Le chef de file de l’opposition nigérienne était le 12 mai au Ghana et dimanche dernier en Turquie où il est allé rencontrer ses militants et a clairement réaffirmé sa volonté d’être candidat à la présidentielle 2021. Condamné à un an de prison ferme pour une affaire de trafic international présumé de bébés, un dossier jugé politique par ses avocats, Hama Amadou avait été évacué en France en 2016 pour raison de santé alors qu’il purgeait sa peine. Le Ghana, la Turquie et peut-être bientôt un pays européen. Hama Amadou enchaîne les rencontres avec la diaspora nigérienne.
L’occasion pour lui de rappeler avec détermination qu’il est une alternative au régime actuel qu’il ne se prive pas de critiquer. Impossible de savoir précisément à quel agenda répondent ces déplacements. « Ce qui est sûr, c’est que c’est un homme qu’il ne faut pas enterrer », commente un de ses très proches, et c’est peut-être là le sens de ses dernières déclarations : envoyer un message à ses adversaires déjà en campagne et se rappeler au bon souvenir de ses militants qu’il ne peut plus rencontrer au Niger.
Hama Amadou est toujours le président du Moden Fa Lumana mais, en exil depuis trois ans, il partage sa vie entre la France et le Bénin où réside une de ses épouses. Au-delà de sa volonté politique, pourrait-il être candidat, malgré sa condamnation ? « La réponse à cette question sera politique, puisque la procédure était uniquement politique », estime son avocat Me Mossi. « C’est une bataille psychologique qui s’ouvre », assure un proche de l’opposant, sachant que le chapitre judiciaire n’est pas clos non plus car en effet, la Cour de justice de la Cédéao, saisie il y a deux ans sur ce dossier, n’a toujours pas rendu son délibéré.
RFI