Face à la multiplication des attaques dans la région de Ségou, assez préoccupante, l’Etat du Mali doit prendre ses responsabilités dans la zone agricole de l’Office du Niger, poumon de l’économie nationale, au risque de voir les investisseurs prendre la poudre d’escampette. Les autorités ne doivent aucunement minimiser ses attaques.
Depuis quelque temps, les attaques des bandits ou autres terroristes, peu importe l’appellation, se multiplient dans région de Ségou, la plus industrielle de notre pays. Si ce n’est les attaques contre les Forces armées maliennes (FAmas), c’est des tentatives d’enlèvements ou bien même des enlèvements ciblés contre les civils. Les localités de Niono, Nampala, Sokolo, Diabaly, Ké-Macina, Dioro, Ouan… ont été la cible des djihadistes.
Samedi 11 novembre, la tentative de prise en otage d’expatriés au Complexe agricole industriel du Groupe Kéita, à Sanamandougou, dans la zone Office du Niger, à 35 km de Ségou par des bandits a été mise en déroute par des éléments de l’armée détachés su les lieux. Cinq jours après soit le jeudi 16 novembre, Soungalo Koné, Président du tribunal de Grande instance du cercle de Niono, toujours dans la zone office du Niger a été enlevé, à son domicile par des hommes armés (Il reste toujours introuvable). A Dioro, les champs de riz de certains producteurs ont été brûlés par des assaillants venus à motos. Dans le secteur de Dougabougou, des travailleurs de Sukala S.A ont maintes fois reçu des menaces de mort et ont été obligés d’abandonné leur position de travail.
Les zones comme Molodo et l’extension Siango sont à la merci de l’insécurité avec son corollaire d’interdiction de circuler à moto dans la zone agricole de l’Office du Niger qui a perturbé le rythme des travaux champêtres. Ces zones, selon Abdoualye N’Daou, délégué général des exploitants agricoles qui s’est confié à un confrère, « sont considérées par les terroristes comme une chasse-gardée et du coup les agents de l’ON sont généralement ciblés par les attaques ».
Ces attaques au-delà de leur particularité créent une psychose dans la contrée et une peur grandissante qui s’installe progressivement au niveau des travailleurs d’Etat, des ONG, des investisseurs privés nationaux et internationaux.
En effet, la poussée djihadiste dans les rizières et autres zones de productions agricoles est d’autant plus inquiétante que la zone est située à l’entrée du Delta central du Niger où les fidèles de Amadou Kouffa mènent la vie dure à la population locale. Terrorisés, les attaques et menaces ont contraint les ressortissants de la zone agricole de l’Office du Niger à tirer la sonnette d’alarme sur les nombreux cas d’attaques terroristes.
Cette peur au ventre s’il elle n’est pas remédiée à temps pourrait avoir des conséquences fâcheuses sur l’économie de la région et par ricochet celle du Mali. Les attaques impacteraient sur le rendement des produits agricoles qui constituent la principale source de revenu des populations. L’Office du Niger et les exploitants agricoles privés nationaux et internationaux contribuent beaucoup à l’atteinte de la sécurité alimentaire. Des investisseurs ont investi des milliards dans des unités de conservation et de transformation des produits maraichers (tomate, pomme de terre, oignon…). Si par malheur, tout ce monde de producteurs venait à s’extirper cela impacterait sérieusement sur l’économie locale.
Pour éviter les attaques sporadiques, les autorisés du pays sont interpellées par le progrès continue des terroristes au cœur de cette région.
La situation sécuritaire dans la région de Ségou est assez préoccupante, surtout que nous avons une longue bande frontalière avec la Mauritanie. C’est dans cette zone que des éléments se réclamant d’Amadou Kouffa évoluent dans ces derniers temps.
Sans Barkhane ou le G5 Sahel, l’armée nationale doit relever seule le défi. Il faut un peu de courage et de bonne volonté. Il y va de notre souveraineté nationale.