Les deux groupes rivaux touaregs, le GATIA et le HCUA, ont repris les hostilités le mardi 09 août 2016 à quelques 60 Km de Kidal. Des combats d’une rare violence ont semble-t-il tourné à l’avantage du GATIA qui a tué beaucoup de combattants du HCUA, récupéré des équipements militaires dont l’un de leur véhicule abandonné au cours des premiers affrontements. Selon une source bien introduite, le mercredi 10 août 2016, après quelques heures d’affrontements, c’est une colonne de véhicules de la CMA qui s’est dirigée en débandade totale vers la ville de Kidal pour trouver refuge auprès de ses protecteurs. Pourquoi la MINUSMA qui a empêché le GATIA de rentrer dans la ville de Kidal n’a-t-elle pas interdit à la CMA de sortir pour attaquer et d’y retourner sans opposition de sa part ? Une preuve de plus que la CMA est bien la protégée des forces étrangères ? Du coup, la MINUSMA et Barkhane sont devenues des forces de déstabilisation du Mali.
Nous ne cesserons jamais de le dénoncer, les forces étrangères présentes au Mali sont devenues très partiales défendant une partie contre une autre, en l’occurrence le HCUA contre le GATIA. Il ne fait plus l’ombre d’aucun doute que la France a son agenda et ne souhaite pas de sitôt la fin de la crise au nord du Mali. Pour des observateurs avertis, cette présence française durera à Kidal aussi longtemps que le spectre du chaos planera sur la succession de Bouteflika en Algérie. Cette crise fabriquée et entretenue par la France à cette fin pour non seulement, exploiter les immenses ressources au nord Mali dont l’or à ciel ouvert brillerait quelque part entre Kidal et Tinzawaten, mais aussi pour s’y installer longtemps en prévision de la situation imprévisible d’Algérie après Bouteflika. Donc la France fera tout pour maintenir la crise malienne qui justifie les raisons de sa présence au nord Mali. Bien des observateurs avertis de la géopolitique sous-régionale s’accordent à reconnaitre que l’échec « imposé » à l’armée malienne dans sa tentative de récupération de Kidal, suite aux affrontements meurtriers entre les FAMA et le MNLA, le 21 Mai 2014 est moins dû au manque de vaillance de l’armée malienne du Général Abdoulaye Soumaré qu’au complot ourdi par la France qui n’a aucun intérêt à ce que le Mali rentre en possession de son territoire. C’est ce même scénario qui se prépare pour empêcher le GATIA, groupe d’auto-défense jugé proche de Bamako, de s’approcher de la ville de Kidal bien que ses combattants soient tout aussi originaires et même majoritaire de Kidal que ceux de la CMA. Sinon, comment comprendre que le GATIA soit « publiquement empêché de rentrer à Kidal tandis qu’aucune interdiction de sortie de la ville n’est exigé du HCUA » a déploré le secrétaire général du mouvement, Fahad Ag Almahmoud. Il a en même temps déploré le fait que c’est « le HCUA qui a attaqué, le premier, ses postions situées à 65 kilomètres au nord-est de Kidal» et que la reprise des hostilités n’a commencé qu’à partir d’un mouvement des colonnes de véhicules parties de la ville de Kidal et qui y sont retournées sans obstacle. Les forces étrangères se sont par contre interposées quand le GATIA a voulu les pourchasser jusque dans la ville de Kidal. Il est maintenant clairement établi, à l’analyse des faits, que les forces étrangères ne sont pas ici pour stabiliser le Mali, mais plutôt pour sauvegarder les intérêts de l’impérialisme occidental avec en tête de proue la France, comme mandataire. Il est alors temps que les milliers d’associations dites de la société civile se réveillent et donnent de la voix pour dénoncer cette partialité doublée d’une illégale exploitation des ressources d’un pays souverain sans contrepartie équivalente avec comme stratégie, attiser le feu pour ensuite jouer aux sapeurs-pompiers. BASTA à la France et à la MINUSMA.
En définitive, le jour où la CMA comprendra que ce jeu de diviser pour régner de la France est loin d’être fait pour sauvegarder ses intérêts que d’exploiter nos ressources, elle fera la paix avec le GATIA et signera son retour dans le giron de la Mère République du Mali.
Youssouf Sissoko
Source: Infosept