La Providence divine a été très généreuse avec notre pays avec une pluviométrie exceptionnelle. Et grâce aux quantités d’eau recueillies, on pouvait croire que la principale source de vie serait cette année la denrée la plus accessible au Mali. Hélas ! Dans trois ou quatre mois, de nombreux quartiers de la capitale seront confrontés à de sérieuses difficultés d’accès à l’eau potable.
Qui ignore le calvaire des habitants de Sabalibougou dans leur quête d’eau, de février à juillet ? Qui ne sait surtout le martyre des résidents de l’Hippodrome, obligés de veiller pour quelques gouttes d’eau ? Qu’en est-il des corvées d’eau à Dialakorodji, dans les logements sociaux, à Lassa, à Samé… ? Quoique traversée par le fleuve Niger et abritant diverses rivières, Bamako a très soif par moments.
Et comme une fatalité, les saisons se succèdent et se ressemblent à cause de la propension des maires à faire de l’accès des populations à l’eau le problème exclusif des plus hautes autorités et des sociétés et entreprises publiques dédiées. Sinon le Djoliba, qui traverse les communes VI, III, II et VI du district, pouvait servir à bien étancher la soif de citadins, grâce à la réalisation de mini-stations de pompage dans le cadre du jumelage-coopération ou le partenariat public-privé pour pallier les difficultés de la Somapep-SA ou de la Somagep-SA.
Mieux encore, il pouvait être l’occasion de créer de petites exploitations agricoles, favoriser la pisciculture et la gestion durable des ressources, à travers l’irrigation et d’autres petits aménagements par chaque commune. Bref, à lutter contre le chômage des jeunes et à poser les balises du développement local.
Il est tout simplement regrettable que le troisième plus grand fleuve d’Afrique traverse tout Bamako, voire tout notre pays pour aller se déverser dans l’Atlantique, qui n’a point besoin de son apport, sans que quelqu’un daigne l’apprivoiser à bon escient. C’est à croire que le mandat de maire est une sinécure.
Majid
Le Focus