L’amélioration récente de la qualité du sucre malien a suscité un engouement général au niveau des commerçants. Mais le consommateur est peu informé de cette situation, faute d’une véritable politique de promotion. Aussi, le ministre du Développement industriel et de la Promotion des investissements, Moulaye Ahmed Boubacar s’est engagé à redynamiser les unités sucrières qui, d’ailleurs, sont confrontées à d’énormes difficultés.
Fruit de la coopération Sino-malienne, N’SUKALA s’est fixé comme objectif la production de 105.000 tonnes de sucre sur une superficie de 20 000 hectares, située principalement en zone Office du Niger. La qualité du sucre produit s’est nettement améliorée aujourd’hui. De couleur rousse, à l’ouverture de l’usine, elle est passée à une blancheur éclatante. Plusieurs facteurs ont contribué à l’atteinte de ce résultat. En effet, le département, en collaboration avec la direction générale de N’SUKALA SA, a initié des actions relatives aux bonnes méthodes de production, à une meilleure gouvernance de l’entreprise et à une gestion rationnelle des ressources humaines et financières. Dans cette mouvance, le ministre et l’Ambassadeur de la République populaire de Chine au Mali, ZHU Liying, sont attendus dans la zone ce week-end.
Rappelons que Moulaye Ahmed Boubacar avait effectué plusieurs visites de terrain en vue de l’amélioration continue de la qualité du sucre, de la maitrise des coûts de production et de l’écoulement du produit sur le marché national voire sous régional. Autre réalité est qu’en dépit de la qualité du sucre, produit et conditionné en sacs de 50 kg, 25 kg, 10kg et 05 kg, l’entreprise fait face à des difficultés liées à la concurrence déloyale et à la fraude engendrant d’énormes pertes financières et des tensions de trésorerie dans la gestion des sucreries, à telle enseigne que ces dernières n’arrivent plus à faire face à leurs engagements. D’où l’importance de l’initiative du ministre qui a réussi à convaincre les opérateurs économiques nationaux à privilégier la production du sucre «Made in Mali ».
N’Sukala, véritable trait d’union entre les peuples chinois et malien, a été réalisé dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant entre nos deux États. Son capital social est de 22 milliards de FCFA dont 40% pour l’Etat et 60% pour la société CLETC.
Les activités de l’entreprise sont : la culture de la canne à sucre, la production de sucre, d’alcool et d’autres produits finis en vue de leur commercialisation.
La production de la campagne 2017-2018 se chiffre à 57 079 tonnes de sucre et 588 000 litres d’alcool. Le sucre est destiné à l’approvisionnement du marché national sur la base du système de jumelage (achat de la production nationale pour bénéficier d’autorisation d’importation). A cela s’ajoute la production de produits dérivés, notamment la mélasse pour la fabrication de l’aliment bétail et de l’alcool pharmaceutique. Ce programme intégré qui prend en compte le volet industriel et agricole est novateur Dans son volet industriel, le projet comprend une usine de traitement de la canne à sucre d’une capacité de broyage de 6 000 tonnes de canne par jour extensible à 8000 tonnes.
N’Sukala a contribué à la création d’au moins 10.500 emplois permanents et saisonniers. Avec un chiffre d’affaires de 80 milliards de FCFA, elle a permis de libérer des capacités électriques pour satisfaire d’autres besoins. N’SUKALA dispose également d’une centrale électrique à bagasse d’une puissance de 20 mégawatts dont seulement 14, en moyenne sont utilisés pour ses activités industrielles et domestiques. Plus de 05 mégawatts sont ainsi donc perdus chaque année, dans un pays où le déficit énergétique est chronique.
Aujourd’hui, l’accélération de la mise en œuvre de la signature du contrat d’achat d’électricité avec la société EDM SA constitue une expérience prometteuse en zone Office du Niger aux potentialités agro-industrielles avérées dans le contexte de la vitalité renaissante de notre activité industrielle.
Source : CC/MDIPI
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