Au nom du gouvernement, les ministres de la Justice et des droits de l’homme, garde des sceaux, Me Mamadou Ismaël KONATE ; de l’Économie et des finances, le Dr Boubou CISSE, ont rendu, hier mardi, une visite de courtoisie aux responsables de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite, au siège de la structure à Hamdallaye ACI 2000. Les ministres et leurs délégations ont été reçus par le président de l’Office, Moumouni GUINDO, en présence du personnel de la structure.
Cette visite de courtoisie a été l’occasion pour le président de l’Office de présenter sa structure, les activités déjà menées et celles en cours. Les membres du gouvernement ont, quant à eux, apporté les assurances, les orientations et les soutiens de l’État à cette structure nouvellement créée.
Le président de l’Office, Moumouni GUINDO, a informé qu’avec les différents soutiens humains, matériels et financiers de l’État, l’Office prend petit à petit son envol. Selon lui, la structure a déjà élaboré des avant-projets de plan stratégique, élaboré un règlement intérieur et des documents pour se donner une visibilité.
Toujours dans le cadre des actions, le président a affirmé aux visiteurs du jour que des actions de sensibilisation de l’opinion nationale, des campagnes médiatiques et des déplacements pour rencontrer les personnes assujetties ont été organisés à Bamako et à l’intérieur du pays.
Aussi, un recueil sur les textes législatifs relatifs à l’enrichissement illicite a été élaboré et d’autres documents accessibles pour que les compatriotes comprennent comment se fait la déclaration de biens.
Le président Moumouni GUINDO a informé que sa structure ambitionne d’organiser des visites à l’extérieur pour s’imprégner comment se passe la lutte contre l’enrichissement illicite dans certains pays de la sous-région qui ont des structures similaires. Il a noté que les actions seront menées en collaboration avec la Cour suprême qui a une certaine expérience dans le souci d’éviter les erreurs.
« Notre rôle principal est d’améliorer la gouvernance publique. L’Office arrive dans une situation où le Mali dispose déjà de beaucoup d’institutions de lutte contre l’enrichissement illicite. Nous ne serons pas une structure de plus ou de trop », a affirmé le président de l’Office. Avant de souligner que sa structure doit son salut au ministère de la Justice et celui de l’Économie et des finances. Au ministère de la Justice, pour avoir élaboré les textes nécessaires pour le fonctionnement de la structure et au ministère de l’Économie pour avoir mis à disposition les ressources financières.
Par ailleurs, M. GUINDO a souligné que l’État s’attend à ce que l’Office serve à quelque chose et que celui-ci ne ménagera aucun effort pour arriver à un changement de comportement qui se ressentira sur les ressources de l’État. Il est convaincu que sa structure contribuera à améliorer les indicateurs macroéconomiques de notre pays.
La structure prévoit des formations à l’intention des journalistes, des avocats, des rencontres avec les magistrats. Aussi, son agenda prévoit de faire le tour des pôles économiques et financiers, a expliqué son patron.
Le ministre de l’Economie et des finances, le Dr Boubou CISSE, a déclaré que la mission à laquelle est dédié l’Office n’était pas facile. Selon lui, cette mission qui est d’assurer la bonne gestion de nos ressources, est exaltante. Il a qualifié l’Office d’instrument d’une grande importance qui permettra de lutter contre un phénomène devenu un fléau qui gangrène notre société. La corruption et l’enrichissement illite, se défend-il, est un phénomène qui est à la base de nombreuses inégalités et crises dans notre pays.
Pour réussir sa mission, le Dr Boubou CISSE a soutenu que les membres de l’Office doivent travailler avec beaucoup de doigté. Il a déclaré que beaucoup de structures similaires à l’Office dans notre pays ont à leur actif des résultats mitigés. C’est pourquoi le Dr CISSE a invité les cadres à faire en sorte que l’Office ne soit pas une structure de trop.
Pour le ministre CISSE, cette nouvelle structure n’est pas un instrument de répression, mais doit travailler à conscientiser, à mobiliser et à sensibiliser les citoyens sur le fléau de l’enrichissement illicite et ses conséquences pour l’État. Selon lui, la structure doit faire en sorte que la déclaration de biens par les assujettis soit par la suite une action automatique et volontaire. C’est pourquoi il a apprécié l’approche de la structure qui met l’accent sur la communication et le partage d’expérience. Il a enfin rassuré du soutien de l’Hôtel des finances à cette jeune structure qui doit faire preuve d’efficacité.
Pour sa part, le ministre de la Justice, Me Mamadou Ismaël KONATE, a déclaré que l’attente du gouvernement est que cette structure aille loin dans la lutte contre l’enrichissement illicite. Pour ce faire, il a noté que la structure doit œuvrer en vue de bénéficier l’adhésion du peuple et des juges. Seul gage pour arriver à mettre en œuvre des actions concrètes qui n’ont jusque-là pu être réussies.
Mamadou Ismaël Konaté a rassuré que l’Office ne sera pas seul dans sa mission. Selon lui, elle bénéficiera du soutien de l’État pour faire en sorte que la gestion des ressources publiques soit nettement améliorée.
« Le gouvernement est déterminé à vous soutenir avec les moyens humains, matériels et financiers disponibles. L’État attend de vous, votre capacité d’influer la gestion des finances publiques. Vous devez travailler avec les services de contrôle, d’audit, de finances publiques et judiciaires. Vous devez faire en sorte que la cohésion soit réelle entre vous », a conseillé le ministre de la Justice.
PAR MODIBO KONE
Source: info-matin