La bonne santé de la production d’or se confirme dans notre pays avec la récente fusion Barrick/Randgold. Le leader mondial qui en découle, possède cinq structures industrielles du top 10 des actifs.
De plus en plus, les entreprises opérant dans les mêmes secteurs d’activités tendent à fusionner pour renforcer leur niveau de compétitivité, en vue de faire face à la concurrence qui est davantage rude. Ce genre d’opération qui vise à fortifier leur portefeuille porte généralement des résultats probants. L’exemple concret sous nos yeux est la fusion/absorption de la BHM par la BMS qui se positionne aujourd’hui comme une Banque leader dans notre pays.
C’est pour se positionner davantage sur le marché mondial de l’or que la société sud-africaine Randgold Ressources (premier producteur d’Afrique francophone et deuxième sur le continent) et la société canadienne Barrick Gold Corporation (numéro un mondial de l’or en 2017) ont officiellement fusionné le 1er janvier 2019, après près de deux ans de négociation. Cette fusion a donné naissance à une société leader du secteur aurifère Barrick/Randgold qui possède cinq structures industrielles du top 10 des actifs au niveau de la production d’or dont Cortez et Goldtrike dans le Nevada aux Etats-Unis, Loulo-Gounkoto au Mali et Pueblo Viejo en République dominicaine.
Ces entités ont, en 2017, produit plus de 6,6 millions d’onces, dont 1,315 millions d’onces d’or pour Randgold, créée en 1995 par l’ingénieur géologue Mark Bristow. Rappelons que la société canadienne, présente en Tanzanie, tire près de 75% de sa production annuelle du continent américain. Cette fusion ne fera que renforcer la place de troisième producteur du métal jaune en Afrique de notre pays. C’est le lieu d’ajouter que le Mali est sur le point de réaliser une production record d’or au titre de 2018 avec plus de 60 tonnes d’or (60.893,458 kg) de production industrielle déjà annoncée par le département en charge des Mines.
C’est dans ce contexte de relance durable de leurs activités et de consolidation de ses actifs que la société minière Randgold Ressources a tenu mardi dernier, sur son site de Loulo, le conseil d’administration des mines de Loulo et Gountoko (deux de ses complexes miniers), suivi d’une conférence de presse. La conférence a été animée par le président directeur général de Barrick, Mark Bristow, qui est aussi le directeur exécutif de RandGold Ressources. Au cours de la conférence de presse, le directeur exécutif de RandGold Ressources avait à ses côtés, le directeur régional du groupe Afrique de l’Ouest, Mahamadou Samaké, le directeur général des opérations pour l’Afrique de l’Ouest, Chiaka Berthé et plusieurs autres invités.
Dans son propos liminaire, Mark Bristow a expliqué que le complexe qui figure parmi les actifs de premier rang du Groupe Barrick/RandGold continue à investir dans son avenir en explorant des réserves supplémentaires et en procédant à la mise à niveau de l’usine et de l’équipement. Parlant de l’évaluation économique préliminaire du puits à ciel ouvert de Loulo 3 et du projet de mine souterraine, il a indiqué que l’évaluation est achevée, mais les forages continuent en vue de l’extension de la zone de minéralisation à haute teneur située au sud du gisement de Yaléa. L’exploration de la structure de Faraba sur le permis de Gounkoto a montré un potentiel d’extension et de combinaison de plusieurs zones de minéralisation, a-t-il souligné.
En terme de bilan, il a révélé que la société a enregistré, en 2018, une quatrième amélioration trimestrielle consécutive de sa production d’or, malgré un arrêt de travail illégal et qui lui a fait manquer l’objectif de production de 690 000 onces pour l’année entière, soit 4%. En dépit de cela, 2018 a été une année de production record pour plus de 5 millions de tonnes traitées à une teneur proche de celle de la réserve du complexe, s’est-il réjoui. En outre, il a souligné que la poursuite de la croissance rentable de Loulo-Gounkoto est un brillant exemple d’un véritable partenariat entre les investisseurs, les gestionnaires et le gouvernement.
À cet effet, il a cité l’exonération fiscale accordée récemment pour le développement de la super fosse de Gounkoto comme exemple typique d’une coopération mutuellement avantageuse. «En tant que RandGold, nous sommes engagés au Mali depuis 25 ans et nous avons toujours travaillé de façon productive avec les gouvernements successifs. Nous sommes impatients de poursuivre cette relation avec l’actuel gouvernement. Nos différends sur la question fiscale restent à l’ordre du jour et nous espérons que grâce à la médiation à l’amiable, nous allons arriver à une solution acceptable pour les deux parties», a-t-il ajouté.
S’agissant des installations existantes, un deuxième broyeur a été mis en service à Yaléa aussi bien que le second radar pour la surveillance géotechnique de la fosse de Gounkoto, a-t-il annoncé. À cela, il faut ajouter l’intégration complète du système de répartition automatique à Gounkoto. Entre autres, le projet de convoyeur d’optimisation à Gara a été achevé et l’expansion de l’installation de traitement des résidus s’est poursuivie. Par ailleurs, l’amélioration de la sécurité du complexe et de la gestion de l’environnement s’est poursuivie. Le complexe a obtenu la nouvelle version de la certification environnementale ISO 14001, tout en conservant son certificat de santé et de sécurité OHSAS 18001, et en maintenant son soutien aux programmes de développement et aux projets communautaires, s’est félicité le directeur exécutif de RandGold.
Abdoul K. COULIBALY
Source: Le Reporter