Cela fera six ans, samedi 2 novembre, que nos deux collègues de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, ont été enlevés et assassinés à côté de Kidal, au Mali. Des parlementaires français ont décidé d’interpeller l’État pour établir clairement les circonstances précises de ce drame.
Le 2 novembre 2013, il y a six ans moins un jour, Ghislaine Dupont et Claude Verlon étaient enlevés puis assassinés à côté de Kidal, dans le nord du Mali. Six ans après, deux des quatre ravisseurs présumés courent toujours.
Ce dossier laisse entrevoir de nombreuses zones d’ombre. RFI révélait ainsi en juillet dernier que les forces spéciales françaises avaient poursuivi les ravisseurs, ce qui n’avait jamais été dit depuis le décès de nos deux collègues.
Depuis le 22 juillet dernier, silence radio : ni le cabinet de l’actuelle ministre des Armées, ni l’état-major desdites armées françaises, n’ont réagi aux révélations faites par RFI sur la poursuite des ravisseurs par les forces spéciales françaises.
Des parlementaires s’en mêlent
Une stratégie du silence qui a poussé le député Didier Quentin à interpeller par écrit Jean-Yves Le Drian, à l’époque ministre socialiste de la Défense, devenu entre-temps chef de la diplomatie du gouvernement d’Édouard Philippe.
L’élu Les Républicains de Charente-Maritime questionne le ministre des Affaires étrangères sur les initiatives qu’il compte prendre avec sa successeure Florence Parly pour faire la lumière sur l’affaire de la mort de Ghislaine et Claude.
Un appel à la transparence dont Pierre Laurent, sénateur de Paris et ancien secrétaire national du Parti communiste français, se fait également l’écho. Dans sa question écrite, il demande à Mme Parly ce que l’État compte faire.
« Il faut que la vérité complète soit faite »
Dans le viseur, la levée entière du secret-défense. « L’ensemble des documents protégés par le “secret-défense” n’ont pas été versés au dossier. Il y a des trous inquiétants. Il y a quelque chose qui n’est pas clair », explique Pierre Laurent.
« Les conditions de l’intervention de l’armée française ont besoin d’être éclaircies, estime le parlementaire communiste. Je ne mets en en cause personne, ajoute-t-il, je dis seulement qu’il faut que la vérité complète soit faite. »
Les ministres interpellés ont désormais deux mois pour répondre à ces demandes. Sans attendre, un autre parlementaire a confié son intention de questionner oralement la ministre Florence Parly lors d’une prochaine séance publique.