Les mouvements d’hommes armés non identifiés deviennent de plus en plus visibles entre Ansongo et Ménaka, principalement la zone du Gourma, théâtre, ces derniers temps, d’une série d’attaques terroristes. C’est le plus vaste mouvement d’individus armés dans cette zone depuis l’attaque, le 10 décembre dernier, contre un camp de l’armée nigérienne, à Inatès.
Ces hommes armés, dont le nombre est estimé à des dizaines, ont été aperçus à bord de six véhicules équipés d’armes alors qu’une vingtaine d’autres étaient en motos. Ils avaient d’abord été aperçus non loin de la ville d’Ansongo, avant de mettre le cap vers Tissouya, une localité située à moins d’une centaine de kilomètres de Ménaka. D’autres mouvements d’hommes armés, cette fois en petits groupes, ont aussi été signalés dans la même zone
Bien que rien n’ait filtré sur leur véritable motivation, il est à noter que chaque fois que des regroupements d’hommes armés s’intensifient, c’est pour commanditer une attaque terroriste de grande ampleur. Comme c’est souvent le cas dans cette partie du pays en proie à des attaques terroristes portant la signature de l’Organisation Etat islamique du Grand Sahara (EIGS), dont c’est le terrain favori pour planifier ses offensives meurtrières contre des cibles militaires ou civiles. Cette organisation terroriste est à l’origine de l’exécution de plusieurs civils ou du démantèlement de camps nomades dans la région de Ménaka. Elle a également été citée dans les dernières attaques terroristes survenues dans la région. Et dont la plus meurtrière est celle d’Inatès, avec au moins 71 morts. Une cinquantaine de militaires maliens avaient été tués le 1er novembre dernier, à Indélimane. Il s’y ajoute la mort, le 25 novembre, de 13 militaires français dans un crash d’hélicoptères, à une dizaine de kilomètres d’Indélimane. Autant d’attaques revendiquées par l’organisation Etat islamique.
Ces rassemblements d’hommes armés dans les localités signalées devraient inciter l’armée à redoubler de vigilance. Mais également à renforcer le dispositif autour des postes isolés.
Abdoulaye DIARRA
Source: l’Indépendant