À l’heure où le champ sociopolitique se dilate, présageant sans doute une recomposition où les opposants d’hier pourront être au coeur du pouvoir avec de nouvelles forces qui, en réalité, ont peu de relent oppositionnel mais veulent plutôt être aussi associées, l’évangile au bord du Djoliba devient l’INCLUSIVITÉ.
Nous disions il y a trois mois déjà qu’il fallait élargir la taille de la marmite puisque depuis 1992 la belle promesse démocratique a enfanté une Mangecratie de fait, quelques mots s’imposent sur le tableau, empreint de couleurs. Des figures, nombreuses, se bousculent sur l’estrade, surtout que le remaniement diffuse les odeurs et les épices du banquet.
La CMA a pris ses PRECAUTIONS, préferant arracher des gages auprès du Chef Goïta lui-même. Ce qui fragilise le futur PM mais si c’est le prix de la cohabitation et de l’accalmie? Le M5 revient au coeur du jeu, ayant la Primature avec le nom de Choguel, le tonitruant et talentueux Leader comme favori au poste.
Dicko est le meilleur exploitant des fénêtres de tir. Comme un guépard, l’Imam sait quand bondir. Il ne faut guère le minimiser non en matière d’urnes mais de mobilisation et de battue de pavé.
Choguel sait entretenir le souffle long et perséverant, il sait aussi ralentir en diplomate des opportunités. Avec le bagout et le flair, il semble parti pour arracher la Primature mais à quel prix tant les compromis peuvent tourner aux compromissions.
Kaou Ndjim ne prévoit pas tout. Au contraire, il se positionne plutôt en fonction du fort du jour et prend de l’avance, sans complexe, dans la cour des laudateurs.
La relation Dicko-M5 ne relève pas du solide mais du liquide. Ça évoluera certainement. Mais un facteur comptera: le poids de l’Imam au sein du gouvernement à venir. Y aura t-il des représentants? Le reste dépendra de la relation des coulisses du triangle Primature/Koulouba/Badalabougou.
Mais attention: d’autres félins aussi pesants sont en embuscade y compris sur les champs politique et religieux ( Banconi, Nioro). Le chaudron bamakois promet des orages. Espérons que la divine grâce nous gratifie de pluies salvatrices entre Maliens à l’heure où l’ancien colon, toujours là, joue la Lyre de ses chantages comme si ce n’était pas su qu’entre le Mali et lui c’est bien un BESOIN MUTUEL.
Revient aux Maliens de s’assumer loin des querelles de postes juteux à l’heure où le monde nous braque avec des yeux frôlant le Mépris si ce n’est le dédain.
Dr. Yaya Traoré ( Babemba TOURAMAKANSI)
Source: Info-Matin