Cette journée portes-ouvertes s’est déroulée dans un contexte marqué par des protestations des clients à l’encontre de l’EDM. Ces protestations sont dues aux coupures intempestives du courant électrique en cette période de forte chaleur.
Cette journée a été marquée par les visites des centrales thermiques de Balingué, Sotuba et de Sirakoro. Pour traduire sa réelle volonté d’informer les consommateurs de ce qui s’est passé au sein des installations de sa structure, le directeur de l’EDM Oumar Diarra, s’est déplacé en personne, accompagné de certains de ses proches collaborateurs pour que les visiteurs soient imprégnés des causes réelles du délestage.
Balingué, un maillon fort dans la chaine de production
Le site de Balingué est un site stratégique dans le dispositif d’alimentation en électricité de la ville de Bamako. Au niveau de ce site, il y a le poste de Balingué, construit dans les années 1980, le poste d’arrivée de Selingué, équipé de transformateurs abaisseurs alimentant des départs moyenne tension en 30 et 15 MW .Il alimente la zone Est de Bamako jusqu’à Koulikoro. La centrale thermique BID au fuel lourd du site de Balingué, construite en 2 phases, a une capacité totale de 60 MW . La centrale thermique DEUTZ, construite dans les années 2000, est équipée de groupes. Elle a une capacité de production de 23 MW.
Le site de Sirakoro, qui abrite le poste du même nom, est constitué d’équipements recevant l’énergie en provenance de Selingué, de Manantali et de la Côte-d’Ivoire pour la distribuer à d’autres postes .En plus de ces équipements, un transformateur a été installé pour faire face à l’expansion de la ville. Ce transformateur permet d’alimenter une grande partie Est de la rive droite, l’axe Baguineba et l’axe Sanankoroba.
Le chantier du projet de construction de la centrale thermique au fuel lourd de 100 MW doit prendre fin en avril 2022. Ce projet de construction de la centrale thermique de Sirakoro aura une capacité de production de 100 MW. Ce projet rentre dans le cadre du renforcement des moyens de production de l’EDM SA afin de pouvoir satisfaire la demande sans cesse croissante en énergie électrique , conformément au plan Directeur des Investissements optimaux du secteur 2016-2035.
A l’instar de celle de Badala, la centrale thermique de Sotuba produit 20 MW d’électricité .Elle s’inscrit dans le cadre des mesures d’urgence prises par la direction générale pour faire face à l’augmentation de la demande pendant la période de forte chaleur. Elle permet d’améliorer l’alimentation en électricité des quartiers Est de Bamako.
Les éclairages du DG de l’EDM
A l’entame de la série de visites, le Directeur général de l’EDM-SA a accordé une interview à la presse, au cours de laquelle il a exposé les vraies problématiques qui compliquent l’approvisionnement en électricité par l’EDM-SA au Mali.
A la lumière de son explication, il ressort que l’EDM-SA rencontre des contraintes à l’exploitation efficiente de l’énergie électrique. Pour lui l’une des causes de ces contraintes est due à des difficultés liées à l’approvisionnement des centrales en hydrocarbure. Ce problème a été réglé cette année avec l’acquisition d’autres fournisseurs, dit-il.
« Le deuxième problème était un problème de transit de nos liaisons. Nous avions anticipé sur les problèmes qui étaient connus », a-t-il dit .Mais, indique le DG Diarra, il est apparu que la demande la plus forte sur le réseau d’EDM se situe aux environs des 400 MW en période de forte chaleur et sur ces 400 MW, il y a 100 MW délivrés de façon contractuelle par la Côte d’Ivoire. Cela dans le cadre des accords de la CEDEDAO qui prônent les interconnexions entre les villes .Et de 2012 à 2014 le Mali a enlevé près de 3O MW de l’interconnexion avec la Côte d’Ivoire .Cet enlèvement est allé crescendo jusqu’à atteindre en 2019 et 2020,100 MW, qui représentent le quart de la consommation en période de forte chaleur (les mois de mars, avril et mai).
Pour le DG de l’EDM, Omar Diarra, la défaillance de la Côte d’Ivoire (non prévue) a causé beaucoup de soucis à sa structure. Face à ces difficultés, les responsables de l’EDM-SA ont pris des décisions afin de trouver des solutions idoines.
La première solution, à l’en croire, consistera d’ici 8 mois, à déployer une puissance comprise entre 150 et 200 MW pour suppléer d’éventuels problèmes en vue d’assurer la sécurité énergétique au Mali.
« Nous ne sommes pas à l’abri d’un incident à n’importe quel moment, au vu des conditions dans les lesquelles les ouvrages de Sirakoro et Balingué sont exploités .Il faut régler ce problème, mais aussi faire face à une nécessité d’investissements d’envergure » a-t-il indiqué.
Aux dires du premier patron de l’Energie du Mali, le secteur d’électricité n’a pas connu d’investissement structurant depuis 3 décennies.
Aux visiteurs du jour, le Directeur Général de l’EDM a annoncé la bonne nouvelle. Celle relative au fait qu’une partie des 2300 milliards de FCFA d’investissements, annoncés par le ministre de l’Energie pour les cinq prochaines années, est déjà mobilisée. A cet effet, la poire sera divisée entre les partenaires privés (1300 milliards et les investisseurs étrangers (499 milliards de FCFA). La part de ces derniers sera recherchée sur place de Bamako, à travers l’organisation d’une table ronde des investisseurs dans les semaines à venir, a-t-il annoncé. Par ailleurs, il a présenté les excuses de l’EDM-SA aux consommateurs par rapport aux désagréments causés suite aux coupures du courant.
Adama Tounkara (stagiaire)