L’ancien Premier ministre, Moussa MARA, a indiqué dans un communiqué que la décision du retrait de la MINUSMA acté par le Conseil de sécurité des Nations unies est « incontestablement souveraine » et « historique », mais place le pays face à son destin. Par ailleurs, il a préconisé aux autorités de transition de prendre des mesures pour combler le vide du retrait de la MINUSMA qui, malgré les reproches, était un appui important dans certains domaines.
Le Conseil de sécurité a adopté à l’unanimité la résolution 2640 mettant fin au mandat de la MINUSMA à compter du 30 juin 2023 à la demande des autorités maliennes qui estiment que la Mission onusienne n’était pas adaptée à la situation nationale.
« Cette décision de nos autorités, incontestablement souveraine, nous place aujourd’hui, plus que jamais face à notre destin », a commenté l’ancien Premier ministre Moussa MARA dans un communiqué signé le 2 juillet, tout en s’inclinant pieusement devant la mémoire de toutes les victimes, civiles et militaires, nationales et étrangères tombées depuis le début de cette crise pour que notre nation ne s’effondre pas.
« Si en décembre 2012, le déploiement d’une force internationale au Mali, décidé par le Conseil de Sécurité à l’unanimité de ses membres, à la demande du Mali, a été qualifié d’acte historique par le chef de la diplomatie malienne de l’époque, la demande d’un retrait sans délai de la MINUSMA par un autre chef de la diplomatie à un peu plus de dix ans d’intervalle, est toute aussi historique », a indiqué M. MARA.
Pour lui, ce moment est plein de promesses assurément, et trouve son fondement dans cette volonté affichée de souveraineté retrouvée pour assurer notre développement et notre sécurité essentiellement par nos propres forces.
En revanche, estime-t-il, ce moment est aussi celui des défis pour notre peuple et pour nos autorités. Car, explique-t-il, la MINUSMA, en dépit des reproches qui lui ont été adressés tout au long de ces années a néanmoins joué un rôle important dans cette période critique de l’histoire du pays qu’il convient de saluer.
Ainsi, exhorte-t-il, les autorités à combler le vide ainsi créé dans certains domaines de la vie de la nation pour que la décision historique soit bénéfique à l’ensemble des populations.
A cet effet, la transition doit œuvrer à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali pour lequel la MINUSMA a le plus souvent joué un rôle de facilitateur utile. Selon lui, le retrait de la MINUSMA ne doit pas impacter sur le processus de la paix dans notre pays.
« La situation actuelle de défiance des parties de l’Accord constitue un facteur de complexification supplémentaire qu’il convient de prendre à bras le corps et sans délai », a proposé l’ancien Premier ministre qui appelle aussi à la prise en charge des actions sociales, de construction et de réhabilitation d’infrastructures dans le Centre et le Nord du pays en vue de suppléer à l’absence de la Mission onusienne poussée au retrait.
Exhortant à la poursuite du renforcement de la capacité des forces armées et de sécurité du Mali, Moussa MARA a aussi insisté sur la présence de l’administration dans toutes ces zones dans lesquelles opérait et parfois résidait la MINUSMA pour qu’aucun vide ou presque ne suive leur départ d’une part et que la construction de la paix dans notre pays soit pérenne et en perpétuelle amélioration d’autre part.
« La réalisation de l’aide humanitaire en faveur de nos compatriotes frappés par le dénuement. La situation humanitaire reste très alarmante avec près de 8,8 millions de personnes ayant besoin d’une assistance et près de 380 000 déplacés », a alerté M. MARA.
PAR SIKOU BAH
Source : Info Matin
