Successivement directeur de cabinet du capitaine putschiste de Kati, ministre de l’Administration territoriale et directeur de l’École de maintien de la Paix Alioune Blondin Bèye, il démissionne de l’armée et de son poste de DG pour aller à la conquête du suffrage du peuple malien. Moussa Sinko Coulibaly, puisqu’il s’agit de lui, n’a obtenu que 30 232 voix, soit 0,95 %. Il est désormais dans la logique d’un nouveau putsch !
Général à 46 ans, dans l’armée d’un pays en guerre et à la merci des attaques djihadistes, il préfère troquer son treillis contre le costume et la cravate de politicien et descend dans l’arène politique, abandonnant ainsi son peuple à son triste sort. Rien d’étonnant, puisque voilà un ex-général en carton qui, au plus fort de la crise du nord en 2012, alors qu’il était tout puissant directeur de cabinet ‘’du boucher de Kati’’, n’a jamais pu dépasser les abords de la ville Ségou pour s’enquérir, ne serait-ce qu’à Sévaré, des conditions de la troupe encore moins des populations.
Malgré son ascension fulgurante, ces dernières années, et sa participation aux prises de décisions, au sommet de l’État, Moussa Sinko Coulibaly se retourne contre son ‘’promoteur’’ et mentor de président de la République qu’il traite de tous les noms d’oiseaux (gestion clanique, patrimoniale, corruption…). Il finira par jeter l’éponge et descendre dans l’arène politique pour aller à la conquête des suffrages des Maliens lors de la présidentielle 2018. Il est recalé dès le premier tour du scrutin présidentiel du 29 juillet avec 30 232 voix, soit 0,95 %. L’ex-général arrive 15e sur 24 candidats sur la ligne de départ.
En plus de son rejet ainsi manifeste par les Maliens, Sinko, dit-on, est dans la logique de se retourner contre certains éléments de son équipe de campagne pour escroquerie. Selon nos sources, il en veut à des jeunes qui lui auraient extorqué de l’argent pour mobiliser pour lui.
Moussa Sinko Coulibaly, très amer ces temps-ci, n’écarte visiblement plus un autre putsch pour s’installer à Koulouba. En tout cas pourrait-on le penser car, lors du meeting du mardi7 août dernier, au Palais de la culture, parmi les 18 candidats qui contestent les résultats, le candidat général démissionnaire, Moussa Sinko Coulibaly a dit que les résultats proclamés par le ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation ne reflétaient en aucune manière les résultats de vote que les Maliens ont fait le 29 juillet passé.
Selon lui, IBK ne devrait même pas être au second tour, n’eût été les fraudes en sa faveur. Aussi, n’a-t-il pas hésité à menacer en déclarant que le 4 septembre prochain, date de l’investiture du nouveau président élu, ‘’ils’’ vont investir celui que les Maliens auront voté. En l’écoutant, on a l’impression que le général démissionnaire prépare un autre coup d’État contre la démocratie et les institutions de la république. Un remake du coup d’état le plus bête du monde ?
Par Sidi Dao
Info-matin