La semaine dernière, cette information sous forme de brève était lisible à la une de nos confrères ‘’Le Triomphe du Mali’’ sous le titre : « Le Promoteur de Diabaly Transit, tire à bout portant sur son fils de 15 ans à cause de 5 millions ». Selon le même journal, ces faits se sont déroulés à Yirimadio Zerni, le 5 mai aux environs de 1 heure du matin. Le père, Youssouf Touré dit ‘’Papou’’ (Promoteur de la société Diabally Transit), aurait tiré sur son fils (Adama Touré) âgé de 15 ans à cause de 5 millions de FCFA. Dans son récit, le journal écrit que : « tout a commencé par une dispute entre le père et son fils. Le père accusa son fils de 15 ans d’avoir dépouillé sa somme de 5 millions de FCFA à son absence. Etant animé de la colère suite à la tournure de la discussion, le papa n’a pas hésité à tirer à bout portant (trois balles) sur son fils. Qui s’est ensuite trouvé dans un bain de sang avant d’être évacué en premier lieu à l’hôpital du Mali ensuite à l’hôpital du Luxembourg ».
Dès la publication de cette information dans les colonnes de ce journal, les réactions se sont multipliées de la part des uns et des autres pour la déformer, sinon l’interpréter autrement afin de blanchir, sinon de tirer d’affaires le patron de Diabally Transit, non moins détenteur du prix du meilleur transitaire malien en 2019 et du meilleur promoteur africain de transit en septembre 2020 à Kigali. Dans cette manœuvre, un internaute sur Facefook avec le profil ‘’Jacobe Zouma’’ donne sa version des faits en ces termes : « La version que nous avons reçu des sources concordantes est que des individus armés de pistolets artisanaux se seraient introduits chez le promoteur de Diabaly transit le 05 Mai vers 05H matin pour perpétrer un braquage dans son domicile en tirant sur son fils âgé de 15ans et emportant 05 millions de nos francs. Le garçon serait sous traitement à l’hôpital Luxembourg. Merci ». Une autre réaction fait croire que le sieur Touré de retour de la mosquée aurait surpris son fils en train d’arpenter le mur de sa concession. L’ayant confondu à un voleur, il n’a pas hésité à tirer sur lui. D’ailleurs qu’il est sous le choc.
Selon nos informations, l’auteur de l’article aurait même était menacé d’une plainte pour diffamation. Mais ironie du sort, 24 heures seulement après la publication de cet article, la vérité éclatera au grand jour.
Une volonté inouïe de disculper un acte de filicide
Ainsi, la victime a rendu l’âme après avoir été entre la vie et la mort pendant deux jours. Et le samedi 8 mai dernier, le père assassin a voulu enterré son défunt fils en toute discrétion. Chose qui n’a pas été possible, car un magistrat fut alerté par un oncle maternel du jeune défunt, lequel a tenu à porter l’information à la connaissance du Procureur de la République près du Tribunal de Première Instance de la Commune II. Séance tenante les limiers du commissariat du 3ème arrondissement entrent dans la danse. C’est aux environs de 13heures30 mn que les policiers ont débarqué sur le lieu des funérailles, prévues pour 14 heures le samedi 8 mai, dans la famille du grand frère du présumé père meurtrier. Illico-presto, sur instruction du Procureur, le corps du défunt enveloppé dans un tissu blanc, d’ailleurs tacheté de sang, sera récupéré pour être réadmis en attendant la suite des enquêtes. Des enquêtes ouvertes qui ont permis d’interpeller des suspects complices de meurtre, dont le frère ainé de M. Youssouf Touré et certains membres de sa famille. L’intéressé même, à savoir le promoteur de Diabally Transit, Youssouf Touré, au moment où nous mettions sous presse était toujours introuvable.
La maman du jeune défunt, Maïmouna Touré est inconsolable. En situation de divorce avec le sieur Touré depuis plusieurs années, elle affirme avoir été sevrée, menacée et même interdite de visite à son enfant, dont la mort lui a été annoncée à travers un message vocal sur WhatsApp de son ex-mari, dans le seul but de l’informer de l’heure de l’enterrement.
Cette affaire mérite d’être tirée au clair afin d’élucider les nombreuses zones d’ombre qu’elle cache. Notamment l’attitude des agents de Santé de l’hôpital Luxembourg et du CHU Gabriel Touré à vouloir disculper la situation d’un patient victime des blessures par balles, sans daigner tenir informer les autorités policières compétentes.
Donc affaire à suivre !
Par Mariam SISSOKO