En cas d’élection libre et indépendante, L’objecteur de conscience Ras Bath sera inéluctablement le faiseur de roi de l’échiquier politique malien.
Jeune, dynamique il a le propos quasi juste et mobilise à lui tout seul plus que la multitude de candidats à la présidentielle de fin juillet au pays de Soundjata.
Le jeune activiste propose son projet de société à tous les candidats et demandera à voter celui qui sera à même d’insérer dans son programme le sien. Et celui-là, à moins de présence de main noire sera le futur président du Mali tant les consignes de ce jeune juriste et chroniqueur ont valeur de vérité biblique…heu! Pardon… de vérité coranique (car même lui n’échappe pas au déni de la laïcité de son pays).
Dans le même temps, la pré-campagne là-bas se passe dans une très grande pagaille. Il est demandé et même parfois exigé entre autre au président sortant IBK 73 ans, pour des raisons de santé de ne pas se représenter alors que personne n’a fait quelque chose pour obtenir légalement son bulletin de santé.
D’autre part, IBK qui a pris en otage les médias d’Etat en faisant fi de l’égal accès, à réprimandé dans le sang une manifestation de l’opposition qui demandait le respect de la loi.
Dans ce schéma, un homme est très inquiet, il s’agit du désormais éternel candidat Soumaila Cissé 71 ans qui verra ses chances réduites comme peau de chagrin s’il perd cette ultime élection.
Dans ce foisonnement de candidats, beaucoup de jeunes, issus de la diaspora pour certains sont en lice, c’est le cas de Aenia Camara 47 ans, il veut un Mali exempte de corruption par exemple: tout un programme.
Ce qui est certain, c’est que le peuple sceptique mais engagé plus que jamais souhaite une alternance, il ne fait plus confiance dans l’ensemble de son élite tant du pouvoir que de l’opposition qui monopolise la gestion de l’espace socio-politique depuis l’avènement « démocratique » de 1992 qui a vu la chute du dictature Moussa Traoré.
L’espoir placé en Ras Bath pour le choix du candidat qui présenterait le moindre mal est donc justifié.
Le Mali est à la croisée des chemins, le futur président redonnera ses lettres de noblesse à son pays par miracle ou le coulera tant les maux à éradiquer sont multiples et les solutions incertaines.
La crise du Nord du pays a plombé l’économie nationale en mettant les populations dans une situation de survie et d’exposition à la corruption généralisée. De fait, la longévité de l’activiste Ras Bath dépendra de la réussite quasi impossible du futur président.
Correspondance particulière
Sadio Kanté, Paris
Source: L’ Aube