mesurer les conséquences et incidences financières  de cette mesure sur le budget national. Et tout naturellement, il a été suivi en cela, par son Assemblée nationale à lui. Alors que, le cas se serait posé ailleurs et dans un véritable Etat de droit, avec une Assemblée nationale digne de ce nom, une telle mesure serait purement et simplement rapportée, pour excès de pouvoir. En clair, cette manière de faire se nomme parfaitement, du pilotage à vue. Et, ce n’est rien d’autre que du je-m’en-foutisme ou « matey » qui se pratique bien dans notre République.

Cette décision, comme on le constate, a suscité des appétits boulimiques chez bon nombre de nos concitoyens, intéressés par la députation, en particulier, ceux de la diaspora, à qui on n’a pas expliqué les tenants et les aboutissants, du comment devrait se passer cette candidature de la diaspora. En tout cas, tout au moins, pas à tous. Cette mesure, cavalière, a provoque des candidatures individuelles qui fusent de partout. Loin de nous, l’idée de contester, un seul instant, la participation de nos compatriotes de la diaspora à la gestion du pays. Mais, c’est plutôt, la méthode ou formule employée dans le cas présent, qui est bien contestable, pour n’avoir pas fait, au préalable, l’objet d’une étude sérieuse à tout point de vue, en dehors de tout populisme, toute politique politicienne ou démagogie.

Ainsi, à présent au Sénégal, chaque individu veut devenir député, même si ses qualités et capacités intellectuelles intrinsèques ne suffisent pas pour assumer avec hauteur et convenablement cette haute, noble et honorable charge de servir son peuple à sa satisfaction. En conséquence, ici, comme dans la diaspora, chacun se proclame solitairement et à main levée, candidat à la députation, sans que l’on sache précisément, au nom de qui, de quoi et pour qui ? Nous constatons déjà, que l’alerte a sonné partout et, c’est la course folle à la députation maintenant.

C’est ainsi qu’aujourd’hui, au Sénégal, à l’occasion de ces législatives, tous les chats sont devenus gris. Les opposants d’hier, qui s’insultaient et s’envoyaient des flèches empoisonnées, au point d’en venir même aux mains, sont devenus subitement aujourd’hui, des « amis ou adversaires intimes.» Et, comme par enchantement, sans même que le contentieux d’hier fut vidé autour d’une table. Ainsi, il n’existe plus de divergence idéologique antagonique ni même d’adversité politique ! Et, miraculeusement, tout s’est effacé par on ne sait comment. Et d’ailleurs, l’on accepte même, d’envisager d’aller ensemble dans une liste de coalition « soupkanja » aux prochaines élections, rien que pour devenir, à tout prix, député. Tout cela, bien entendu, se traite en entente cordiale, sur le dos du peuple sénégalais, le spectateur docile et crédule.

L’effervescence, que nous constatons en ce moment dans tout le pays, ne concerne et ne se préoccupe à rien d’autre, qu’à la députation, mais personne, parmi tous ceux-là, ne fait cas des réformes nécessaires, venues à maturité, urgentes et préalables, qu’il y a lieu de faire, pour la prochaine institution. Malheureusement, au vu des assauts de tous ces candidats, tel un essaim de criquets, qui volent vers la prochaine Assemblée nationale, j’ai bien peur que nous retombions dans les mêmes travers et commettions encore, les mêmes erreurs que par le passé, en faisant un très mauvais choix de nos députés.

Par ailleurs, il est quand même étrange ce qui est en train de se tramer chez nous ! Mais, qui peut imaginer, un seul instant, qu’un jour, l’on verrait en France, au cours d’une élection, une liste de coalition dans laquelle on retrouverait des militants FN, LR, PS, PCF, etc.? C’est improbable ! Alors, comment peut-on expliquer politiquement et idéologiquement ces faits bizarres, à savoir les forts sentiments d’amour ou relents de sympathie entre Khalifa Sall, Abdoulaye Wade, Karim Wade, Oumar Sarr, Malick Gakou et consorts, en vue d’aller ensemble aux législatives ? A mon humble avis, Khalifa Sall doit être plus conséquent avec lui-même et avoir de la suite dans les idées. Car, s’il déployait autant d’efforts qui le rapprochent de ses adversaires d’hier, à ses camarades du PS, il y demeurerait sans problème et, même probablement, aurait eu le soutien de la majorité du parti. Khalifa Sall doit savoir qu’on ne peut pas vouloir une chose et son contraire à la fois. Mais sait-il que, s’il était militant du PDS et avait eu le même comportement dans ce parti, il serait exclu d’office sans ménagement par Me Wade ? Donc, Me Wade, c’est sûr et certain, encourage l’attitude de Khalifa Sall, simplement par démagogie pour amplifier ses divergences avec le PS. Alors que lui Me Wade, n’aurait jamais toléré, une seule seconde de plus, les agissements de Khalifa. Car, pour moins que cela, il a exclu tous ses N° 2 et autres, et le dernier en date, c’est Modou Diagne Fada. C’est très simple, Khaflifa Sall est bien en mesure de faire le décompte des militants PDS, qui ont été exclus par Wade pour moins que cette rébellion qu’il l’a faite au PS. C’est même une lapalissade de dire, qu’il y a plus de démocratie dans le PS que le PDS. Car au PDS, Me Wade est un monarque, il est la seule constante, et tout le reste du parti est variable et une quantité infiniment négligeable. La preuve, c’est bien son fils qui le succédera sinon, personne. Et, les compagnons honnêtes, de Me Wade, peuvent bien le confirmer, car c’est incontestable.

Ceci étant dit. Il faudrait par ailleurs, que nous cessions au Sénégal, de prendre aveuglément fait et pour des gens qui n’ont pas démontré totalement leur innocence dans une affaire donnée, du tout. En fait, d’être en quelque sorte l’avocat du diable. Souvent c’est par manie, populisme ou démagogie simplement, parce que ces derniers ont un problème avec le pouvoir ou Objectivement et raisonnablement, nous ne pouvons et ne devons pas dénoncer tout le temps certaines pratiques et autres méfaits, comme les fonds politiques et secrets que les pouvoirs passés et présents utilisaient à des fins politiques, et vouloir dans le cas présent épargner Khalifa Sall, si toutefois, il a effectivement procédé de la même façon. Il faut certes dénoncer cette injustice ou ce parti pris du président de la République d’envoyer sélectivement le seul dossier du maire de Dakar et non de tous les autres qui seraient dans le même cas. Si nous voulons être conséquents avec nous-mêmes et justes envers tout le monde, combattre résolument la corruption envers et contre tout, nous devons absolument cesser de faire les partis pris envers qui que ce soit et exiger que tous les cas similaires soient soumis à la justice et aux mêmes lois et règlements.

Par conséquent, que tous les gestionnaires de deniers publics soient audités et les coupables de malversations traduits en justice. Si Khalifa est vraiment sûr de son innocence, qu’il le prouve en remettant pour un indulgent, à recevoir de l’aide ou l’assistance d’une institution de la République et avec l’argent du contribuable. Donc, il ne peut et ne doit pas se réfugier derrière cet argument fragile de vouloir discriminer les noms des bénéficiaires, comme unique défense. Ensuite, Khalifa Sall doit se rappeler quand même, qu’il a été au pouvoir et a eu à gérer des fonds publics. Et, c’est sûr et certain, que les élus socialistes n’avaient pas toujours été en matière de gestion des biens publics, en parfaite conformité avec les règles de l’art.

C’est vraiment déplorable et à regretter profondément, qu’au Sénégal les gestionnaires et de façon générale les gens sont allergiques aux audits, redditions des comptes qui, cependant sont une règle de l’art élémentaire, en matière de gestion de fonds, surtout publics.

Alors, que ceux qui le soutiennent dans sa position actuelle sachent, qu’ils ne font que l’enfoncer davantage. Car, la vérité finira par se manifester un jou, tôt ou tard. Et, je crains pour lui, en homme public ou politique, le risque de « maxoon waxeet » de son nouvel ami Me Wade, qu’il semble commencer à regretter le fait d’avoir été défait. Un tel regret est triste pour un homme politique qui aspire à diriger son pays.

En vérité, tous ceux-là qui parlent à tort et à travers ne savent probablement, rien du tout de cette affaire. En réalité, seul Khalifa et Dieu qui savent et, probablement, les témoins et complice, s’il en existe. Et, comme l’a si bien dit Lénine : « Seule la vérité est révolutionnaire »

En conclusion : « Tout bien mal acquis, par l’intermédiaire de ses fonctions publiques assumées, doit être rendu à l’Etat quels qu’en soient les bénéficiaires »

 

Mandiaye Gaye

Mandiaye15@gmail.com

[1] Charles Pinot Duclos ; Pensées, maximes et anecdotes (1810)

La rédaction

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