Le « Oui, mais… » du M5-RFP rend difficile l’interprétation de la ligne directrice de ce mouvement politico-religieux. Depuis la démission du Gouvernement le 14 mai dernier, les rencontres du M5-RFP se succèdent et se ressemblent. Le climat politique demeure tendu au sein même du regroupement dans la mesure où, après un communiqué dans lequel le Comité Stratégique affirme ne pas participer au nouveau Gouvernement de Moctar Ouane, certains membres semblent bien disposés à accompagner le nouveau gouvernement.
Réuni en session extraordinaire le samedi dernier, le M5-RFP souligne que la démission et la reconduction du Premier Ministre Moctar Ouane ‘’ne répond ni à ses attentes, ni à ses dix mesures formulées lors de la rencontre avec le Président de la Transition’’. Il insinue que cette démission du Gouvernement fait suite à sa rencontre entre le Président et le Mouvement où il a été réclamé, par la voix de Choguel Maïga, président du comité stratégique, « la démission du gouvernement » et une « rectification de la transition ».
La composition du futur exécutif qui, selon certaines indiscrétions, comprendra entre 25 et 33 membres semble mise à mal entre les exigences de la classe politique et les revendications des syndicats et de la société civile.
« Le problème, c’est le cap qui n’a pas été fixé. Avec la reconduction de Moctar Ouane, le M5 a l’impression que n’ayant pas la présidence, ni la vice-présidence, ni la Primature, ni les ministères régaliens, s’il entrait dans ce gouvernement, il ne changerait rien. C’est pourquoi, le M5 pense qu’entrer dans un tel gouvernement c’est aller légitimer une politique fondée sur l’ordre ancien. », estime Me Konaré.
Toutefois, la nécessité d’inclusivité doit prendre en compte les compétences. Car le changement doit se faire avec les acteurs du changement et de la refondation. Pour beaucoup d’observateurs, Moctar Ouane joue cette fois-ci sa crédibilité. Et il faut aller avec le M5. Il s’agit de mettre le Mali au-dessus de tout. Malgré la déclaration, le Mouvement doit prendre langue avec le Gouvernement : « Ça va être un gouvernement véritablement inclusif, il le faut sinon la Transition est ratée. Puisque le PM a déjà la légitimité du Chef de la Transition, il doit se doter du pouvoir de nommer de bons ministres. Ils suivent leur logique normale » estime Makan KONE.
Dans sa volonté du renouveau et de la refondation, le M5-RFP reste le grand perdant de la Transition en perpétuelle recherche d’un compromis.
Andiè A. DARA
Source: Bamakonews