Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Mine d’or de Morila : L’AUTRE VIE APRÈS LA FERMETURE

La multinationale propriétaire de la mine souhaite offrir aux communautés et anciens travailleurs des opportunités d’auto-emploi et de subsistance

manoeuvre maçon ouvrier construction maison foncier fondation developpement sahel fds sadiola mine orpaillage

Sentant sa fin s’approcher (le 31 décembre 2017), la mine d’or de Morila songe à procurer un revenu de substitution à ses « futurs anciens » travailleurs et aux communautés voisines de la mine. Elle envisage ainsi d’aménager 1 200 hectares de terres à des fins d’agro-business. Pour ce faire, les responsables de la mine sollicitent l’affectation de terres à une coopérative de onze membres afin de démarrer le projet. Pour répondre à cette demande, le ministre des Domaines de l’Etat, des Affaires foncières, Mohamed Ali Bathily, à la tête d’une forte délégation, a visité samedi des réalisations d’agro-business et discuté avec les responsables sur les conditions de la mise à disposition des terres à la coopérative agro-industrielle de Morila. Les autorités administratives et locales participaient aussi à cette visite.
L’environnement est caillouteux sillonné de pistes converties en routes que nous escaladons ou dévalons pour apprécier de visu les infrastructures agro-industrielles réalisées par ladite société. Il s’agit d’abord d’un poulailler abritant 5 000 pondeuses qui produisent 4 000 œufs par jour. Ensuite, un centre piscicole quadrillé et trois cages flottantes dans un lac artificiel où vivent environ 5 000 alevins. On procède au sexage avant de les mettre ensemble. Enfin, des mandarins et une centrale de pompage d’eau d’une capacité de 20 000 m3 par jour.
Des deux cotés des routes, buissons et hautes herbes défilent avec par endroits des traces de feux de brousse. Pas de paillottes dans ce paysage mais des bâtis au toit de tôle. Un tirant d’eau de 34 km passe presque sous le nez des villages environnants. « C’est une chance, mais je suis désolé de ne voir aucun verger autour de ce canal », regrette Mohamed Ali Bathily, dans ses échanges avec le maire de la commune de Morila qu’il taquinait, cousinage à plaisanterie oblige.
Se réjouissant de cette initiative, le chef du département a annoncé : « Nous sommes en train, sur les centres de cette entreprise, d’imaginer une nouvelle entreprise. Donc un nouvel espoir ». Car, dira-t-il, la multinationale a préféré, non d’abandonner ces hommes et femmes qui, un beau matin, se sont réveillés avec l’écho de la découverte d’une mine, mais de les accompagner en vue d’atténuer le désespoir qu’aurait créée sa fermeture ».
En réponse à la sollicitation du directeur de la mine, Adama Koné, relative à l’affectation des 1 200 ha, Mohamed Ali Bathily a promis son soutien. « Nous nous engageons avec vous, de la façon la plus totale, afin que ce projet soit une réalité dans la légalité et de manière diligente », a-t-il assuré. Il a recommandé au directeur d’envoyer une demande au ministère de l’Administration territoriale avec ampliation à son département et qu’en collaboration avec les autorités et les communautés, les terres seront mises à leur disposition.
Le directeur administratif et financier de la multinationale a expliqué que la société fait face à un redressement et peine à recouvrer ses dûs sur la TVA. « Nous n’excluons pas de saisir un tribunal international comme prévu par la convention », a prévenu Mamadou Maïga. Il lui a été demandé de s’adresser au département concerné.
Pour sa part, l’inspecteur en chef à l’inspection des domaines et du cadastre, Mamadou Coulibaly, a demandé au directeur si les études de faisabilité ont été effectuées comme inscrit dans les termes de références (TDR). Il l’a aussi interrogé sur les blocages dans la procédure d’immatriculation.
Auparavant, le directeur de la mine, Adama Koné, avait, à l’aide d’une présentation powerpoint, expliqué comment les activités et le financement de ce projet seront coordonnés par l’entrepreneur opérateur. Selon ses explications, 55% des parts reviendront à l’association de Morila, 30 à la communauté, 10 aux anciens travailleurs de Morila et 5% à l’entrepreneur opérateur.
Le ministre a insisté sur la nécessité d’expliquer aux bénéficiaires le système d’actionnariat, leurs participations et adhésions sous peine de voir la mise en œuvre poser problème.

C. M. TRAORÉ

source : L ‘Essor

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance