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Mot de la semaine : Visite

Le Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères de la France,  Jean-Yves Le Drian, était en visite de 48 heures au Mali. Cette visite au relent politique, avait pour objectifs essentiels non seulement  de rappeler aux nouvelles autorités de la transition le respect des engagements pris par le Mali, qu’ils soient relatifs à l’Accord pour la paix et la Réconciliation issu du processus d’Alger, mais aussi et surtout, ceux liés au maintien des forces Barkhanes, de la MINUSMA, du G5 Sahel au Mali. Jean-Yves Le Drian n’a pas manqué  de rappeler également le soutien de la France pour une transition réussie et cela passe par le respect des délais  afin que la  transition soit la plus courte possible, pour permettre aux autorités de faire face seulement aux urgences et surtout de créer les conditions pour une organisation des élections libres, inclusives, transparentes et  crédibles.

Sa visite s’inscrivait également dans le cadre du renforcement de la  coopération entre le Mali et la France avec la signature de cinq conventions qui concernent des secteurs prioritaires comme l’amélioration du réseau électrique national, celle concernant  l’accès en eau potable pour six  localités du Mali. Une autre convention relative à l’autonomisation des femmes. Jean Yves Le Drian n’a pas oublié les “filets sociaux“ de lutte contre la pauvreté notamment par le biais de transferts monétaires. Le Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères a réaffirmé l’engagement de son pays à accompagner la Banque nationale de développement agricole du Mali à travers un soutien financier accru.

L’arbre ne devant pas cacher la forêt, le Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères de la France a fait d’une pierre deux coups, il a signé cinq conventions, et a évoqué avec les autorités maliennes  la lutte contre le terrorisme et surtout la conception française de ce combat pour lequel le pays de De Gaule a engagé plus 5000 hommes. Pour la France pas question de négocier avec les terroristes, il faut plutôt les combattre partout où ils se trouvent. Cette option prônée par la France est aux antipodes de la vision du peuple malien en général et des autorités de la transition en particulier qui souhaitent négocier avec les djihadistes maliens, conformément aux recommandations du dialogue national inclusif, DNI. Cette divergence de vue entre la France et le Mali sur la question de la lutte contre le terrorisme pourrait s’expliquer par la volonté hégémonique de la première sur le deuxième. La France colonialiste veut toujours maintenir  sa suprématie sur ses anciennes colonies tant sur le plan politique qu’économique. Elle veut chaque fois imposer sa volonté envers et contre tout. Le Mali qui ne cesse de clamer haut fort qu’il est un pays indépendant pourrait-il résister au chantage de la France ? Le Pays de Modibo Keita, le héros de l’indépendance et le bourreau de la France impérialiste, va-t-il se lamenter au point de trahir les idéaux de l’indépendance, en déroulant le tapis rouge à la France ? Si le discours, à la fois responsable et ferme, du premier ministre Moctar Ouane a été applaudi par l’ensemble du peuple malien, car il traduit la volonté d’une écrasante majorité des maliens qui n’aspirent qu’à la paix et au vivre ensemble. Les maliens voient en l’option de la France, la volonté manifeste de ce pays à s’éterniser au sahel, car la lutte contre le terrorisme est une lutte de longue haleine. Autant faire l’économie et du temps et d’énergie et même des pertes en vies humaines, pour dialoguer ceux parmi les terroristes veulent bien dialoguer avec le Mali.

Youssouf Sissoko

Source : Infosept

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